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Où sont les enfants de Mouammar Kadhafi?

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Morts

Moatassem Billah Kadhafi, le fils prodigue

[image:5,s]Son destin s’est achevé avec celui de son père. Anecdotique puisque c’est ce même enfant qui, en 2007, était accusé d’avoir fomenter un coup d’état contre Mouammar Kadhafi. Colonel de l’armée libyenne, Moatassem était connu pour être le principal concurrent de Saïf al-Islam. Il a dirigé le Conseil de sécurité nationale. C’est également lui qui a mené la répression dans les villes de Benghazi et Misrata, deux points centraux de la révolution libyenne. Il a été capturé le 20 octobre puis tué dans des circonstances qui n’ont pas été établies et pour lesquelles la famille Kadhafi a d’ailleurs demandé une enquête. Son corps a été exposé, au côté de celui de son père, dans la chambre froide d’une boucherie de Misrata ouverte au public à la suite de leur mort. 

Saïf al-Arab Kadhafi, le militaire

[image:8,s]Né en 1980, Saïf al-Arab n’a pas eu le temps de faire parler de lui. Officier formé en Allemagne, il aurait été tué pendant un raid de l’OTAN le 30 avril à Tripoli avec ses trois enfants, Saïf (2 ans), Carthage (2 ans) et Mastoura (4 mois) ainsi que d’autres proches de la famille. Cette information avait provoqué une polémique sur les véritables intentions de l’ONU et de l’OTAN dans cette guerre. Le mandat de l’ONU pour l’OTAN prévoyait en effet la protection des civils libyens mais pas l’attaque directe des Kadhafi. L’OTAN avait alors déclaré avoir effectué des frappes dans ce secteur à but uniquement militaire. Quelques semaines plus tard, Silvio Berlusconi, ancien Premier ministre italien, avait soudainement démenti l’information de la mort de Saïf al-Arab en précisant qu’il se serait réfugié dans un autre pays avec ses enfants. Cette information a tout de même été écartée, les funérailles du septième enfant du général auraient été organisées à Tripoli le 3 mai.

 

Khamis Kadhafi, le loyal

[image:9,s]Né le 27 mai 1983, Khamis Kadhafi, était souvent considéré comme le « bras armé » du régime de Kadhafi. Formé en Russie, il dirigeait la 32ème brigade de l’armée, 10 000 des hommes les plus fidèles au régime. Il a joué un rôle très important dans la répression à Benghazi et aurait été tué à la fin du mois d’août et enterré sur place. Sa mort n’a été confirmée qu’en octobre. 

En détention

Saïf al-Islam Kadhafi, le bras droit de Kadhafi

[image:3,s]Né le 25 juin 1972, il était considéré comme le dauphin politique de son père. Docteur en philosophie de la London Scool of Economics et architecte-urbaniste, il est la cible d’un mandat d’arrêt international depuis la fin du mois de juin. Symbole de la répression, il s’était enfui vers les Niger. La Cour pénale internationale avait alors été contactée par des proches de Saïf al-islam qui aurait souhaité négocier sa reddition déclarant qu’il ne se sentait en sécurité nulle part. Vendredi 18 novembre, il a finalement été capturé dans le sud de la Libye, près d’Obari. Transféré à Zenten à 170 km de Tripoli, le ministre libyen de la justice Mohammed al Alagy a déclaré qu’il serait jugé dans son pays et qu’il encourrait la peine de mort. La Cour pénale internationale souhaiterait que Saïf al-Islam ne soit pas jugé en Libye, elle s’oppose ainsi au gouvernement libyen qui assure avoir fait les réformes nécessaires pour qu’il ait un jugement équitable. Luis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale a déjà annoncé qu’il se rendrait en Libye pour aborder cette question avec le gouvernement provisoire. 

 

En exil

Mohamed Kadhafi, le fils unique du premier mariage

[image:2,s]C’est l’aîné de la fratrie et aussi l’unique enfant du mariage de Mouammar Kadhafi avec sa première femme, Fatiha al-Nouri dont il divorcera en 1970. Il présidait l’organisme des Télécommunications libyen qui administre l’ensemble du réseau de téléphones portable, d’internet et de communications satellites dans le pays. Il était également à la tête du Comité national olympique et propriétaire d’une équipe de football. Actuellement, il serait réfugié en Algérie avec la deuxième femme de son père, sa sœur Aicha et son frère Hannibal.

