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Journée contre la violence faite aux femmes

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L’homme violent est Monsieur Tout-le-Monde

Le choix de la date s’est porté sur le 25 novembre en commémoration de la mort de Patria Mercedes MirabalMaria Argentina Minerva Mirabal et Antonia Maria Teresa Mirabal. Ces trois sœurs ont lutté toute leur vie contre Rafael Trujillo, dictateur de République dominicaine de 1930 à 1961. Elles ont été retrouvées assassinées le 25 novembre 1960. Depuis 1981, les activistes des droits de la femme commémorent leur disparition. Ce n’est que le 17 décembre 1999 que l’ONU instaure, à cette date, la journée contre la violence faite aux femmes.

En France, une campagne de communication particulièrement agressive sera lancée ce jour-là. Le message central : « l’homme violent est un homme ordinaire ». Lancée par la Fédération Nationale Solidarités Femmes, cette campagne contre la violence conjugale sera illustrée par des affiches sur lesquelles des hommes, biens sous tous rapports, de ceux qu’on croise tous les jours, sont « armés » d’une main de monstre. Cette fédération regroupe 70 associations qui veulent inciter les femmes, victimes de leur propre foyer, à dénoncer cette violence. Un numéro de téléphone, le « 3919 » est mis à leur disposition pour leur permettre d’être écoutées et conseillées. 

Instauration du « féminicide »

[image:1,s]Le Pérou marquera ce jour par l’inscription dans son code pénal du terme « féminicide ». Ce qualificatif sera une clause aggravante pour un homicide et sera passible de 15 ans de prison. La ministre de la condition féminine au Pérou, Aida Garcia Naranjo, a déclaré que le terme « féminicide » pourrait qualifier un meurtre commis sur une femme par son (ex) conjoint ou son (ex) compagnon. Le Chili, le Costa Rica, la Colombie, Salvador, le  Guatemala et le Mexique ont déjà adopté cette mesure. Depuis le début de l’année, 73 femmes ont été assassinées dans ces circonstances selon le parquet péruvien. Le centre Urgence Femmes du ministère a, par ailleurs, recensé une soixantaine de tentatives de meurtre de ce type.

Le Canada est un cas particulier. Pour défendre cette cause, ils ont leur propre date nationale, le 6 décembre, en hommage à 14 jeunes femmes assassinées le 6 décembre 1989 dans une université de Montréal. Entre le 25 novembre et le 6 décembre, les canadiens ont donc institué douze jours de campagne de sensibilisation. « La campagne du ruban blanc » est une des initiatives organisées à cette occasion. Pendant ces douze jours, des hommes canadiens vont arpenter les rues et les endroits publics pour distribuer un petit ruban blanc, symbole de leur engagement envers la cause des femmes. Cette campagne mondiale est également soutenue dans 55 autres pays.

Mobilisation en Afghanistan comme en Indonésie

[image:3,s]Dans une grande partie des pays du monde, cette journée est célébrée. En Afghanistan, la chaîne de radio Bahar diffusera, pendant un mois, une émission de sensibilisation sur les violences domestiques. Ce programme sera émis auprès de 800 000 auditeurs. En Indonésie, un concours-photo est organisé par l’association Jaringan Mitra Perempuan Bandung du 25 novembre au 10 décembre. Au Bénin, cette journée prend une importance toute particulière cette année. Le 27 septembre dernier une nouvelle loi a été votée au Parlement portant prévention et répression des violences faites aux femmes. À cette occasion, plusieurs associations organisent multiples activités sur tout le territoire, campagnes d’affichage, projections de films, forums de discussions.

À cette occasion, Michelle Bachelet, directrice exécutive d’ONU Femmes, rappelle que si 125 pays ont aujourd’hui des lois spécifiques pour sanctionner la violence domestique, les femmes continuent à être victimes de ce type de violences. Selon des estimations qu’elle révèle dans un communiqué de presse, six femmes sur dix auraient été victimes de violence physique et/ou sexuelle au cours de leur vie. La plupart du temps, ces violences ont été infligées par le mari ou le partenaire de ces femmes. Michelle Bachelet adresse alors un message à l’adresse des hommes politiques du monde sous la forme de seize mesures concrètes axées autour de trois piliers : la prévention, la protection et la fourniture de services clés. 

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