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Le culte d’Evita et Juan Peron alcoolise-t-il les Argentins ?

[image:1,l]« La politique, ça saoûle ! » Une expression à prendre au pied de la lettre en Argentine où les Péronistes, partisans de la principale force politique du pays, ont leur propre marque de bière et de vin…


Sans risque de dissidence, on peut être un fidèle de feu le général Juan Domingo Péron, croire aux vertus du péronisme et, pour autant, ne pas partager les mêmes goûts en matière de boissons alcoolisées.


Une gamme pleine de symboles


[image:2,s]Côté bière, particulièrement populaire, « Evita », du nom d’Eva Peron, la mythique première femme de Peron, une bière blonde et légère – plus édulcorée que décolorée.


« 17 de Octubre » est une bière brune. Dans l’imaginaire péroniste, le « 17 de Octubre » est une référence au 17 octobre 1945, le jour où celui qui n’était alors que colonel est sorti de prison sous la pression des syndicats et de sa maitresse Eva Duarte. Ce jour reste pour les péronistes argentins « el Dia de la lealtad », le jour de la fidélité. C’est le début d’une aventure foudroyante. Il faudrait y goûter pour juger des effets foudroyants de cette bière.


« Montonera » est une pale ale, baptisée du nom d’une organisation politico-militaire qui pratiqua la lutte armée de 1970 à 1979, avec une intensité maximale jusqu’en 1976. Ses objectifs étaient de déstabiliser le gouvernement autoproclamé « Révolution argentine », de permettre le retour au pouvoir des fidèles du général Péron et l’instauration en Argentine d’un système politique qu’ils baptisaient « Socialisme national ».


[image:6,s]Enfin « Double K » est une référence à un autre couple péroniste, la version moderne et de centre-gauche constituée par Nestor et Christina Kirchner. « Madame » a succédé à « Monsieur » à la présidence. « Monsieur » est décédé il y a un an et, en octobre, « Madame » a été réélue triomphalement pour un deuxième mandat. Cette bière est particulièrement forte.


Le vin s’appelle « El Justicialista », le Justicialiste, l’autre nom du mouvement péroniste. Sur l’étiquette, de profil, toujours les mêmes, Evita et Juan Peron. On ignore si la présidente Kirchner en sert lors de ses réceptions à la Casa Rosada, la résidence présidentielle.


Disponible uniquement au restaurant « Peron Peron »


[image:3,s]Malgré des commandes de collectionneurs adressées d’Espagne ou d’Allemagne, cette gamme de bière n’est disponible que dans un restaurant de Buenos Aires, le « Peron Peron ».


Ce restaurant est unique en son genre. Situé dans le quartier chic de Palermo Hollywood il ne sert que des plats ayant un lien avec le mouvement péroniste.


La décoration est dans le ton. Elle comprend notamment un autel dédié à Evita, cette icône des classes laborieuses argentines. Des « descamisados », l’uniforme des principaux supporters du mouvement dans les années 40 et 50, sont exposés ainsi que les tambours typiques utilisés par les travailleurs péronistes dans les manifestations. Sur les murs, des graffitis soutiennent les décisions de l’administration Kirchner.


Des grands écrans diffusent les moments marquants de l’histoire du mouvement, une véritable « religion » pour ses partisans, et à minuit les clients entonnent la « Marcha Peronista », l’hymne du mouvement.


[image:4,s]Plusieurs ministres et officiels du gouvernement de Christina Kirchner y ont leurs habitudes. La garantie pour ces politiques de ne pas « manger à tous les râteliers ». Nul doute qu’ils savourent le privilège de déjeuner face à la reproduction en cire de leur « grand homme ».


Visite du Peron Peron à l’occasion du lancement du vin « El Justicialista »


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