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Drogues: le classique ne fait plus recette

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L’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT) a présenté mardi 15 novembre 2011 son rapport annuel. Bonne nouvelle : la consommation des drogues traditionnelles recule. Mauvaise nouvelle : celle des drogues de synthèse explose


On aurait tort de se réjouir à la lecture du document que l’OEDT vient de rendre public. Pourtant, celui-ci démontre que la guerre à laquelle se livrent la plupart des pays du monde – du moins les pays non-producteurs – commence à porter ses fruits.


Ainsi, la cocaïne semble avoir atteint son pic de consommation et amorce même une régression dans les pays les plus touchés (Danemark, Espagne, Italie et Royaume-Uni), faisant écho à la tendance déjà observée au Canada et aux Etats-Unis l’an dernier.


En corolaire à cette baisse [voire peut-être à son origine], un recul de l’image positive du produit sur laquelle s’est appuyé le développement de sa consommation à partir des milieux aisés de l’intelligentsia et du show-biz.


Le cannabis, encore leader de la toxicomanie planétaire, voit sa cote baisser


[image:2,s]La légende urbaine circulant sur les faibles risques de dépendance physique de la coke a, il est vrai, été détricotée par le développement même de son usage…


Quant au bon vieux cannabis, s’il demeure le leader incontesté de la toxicomanie planétaire, sa cote de popularité chute presque aussi vite que celle d’un homme politique en période électorale.


Une autre enquête récente, menée celle-ci par la Commission européenne et publiée en juillet dernier, faisait d’ailleurs apparaitre qu’une consommation régulière de cannabis était perçue comme présentant « un risque élevé » pour la santé par 67% des jeunes de 15 à 24 ans interrogés.


150 nouveaux produits répertoriés en quatre ans


[image:3,s]Alors même que l’on est encore loin d’avoir contenu la toxicomanie « classique », le marché des drogues de synthèse semble constituer la véritable menace pour les années qui viennent.


150 nouveaux produits ont été répertoriés en quatre ans avec une accélération inquiétante : 41 substances psychoactives apparues pour la seule année 2010 !


Le développement de la logistique sur l’Internet (600 boutiques en ligne proposent aujourd’hui des « euphorisants légaux ») et l’imagination créatrice des trafiquants qui mixent des produits licites avec des substances interdites ont potentialisé leurs effets. Il s’est ainsi créé une espèce de troisième marché, excessivement difficile à endiguer parce qu’extrêmement souple et adaptable à toute modification de la législation.


Le directeur de l’Observatoire, en présentant son rapport annuel, concluait par une supplique à une meilleure coordination européenne dans la lutte contre la consommation et le trafic de drogue.  Traduction : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ». 

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