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L’obésité: un problème qui dépasse Thanksgiving

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Chaque année, après Thanksgiving, la plupart des Américains voient leurs visages s’arrondir et leurs tailles s’élargir dramatiquement. Ensuite, coupables, ils s’inscrivent dans un club de gym.

Mais pour beaucoup de monde aux États-Unis, comme dans le monde entier, les problèmes de surpoids causés par une suralimentation et leurs effets sur la santé physique, ne se cantonnent pas aux excès de Thanksgiving.

L’obésité affecte surtout les quartiers pauvres de New York

Visitez Brooklyn et vous verrez… Installez-vous face à une épicerie après 15 heures, un jour ouvrable de semaine, et observez : des hordes d’adolescents sortent de l’école et courent vers le magasin le plus proche pour s’acheter un goûter.

[image:2,s]Les épiceries sont partout dans les quartiers populaires de la ville, et elles ont récemment trouvé leur place même dans les quartiers à revenu intermédiaire. Leurs vitrines sont couvertes de publicités pour des bonbons et des sodas. Elles vendent rarement des produits frais et, lorsqu’elles en ont, ils sont de mauvaise qualité et trop chers.

Tout comme dans les pays pauvres, l’épidémie de l’obésité s’est répandue dans les arrondissements de New York. À Brooklyn, 465 000 personnes sont obèses, soit 26,8 % de la population, selon les statistiques du Ministère de la Santé de New York. Non seulement le taux de surpoids et d’obésité a doublé depuis 1980 mais, ce qui est encore plus grave, il semblerait qu’il y ait plus de cas de triplés parmi les naissances.
« Il y a une large population d’adultes et d’enfants atteints par l’obésité, chez laquelle on peut apercevoir un lien clair avec leur niveau de pauvreté », explique à GlobalPost  le docteur James Hospedales, un expert en prévention et contrôle des maladies chroniques pour l’Organisation mondiale de la Santé. « On était habitués à voir le contraire : les riches étaient obèses et les pauvres n’avaient rien à manger. »
À première vue, la corrélation peut sembler étrange. Les plus pauvres ne sont pas ceux qui manquent le plus de nourriture ? A priori, oui. Mais, aux États-Unis et dans de nombreux pays développés, les communautés à faible revenu ont moins accès aux supermarchés qui portent des aliments frais, ou ne peuvent pas se permettre des aliments sains. À la place, ils mangent les aliments préparés, moins chers et plus riches en matières grasses.

L’obésité de plus en plus répandue en Amérique centrale

Mais l’obésité ne concerne pas que les communautés pauvres des États Unis. Elle est aussi présente dans des endroits comme les Caraïbes ou le Brésil, mieux connus pour la beauté de leurs femmes. « Depuis trois ou quatre ans, nous avons identifié ce problème en Amérique centrale, dans de nombreux pays des Caraïbes », constate Hospedales. « On se disait : « Attendez une minute, ce n’est pas seulement un problème des États-Unis, c’est un problème pour le monde entier. »

L’obésité est mesurée par l’index de masse corporelle, ou IMC, qui équivaut au poids d’une personne en kilogrammes divisé par le carré de sa taille en mètres. Selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé, une personne avec un IMC supérieur ou égal à 25 est en surpoids, et quelqu’un avec un IMC supérieur ou égal à 30 est obèse.
L’Organisation mondiale de la santé regarde de près celle qui est considérée comme une épidémie d’obésité qui traverse le monde. En 2008, 1,5 milliard d’adultes dans le monde étaient en surpoids et 500 millions étaient obèses.

[image:3,s]L’OMS a classé les nations les plus obèses au monde selon le pourcentage de la population avec un IMC supérieur à 25.

En 2010, l’OMS a signalé que Nauru, une île du Pacifique, se trouve au sommet de la liste avec 95 % de sa population obèse. Les États-Unis aussi se trouvent dans le top 10.
Dans les pays pauvres, l’obésité peut également être liée à des soins prénataux.
« Si votre mère est sous-alimentée, une fois que vous êtes exposé à un environnement occidental vous êtes susceptibles de devenir obèses », explique Hospedales.

Au contraire, une mère qui mange trop pendant la grossesse et qui prend trop de poids risque d’avoir un fils qui a plus de chances de devenir diabétique.

L’obésité : un problème pervers

L’obésité est un véritable défi pour la santé publique, puisqu’elle est liée au diabète, aux problèmes cardiaques et au cholestérol élevé.

Les pays qui ont des taux d’obésité élevés ont aussi un nombre plus élevé de congestions cérébrales, de crises cardiaques et de personnes qui souffrent de diabète.

« Tout le monde aime manger. Mais nous pouvons le faire sans tabac et sans alcool, c’est facile, parce qu’ils sont le mal », affirme Hospedales. « Mais nous devons tous manger. » ajoute-t-il.
Hospedales indique l’éducation comme une solution à l’obésité et suggère que les enfants soient éduqués aux risques sanitaires d’une mauvaise nutrition et aux avantages de manger des aliments plus sains et de faire de l’activité physique.
En plus d’une éducation plus correcte, il croit qu’il faudrait plus d’interventions gouvernementales sous la forme de programmes et d’initiatives pour arrêter l’obésité. « La publicité destinée aux enfants doit être mieux réglementée », ajoute-t-il.
« Pendant toute l’histoire humaine, nous nous sommes toujours préoccupés que les gens n’aient pas assez de nourriture. Et maintenant nous nous retrouvons avec des niveaux épidémiques d’obésité », déclare Hospedales. « Certains disent que c’est un problème pervers, car très difficile à résoudre. »

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