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« Les hommes cages » de Hong Kong city

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Hong Kong « la flamboyante »

A Hong Kong, même à 71.000 dollars (66.700 euros) le mètre carré pour un appartement avec vue sur la mer, les programmes s’arrachent comme des petits pains. Les Chinois du continent sont les premiers clients des promoteurs de Hong kong. Tout l’establishement de Pékin et de Shanghaï, tous les grands managers ont un pied-à-terre ici, qu’ils disposent ou non d’une entreprise, affirme Edward Leung, économiste en chef au Hong Kong Trade Development Council. Ils investissent d’autant plus facilement que les autorités chinoises ont autorisé les banques du continent à s’installer à Hong kong. Dans les magasins de luxe du quartier de Central, on reconnaît tout de suite les Chinois à leur mandarin, alors que tout le monde ici parle cantonais. Ils ont de l’argent, ils le dépensent sans compter et assurent aujourd’hui 60% des ventes des plus grandes marques. Les Chinois achètent sans crédit ou bien avec un minimum de 30% d’apport. Très différent des subprimes avec 0 apport ou bien des crédits à rallonges espagnols sur 40 ans ou 50 ans. Hong kong est un territoire limité et conjugué avec l’importance de l’immobilier dans les valeurs chinoises. 

L’envers du décor

A Hong Kong, des humains vivent dans des cages pour animaux  !

Les loyers des « maisons cages » de Hong Kong, où vivent les personnes les plus pauvres de la ville, atteignent désormais au mètre carré le prix des logements les plus luxueux du fameux Peak district.
Avec la hausse des prix de l’immobilier depuis un an, des milliers de personnes, baptisées « hommes cages », vivent dans des couchettes grillagées d’à peine cinq mètres carrés alignées dans des dortoirs collectifs.
Selon la Société pour l’organisation de la communauté, les loyers de ces cages ont augmenté de 20% en un an pour atteindre jusqu’à 1.500 dollars hongkongais (environ 150 euros, voire 200 euros).
Ramenés au mètre carré, certains loyers excèdent désormais ceux de résidences luxueuses du Peak district, dont les prix ont comparativement augmenté moins vite, de l’ordre de 9%.
Hong Kong est une des villes les plus riches d’Asie, mais les inégalités y sont aussi très fortes. On estime aujourd’hui à 100.000, sur les sept millions d’habitants, le nombre de personnes vivant dans les « maisons cages » 

Quand la réalité dépasse la fiction !

 

Dans cette ville surpeuplée, les plus pauvres se retrouvent entassés dans des espaces exigus. Pour un loyer d’environ 150 euros par mois chacun, 18 personnes logent ainsi dans un espace de moins de 100 m² avec toilettes communes.  

Leur seul espace « privé »est une cage pour animaux, qui fait à peine la taille d’une couchette. 

Des hommes logeant dans des cages grillagées ou des greniers, des conditions de vie humiliantes, telle est encore l’une des réalités sombres de Hong Kong, la rutilante.

Derrière la prospérité de la péninsule, les maisons cages apparues il y a une soixantaine d’années pour loger provisoirement les milliers de migrants venus du continent, continuent d’exister sans que le gouvernement n’y trouve à redire dès lors que les dortoirs ne dépassent pas 12 occupants. 

Sur les 7 millions d’habitants que compte la ville de Hong Kong, 1,26 million vit en dessous du seuil de pauvreté. Si aucune mesure n’est prise pour soulager la population hongkongaise, les spécialistes prévoient une augmentation rapide de la pauvreté.

Parodie du pauvre !

Une émission de téléréalité transforme pour quelques jours les magnats milliardaires en pauvres travailleurs. Un énorme succès d’audience

Quand les super-riches jouent les pauvres dans une émission de téléréalité     

The battle of the poor rich… Derrière ce titre, une émission de téléréalité hongkongaise à succès qui met en scène de riches hommes d’affaires qui se mettent  « dans la peau d’un pauvre » pendant quelques jours…     

Le concept : à Hong Kong, de riches hommes d’affaires endossent les habits des habitants les plus pauvres…
Par exemple, un bijoutier fortuné doit nettoyer les poubelles ! Il se retrouve ensuite à dormir dans une « cage à lapins », là où vivent les plus défavorisés de ce monde où les ultra-riches côtoient les plus pauvres…

Une société inégalitaire

Or Hong Kong est aussi l’un des endroits les plus inégalitaires du monde développé, et le fossé ne cesse de se creuser entre les plus riches et les autres, alimentant la colère des habitants qui protestent contre la cherté des logements et une ascension sociale de plus en plus difficile.

Les milliardaires du territoire, considérés autrefois comme des modèles par la population, sont désormais ouvertement critiqués. La productrice avoue qu’elle a du mal à recruter des volontaires. « Beaucoup de riches ont refusé, car ils ont peur de la réaction du public », explique-t-elle. « Certains craignent de passer pour des hypocrites, qui font un show au lieu d’aider réellement » les plus défavorisés, poursuit-elle.

Si au moins, cette émission de téléréalité pouvait inciter les plus riches à s’intéresser au sort des plus pauvres…  

L’appartement le plus cher du monde 

 

L’appartement le plus cher du monde se situe à Hong Kong.

