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Le drapeau tibétain censuré dans un film en Inde

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Un Bollywood sans ambitions politiques

 « Rockstar » c’est l’histoire d’un homme, Janardhan Jakkar (interprété par Ranbir Kapoor) plutôt modeste et insignifiant qui cultive une passion pour la musique et qui croit que son heure de gloire arrivera. Il rencontre une jeune femme, Heer (interprétée par Nargis Fakhri), tout son contraire. Elle est belle, populaire et tout le monde la regarde. C’est grâce à elle qu’il deviendra une star.

Des drapeaux tibétains agités pendant un hymne à la liberté

Et c’est justement lors d’une scène dans laquelle le héros se produit en public que les drapeaux tibétains font leur apparition. Celle-ci a été filmée dans le monastère tibétain de Norbulingka à Mc Leod Ganj, sur les contreforts indiens de l’Himalaya, tout près de la résidence du Dalaï Lama et de son gouvernement en exil. On voit très distinctement le drapeau tibétain être agité ainsi que plusieurs bannières aux messages compromettants « Free Tibet » et « Time For Tibet ». Le chanteur, héros du film, chante au même moment « Saada Haq » (Notre droit), un hymne à la liberté.

La scène initiale est disponible sur internet. Les couleurs tibétaines apparaissent à de nombreuses reprises.
 

La veille de la sortie du film, un moins tibétain s’est immolé

Quelques jours avant le tournage de la scène, des figurants, tibétains en exil, avaient demandé l’autorisation de déployer leurs drapeaux puisque la chanson symbolisait la liberté. Le réalisateur avait alors accepté. Interrogé par la presse, Imtiaz Ali a déclaré qu’il souhaitait simplement aborder la question de la liberté individuelle. Selon lui, il n’y a d’ailleurs rien de controversé dans sa démarche.
Avant la sortie de « Rockstar » Imtiaz Ali a donc été contraint par le Conseil indien de la censure de trouver une solution pour que ces drapeaux n’apparaissent pas dans son film. Ils ont donc été floutés. 

Les Tibétains vivants en Inde ont annoncé qu’ils descendraient dans la rue pour dénoncer cette censure. Sans lien direct avec le film, la veille de sa sortie, un moine tibétain a été le douzième depuis mars 2011 à mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu à Katmandou.

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