[image:1,l]Depuis 2009, chaque année, la Fondation Chirac distingue deux personnalités pour leur action au service de la prévention des conflits. Elle décerne son Prix spécial à une personnalité reconnue publiquement, notamment dans l’exercice de fonctions officielles, et le titre de Lauréat de la Fondation Chirac à un membre de la société civile.
La Fondation Chirac honore deux femmes d’exception
Ce jeudi 24 novembre 2011, ont été honorées deux femmes qui « ont su discerner dans l’aveuglement de la haine, les hommes et les femmes qui pouvaient se parler, celles et ceux qui ont pu dissiper à temps les malentendus ». Maggy Barankitsé et Louise Arbour ont reçu leur prix des mains du prix Nobel de la paix, Kofi Annan, au musée du quai Branly à Paris
Prix spécial : Louise Arbour, pionnière de la justice internationale
Louise Arbour est récompensée pour « son action au service de la Justice internationale en Ex-Yougoslavie et au Rwanda ».
[image:2,s]Née en 1947 à Montréal, cette juriste a été membre de la Cour Suprême du Canada de 1999 à 2004, puis Haut-Commissaire de l’ONU pour les Droits de l’Homme de 2004 à 2008. Auparavant, elle a acquise ses premières lettres de noblesse en devenant le Premier Procureur en chef du Tribunal pénal international pour l’Ex- Yougoslavie (TPIY) et du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de 1996 à 1999. Depuis juillet 2009, Louise Arbour est devenue Présidente Directrice Générale de l’International Crisis Group.
Créé en 1995, l’International Crisis Group est aujourd’hui reconnu dans le monde entier comme étant la première organisation non-gouvernementale et non affiliée qui propose aux gouvernements et agences intergouvernementales telles que l’Organisation des Nations unies, l’Union européenne ou la Banque mondiale des analyses et des recommandations sur la prévention et la résolution de conflits meurtriers.
Cet automne, le nom de Louise Arbour a circulé comme possible récipiendaire du prix Nobel de la Paix 2011. Le jury lui a préféré les Libériennes Ellen Johnson-Sirleaf, Leymah Gbowee et la Yéménite Tawakkol Karman. Partie remise.
Lauréat du Prix de la Fondation Chirac : Marguerite Barankitse, la « Mère Térésa de l’Afrique »
Marguerite Barankitse est récompensée pour « son action en faveur des enfants victimes des conflits au Burundi »
[image:3,s]Marguerite Barankitse, connue sous le nom de Maggy, est née en 1956 dans la région de Ruyigi, une province de 60 000 habitants à l’est du Burundi. Cette femme tutsie, enseignante de formation, a été récompensée à plusieurs reprises pour son action en faveur de la paix. Elle est souvent comparée à Nelson Mandela, avec qui elle partage cette même volonté de pardon et de réconciliation interethnique. La ferveur de son engagement au service de la paix naît lors des affrontements tragiques entre hutus et tutsis au Burundi en 1993.
Fondatrice de la Maison Shalom, de la Cité des anges et de l’hôpital Rema, elle recueille depuis 1994 des orphelins hutus, tutsis et twas, victimes de la guerre civile qui a éclaté en 1993 et a fait plus de 250 000 morts. L’accès à l’éducation, à la culture et aux soins permet aux enfants de se reconstruire et c’est ainsi que naît une nouvelle génération de citoyens tournés vers la paix.
Un jury prestigieux de grandes personnalités mondiales
- Boutros Boutros-Ghali / Secrétaire général de l’ONU de 1992 à 1996
- Michel Camdessus / Directeur général du Fonds Monétaire International de 1987 à 2000
- Joaquim Alberto Chissano / Président de la République du Mozambique de 1986 à 2005.
- Federico Mayor / Directeur général de l’Unesco de 1987 à 1999
- Jorge Sampaio / Haut représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Alliance des civilisations, Président de la République portugaise de 1996 à 2006
- Ismaïl Serageldin / Directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie
- Simone Veil / Ancien Ministre d’Etat, Membre de l’Académie française
- Vaira Vike Freiberga / présidente de la République de Lettonie de 1999 à 2007
La Fondation Chirac : qu’est-ce que c’est ?
[image:4,s]La Fondation Chirac est une fondation lancée par l’ancien président de la République française, Jacques Chirac, en 2008, quelques mois après la fin de son double mandat à la tête de l’Etat. L’objectif de Jacques Chirac, tel qu’il l’a défini, est de lutter contre le danger de l’uniformisation des cultures, la destruction de l’environnement mondial et le scandale de la pauvreté.
Conformément aux souhaits de l’ancien président, la Fondation agit dans quatre domaines d’intervention :
Prévention des conflits
[image:6,s]C’est dans ce cadre que s’inscrivent les prix de la Fondation Chirac.
Pour la première édition, le prix a été attribué, le vendredi 9 novembre 2009, à Muhammad Ashafa et James Wuye. Le Prix spécial du Jury 2009 a été remis à Park Jae-Kyu, ancien ministre coréen de l’Unification.
Le Prix de la fondation Chirac 2010 a été attribué à Mario Giro, responsable des relations internationales de la Communauté Sant’Egidio et le Prix spécial du Jury a été remis à Lakhdar Brahimi pour son action au Liban, en Irak et en Afghanistan.
Outre le Prix pour la prévention des conflits, la Fondation soutient des projets de terrain et de recherche exemplaires, permettant de lier les problématiques de développement et de sécurité, de consolider le dialogue interculturel, et d’amorcer des cercles vertueux d’apaisement des tensions.
Accès à l’eau et à l’assainissement
[image:7,s]Parce qu’il ne peut y avoir de développement sans maîtrise de l’eau, assurer ce droit fondamental même là où il semble hors d’atteinte, est essentiel. C’est pour cette raison que la Fondation Chirac veut :
Favoriser l’application du droit à l’eau et à l’assainissement reconnu en juillet 2010 par les Nations Unies sur le terrain,
Faire ratifier la Convention des Nations Unies de 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation,
Étudier la création de mécanismes de financement innovants, comme une taxe applicable au transport maritime des marchandises pour l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Accès à des médicaments et une santé de qualité
[image:5,s]Le programme comporte deux volets majeurs: la lutte contre les faux médicaments et le soutien au Laboratoire National de Contrôle de la Qualité des Médicaments de Cotonou au Bénin.
Lutte contre la déforestation et la désertification
La priorité de la Fondation est de contribuer à une gestion plus équilibrée des ressources naturelles – terres arables, forêts primaires et secondaires, eau, etc.- qui constitue l’une des conditions du développement. L’action de la Fondation se concentre sur l’exploitation durable dans les forêts tropicales.
Ce programme comporte 3 axes majeurs : la sécurisation des droits fonciers dans les pays les plus fragiles ; la sensibilisation des architectes à l’utilisation de bois légal et certifié ; la certification durable des exploitations forestières.