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Le Hamas et le Fatah relancent leur partenariat

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[image:1,l]Le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le chef du Hamas, Khaled Mechaal ont annoncé qu’ils avaient conclu un « partenariat » pour finaliser la réconciliation palestinienne en panne depuis plus de six mois. Pour la première fois depuis avril dernier, les leaders du Fatah et du Hamas se sont rencontrés lors d’un sommet au Caire en Égypte. Cette poignée de main met-elle fin à la rivalité entre les deux mouvements qui contrôlent respectivement  la Cisjordanie et la bande de Gaza ? Des motifs de scepticisme demeurent.


Le précédent accord de partenariat n’a pas été suivi d’effets


Ils ne s’étaient pas revus depuis l’accord surprise du 27 avril dernier qui, déjà, devait établir un partenariat entre le Fatah et le Hamas, condition préalable à toute réconciliation nationale palestinienne.
Cet accord, resté pour l’essentiel inappliqué, prévoyait la formation d’un gouvernement d’indépendants chargé d’organiser des élections en mai 2012 au plus tard.


Depuis avril, une série de « coups politiques » importants mais rien de définitif


[image:2,s]Si cet accord est resté inappliqué, les deux mouvements ont chacun avancé leurs pions face à Israël, l’adversaire commun dans leur lutte pour la reconnaissance d’un État palestinien de plein droit. Pourtant, rien n’est intervenu qui puisse donner à l’un ou l’autre des mouvements un ascendant définitif auprès de la population palestinienne.


Le 23 septembre, devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Mahmoud Abbas présentait une demande officielle d’adhésion de la Palestine en tant que 194e membre de l’organisation internationale, défiant Israël mais aussi les États-Unis. Pas supplémentaire vers la reconnaissance, lundi 31 octobre, la Palestine obtenait son adhésion à l’UNESCO. Reste que le processus engagé à l’ONU sera long et que, dans l’hypothèse d’un « coup de force » aboutissant à une reconnaissance sans l’accord d’Israël, celle-ci resterait purement symbolique et accentuerait les risques de violence. Après avoir fait rêver les Palestiniens, surtout en Cisjordanie, Mahmoud Abbas doit les convaincre qu’il leur faudra encore patienter.
[image:3,s]De son côté, le Hamas a permis, le 18 octobre, la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, détenu depuis cinq ans par sa branche  armée, en échange de 1 027 prisonniers palestiniens. Un succès politique qu’il s’agit aussi pour l’organisation de transformer au moment même où, avec la chute probable de Bachar al-Assad, elle risque de perdre son principal soutien extérieur.


C’est bien dans l’intérêt des deux mouvements et, en particulier,  de leurs deux leaders, Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal, de s’entendre.  


 


Une rencontre au Caire pour négocier une stratégie commune palestinienne


La rencontre de jeudi est intervenue alors que des informations font état d’un accord du Hamas pour passer de la lutte armée à la « résistance pacifique » et former, enfin, ce gouvernement d’indépendants chargé d’organiser des élections en mai 2012. Son objectif consistait à adopter une stratégie commune palestinienne.
Les deux responsables se sont rencontrés en tête-à-tête au Caire. Ils ont approuvé un document négocié par Azzam Al-Ahmad, responsable du dossier de la réconciliation au Fatah, et Moussa Abou Marzouk, numéro deux du Hamas.
« Il n’y a plus de différences  entre nous. Nous avons convenu de travailler comme des partenaires avec une responsabilité unique », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, après deux heures de dialogue, avant que les négociations ne soient élargies aux délégations.


Le contenu de l’accord de partenariat du jeudi 24 novembre


[image:4,s]Le document entérine un « accord clair sur l’établissement d’un État palestinien sur les territoires occupés en 1967, soit la Cisjordanie, la bande Gaza avec Jérusalem-Est pour capitale », c’est-à-dire à côté et non à la place d’Israël, comme le prévoit, jusque-là, le programme officiel du Hamas.
Le Hamas passe de la lutte armée à la « résistance pacifique ».


Concrètement, un gouvernement intérimaire d’indépendants devrait être mis en place. Il serait chargé d’organiser les scrutins de mai 2012, élections présidentielles, législatives et au Conseil national palestinien. Au-delà de mai 2012, un gouvernement d’Union nationale serait constitué.


Des obstacles demeurent…


L’une des principales pierres d’achoppement reste le choix du chef de gouvernement. Mahmoud Abbas souhaite conserver sa confiance à son Premier ministre, Salam Fayyad. Il est très apprécié par la communauté internationale mais est rejeté par le Hamas. Salam Fayyad, depuis Oslo, a fait savoir que personne ne doit le considérer comme un obstacle à la réconciliation palestinienne et qu’il est prêt à s’effacer sur-le-champ.


La question des prisonniers détenus par le Hamas et le Jihad islamique devrait être solutionnée dans les prochains jours.


Autre difficulté : Israël maintient sa ligne qui consiste à boycotter tout gouvernement palestinien comprenant des membres du Hamas, tant que ce mouvement n’aura pas formellement renoncé à la violence, reconnu Israël et reconnu tous les accords signés entre l’État hébreu et les Palestiniens.


Le calendrier des prochaines rencontres :


Le 20 décembre, au Caire, il y aura une réunion de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) pour réformer la direction et les instances de l’OLP avec tous les mouvements palestiniens, y compris le Hamas et le Jihad islamique, qui n’en font pas partie.


Le 22 décembre, toutes les factions palestiniennes, signataires de l’accord de réconciliation, se retrouveront au Caire pour être informées de l’entente entre le Fatah et le Hamas et former le nouveau gouvernement qui organisera les élections. 


Reportage sur la rencontre du Caire jeudi 24 novembre :


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