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Le social avant la sécurité pour les «Indignés»

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Benjamin Netanyahou veut récolter les faveurs de son électorat

Lors d’une réunion du cabinet dimanche 30 octobre, le gouvernement a approuvé la restructuration du système fiscal du pays, et passé de quelques degrés la charge sociale sur les entreprises et les très riches.
Lundi 31 octobre, pendant l’ouverture de la session d’hiver du parlement, après trois mois de vacances, les députés ont reçu le nouveau plan de taxation pour approbation parmi une longue liste de revendications pour la réforme financière et la justice sociale. Ces questions étaient inexistantes lors de la dernière séance de la Knesset, le Parlement israélien, mais ont été catapultées en avant de la scène en pleine année pré-électorale.
Il est clair que par cette manœuvre, le Likoud, parti de Benjamin Netanyahou, essaie de transférer le mérite de ces réformes des jeunes manifestants, vers son parti.
Interrogé par des journalistes, un membre du parti a dit que « la seule question est : le public va-t-il accorder du crédit au gouvernement de coalition ou aux chefs de la protestation ? »

La ferveur des « Indignés » ne s’est pas éteinte

[image:1,s]Les leaders de la protestation sociale, dont beaucoup sont encore étudiants, qui ont organisé plusieurs manifestations à l’échelle nationale samedi 29 octobre en l’honneur de la réouverture du Parlement, se sont retrouvés dans une étrange position, calmes à côté des députés qui après des mois de manifestations, semblent toujours pris au dépourvu.
Par défi contre les prédictions selon lesquelles l’hiver allait tempérer la ferveur des manifestants, et en citant au passage son appartement non chauffé et hors de prix, en référence à leur demande de reconnaissance des droits des locataires, Stav Shaffir, un des leaders de la protestation, a déclaré : « Nous sommes un pays de la sécheresse éternelle qui hait l’hiver, a peur de la pluie et qui oublie vite. Nous oublions le bon avec le mauvais, nous dépassons rapidement le désespoir […] de la même manière, nous oublions vite l’espoir. Contrairement à mon colocataire, le Premier ministre est sûrement content de voir l’hiver arriver. »

Entre guerre et protestations sociales

Les manifestations du week-end ont été perturbées par de nouvelles attaques à la frontière d’Israël avec Gaza. Samedi, des drones israéliens ont bombardé un groupe qui préparait des missiles afin de les envoyer sur Israël, tuant cinq membres du Jihad islamique. Ils ont répondu par un envoi d’une vingtaine de missiles au cours des 48 heures suivantes, dans le centre du pays.
Les écoles et universités ont été fermées et tous les rassemblements publics ont été dispersés. Du côté israélien, un mort et plusieurs blessés ont été signalés.
L’Égypte et le Hamas ont essayé de calmer les tensions le long de la frontière entre Israël et Gaza pour garder le Jihad islamique sous contrôle. Le Jihad islamique, un parti minoritaire de la vie publique de Gaza, est celui qui, semble-t-il, a perdu le plus depuis l’échange des 1 027 prisonniers palestiniens contre le soldat israélien Gilad Shalit.

[image:2,s]L’Égypte, qui a mené les dernières négociations, est maintenant désireuse de retrouver une place régionale importante après les quelques mois de chaos qui ont suivi la chute du président Moubarak.
Depuis, le Hamas semble toujours récolter les bénéfices de la libération des prisonniers. C’est pourquoi le Jihad islamique s’est empressé de revendiquer l’envoi des missiles sur Israël, ils semblent ainsi vouloir eux aussi entrer dans la partie.
L’Égypte, de son côté, tentera encore de s’interposer entre Israël et le Jihad islamiste pour résoudre cette nouvelle crise.

Les Israéliens s’intéressent davantage au droit des locataires qu’au Jihad islamiste

La manifestation pour la justice sociale dans la principale ville du sud d’Israël, Beer Sheva, a été annulée en raison de cette agitation et seulement 20 000 personnes se sont rassemblées à Tel Aviv, lieu principal de la manifestation.
Malgré l’agitation qui entoure le pays, Benjamin Netanyahou a en face de lui un électorat dont les revendications sont centrées sur des problèmes intérieurs tels que la rupture des cartels industriels, le besoin d’investissements massifs dans le logement public et les droits des locataires.

Global Post/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

 

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