Saadi Kadhafi, le sportif

[image:4,s]Il est né le 25 juin 1973, c’est le deuxième enfant du remariage de Mouammar Kadhafi avec Safia Farkash en 1970. Il est surtout connu en Europe pour ses déboires sportifs. Saadi Kadhafi s’est essayé au football en Italie comme attaquant dans le club de Pérouse, sans succès, avant de devenir actionnaire de la Juventus puis président de la Fédération libyenne de football. Il a également été attiré par le cyclisme mais a échoué aux tests anti-dopage. Déçu du sport, il s’est ensuite tourné vers l’armée et a dirigé une unité d’élite. Il est en fuite depuis le 11 septembre et a trouvé refuge au Niger. Le 11 novembre dernier, le président nigérien Mahamadou Issoufou annonçait officiellement avoir accordé l’asile au troisième fils de Kadhafi. « Nous avons convenu d’octroyer l’asile à Saadi Kadhafi pour des raisons humanitaires » déclarait-il lors d’une conférence de presse en Afrique du Sud. Le gouvernement libyen l’accuse de s’être emparé de biens lorsqu’il était président de la Fédération libyenne de football. Par ailleurs, Interpol a émis à son encontre une « notice rouge » qui incite tous les pays membres à l’arrêter afin de l’extrader. Le Niger s’est, bien entendu, toujours refusé à extrader Saadi Kadhafi qui serait en sécurité à Niamey.

Hannibal Kadhafi, l’habitué des scandales

[image:6,s]Médecin et militaire de 35 ans, Hannibal fait partie du convoi Kadhafi qui s’est réfugié en Algérie le 29 août. Ce n’est pas pour sa carrière que le cinquième fils du colonel s’est fait remarquer. Habitué des scandales dans les grandes capitales européennes, il avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis en France pour avoir battu sa compagne enceinte. En 2008, il a été à l’origine d’une crise diplomatique entre la Suisse et la Libye. Sa femme Aline et lui ont été arrêtés pour avoir maltraités des membres du personnel d’un hôtel de Genève. Les poursuites ont pourtant été abandonnées et l’affaire classée. Plus récemment, une découverte macabre a été faite lors de l’investissement par les rebelles de la maison du couple. Une domestique affirmant avoir été la nounou de leurs enfants avait été trouvée défigurée, le visage, la tête et le corps brûlés. C’est Aline qui lui aurait infligé ces violences parce que la femme aurait refusé de frapper les enfants qui pleuraient. Hannibal vivrait actuellement dans une résidence sous haute surveillance à l’ouest d’Alger, le « Club des Pins », vaste complexe balnéaire d’une cinquantaine d’hectares. A l’arrivée des Kadhafi en Algérie, le gouvernement avait annoncé accueillir les Kadhafi pour des raisons « strictement humanitaires ». Néanmoins, nombreux sont ceux qui pensent que l’Algérie les garderait pour s’en servir de monnaie d’échange avec le futur gouvernement libyen. A la différence de ses frères Saïf al-Islam et Saadi, Hannibal n’est poursuivi par aucun mandat d’arrêt, il peut donc voyager librement et on évoque l’idée d’un transfert de la famille Kadhafi vers un autre pays. Les rumeurs se portent sur le Venezuela, l’Afrique du Sud, le Nord-Soudan ou la Croatie.

Aïcha Kadhafi, l’avocate

[image:7,s]Première fille du colonel, Aïcha est avocate et s’est fait connaître notamment pour avoir défendu volontairement Saddam Hussein après sa chute en 2004. Elle préside également la fondation Waatassimou, une organisation humanitaire et a été ambassadrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) avant d’être destituée pendant la révolution. Elle s’est réfugiée en Algérie avec sa mère et ses frères le 29 aout et a, depuis, donné naissance à une petite fille. Aïcha et sa mère Safia pourraient désormais obtenir l’asile politique dans le Kurdistan irakien. Selon la chaîne de télévision kurde Nalaa, le président irakien Jalal Talabani réfléchirait à cette proposition. Selon cette même source, le président voudrait ainsi honorer la mémoire du colonel Kadhafi qui avait apporté son soutien aux Kurdes. Mouammar Kadhafi s’était prononcé en faveur du droit des Kurdes à l’autodétermination et avait également fourni les fonds nécessaires afin de leur permettre de s’armer.

 

Un mystère…

Hana Kadhafi, le mystère de la famille

C’est la fille cachée du général. Tellement cachée que tous ne s’accordent pas sur sa réelle existence. Née le 11 novembre 1985 et adoptée, elle aurait été tuée à l’âge de deux ans lors d’un raid américain sur Tripoli et Benghazi. Finalement, Hana Kadhafi serait bel et bien vivante, en août 2011 le journal allemand Die Welt révélait l’existence de cette jeune fille qui aurait effectué des études de médecine à Tripoli après quelques années à Londres. Elle aurait ensuite travaillé au ministère de la santé à Tripoli.

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