Jugez un peu, pour l’appartement le plus cher du monde il aura fallu au bénéficiaire débourser 81 000 euros/m². La somme totale est tout simplement astronomique pour un appartement (mais aussi pour une maison), 38 millions d’euros. Pour ce prix vous avez le droit à un duplex au 69ème étage des tours Mid-levels avec SPA, salle de fitness…

Mais la principale particularité qui fait parler de lui c’est sa numérotation. En effet, il est répertorié comme étant le 68ème étage .. mais non ! En fait cet appartement se situe réellement aux 43 et 44èmes étages mais le chiffre 4 portant malheur, il a tout simplement été renuméroté. Cette pratique commence à devenir courante à Hong Kong pour les Chinois très attachés aux traditions.

Les promoteurs Hongkongais commencent à avoir peur de cette pratique, qu’ils jugent comme un moyen de se décrédibiliser aux yeux des investisseurs. Toutefois, le promoteur de ces tours ne craint pas la crise, il espère d’ici peu battre le nouveau record qu’il vient d’établir en vendant l’étage du dessus avec un prix de 92 000 euros le mètre carré. 

Miss Robin des bois ou la démesure poussée à son paroxysme

Une riche habitante de Hong Kong se déguise en super-héroïne pour venir en aide aux nécessiteux. Une  bonne nouvelle pour les plus pauvres …

Hong Kong a désormais son  Robin des bois moderne ! une femme d’affaires gagnant « plusieurs milliers de dollars par mois », selon le South China Morning Post qui a pu obtenir une interview par mail, se rend régulièrement dans la rue pour distribuer de la nourriture et de l’argent aux plus pauvres. 

Cette bienfaitrice souhaite absolument conserver son identité secrète, non pour faire comme les super-héros, mais pour n’en tirer aucune gloire personnelle. C’est donc une démarche totalement  altruiste, qui l’amène à se vêtir comme tout héros de Marvel qui se respecte: toute de sombre vêtue, d’un complet noir aux grandes bottes noires en passant par un masque vénitien bleu, elle arbore également un décolleté plongeant pour joindre l’agréable à l’utile. 

Elle vole au secours de la population d’une ville frappée par la crise économique, où le fossé entre riches et pauvres s’est accentué de manière très inquiétante. Dénommée Bauhinia, comme la fleur sur le drapeau de Hong Kong.

La pauvreté en pleine croissance

Sur les 7 millions d’habitants que compte la ville de Hong Kong, 1,26 million vit en dessous du seuil de pauvreté. Si aucune mesure n’est prise pour soulager la population hongkongaise, les spécialistes prévoient une augmentation rapide de la pauvreté Le Hong Kong Council of Social Service estime à 1,42 million, le nombre de personnes qui vivront à Hong Kong, en dessous du seuil de pauvreté d’ici huit ans. Ils sont 1,26 million aujourd’hui. Selon la grille établie par le HKCSS, le revenu considéré comme « viable » pour une famille de trois personnes est évalué à 10.000 HKD par mois. Il est estimé à 7.100 HKD par mois pour un couple et à 3.275 HKD par mois pour une personne vivant seule. D’après Christine Fang Meng-sang, Directrice du Hong Kong Council of Social Service, le nombre de personnes pauvres comptabilisées dans la première moitié de l’année 2010 n’a jamais été aussi élevé que depuis 2007. «Nous constatons que l’économie a repris une croissance très rapide, mais que la vie est devenue plus difficile pour les plus pauvres ». En moins de six mois 64.000 personnes supplémentaires perçoivent un salaire inférieur à celui nécessaire pour couvrir les besoins quotidiens vitaux         .

Hong Kong a donc construit sa prospérité et son succès sur sa foi dans les mécanismes de marché. Mais au fil des années, des décennies, le refus de l’intervention de l’Etat n’a plus été motivé par un souci d’efficacité, mais par une certaine conception de la justice, celle qui laisse sa chance à chacun en ne donnant rien à personne. Cette vision digne de Hayek de la justice sociale a ainsi conduit l’économie hongkongaise à s’en tenir à ses convictions jusqu’à l’absurde, c’est-à-dire jusqu’à sacrifier l’efficacité et la notion de service public. 

Les maisons-cages sont apparues dans les années 1950 comme mode de logement provisoire pour la main-d’œuvre immigrée. Ho Hei Wah, le directeur de l’ONG Soco, a présenté un dossier aux Nations unies. Le Conseil économique et social des Nations unies (CESCR) a, à maintes reprises, estimé que « les maisons-cages sont un affront à la dignité humaine » et jugé « inacceptable l’inaction du gouvernement de Hong kong en dépit des ressources financières abondantes à sa disposition ». 

C’est donc sous la pression populaire que le gouvernement a cessé d’aider les pauvres, pour éviter d’appauvrir les riches… « Beaucoup de gens pensent désormais inutile de faire la demande d’un logement social. Certains ont vu, indiqué sur le reçu de leur dossier : Vingt ans d’attente …  Alors à quoi bon ? »

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