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Philippos Petsalnikos, ex-Premier ministre pressenti

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(image:1,l]Les uns et les autres, ils ont tous été convoqués… Tout ce que la Grèce compte de premier-ministrable, susceptible de diriger un gouvernement d’union et de transition d’une centaine de jours, a été convoqué par Georges Papandréou et Antonis Samaras, les leaders des deux principaux partis, et le président Karolos Papoulias.
Tour à tour… D’abord, pour rassurer les créanciers, ceux qui peuvent se targuer d’une forte expérience internationale, Vassilios Skouris, président de la Cour de justice européenne, Panayotis Roumeliotis, le chef de la représentation grecque au FMI, ou encore le médiateur européen, Nikiphoros Diamantouros… Puis, des parlementaires d’expérience, comme l’obscur – vu d’ici – Apostolos Kaklamanis et, pour finir, le président du Parlement, Philippos Petsalnikos qui, fort de sa légitimité institutionnelle, aurait remporté le « gros lot » ou, au moins, se serait dévoué…

Une jeunesse grecque, un penchant pour l’Allemagne

Né en 1950 à Mavrohori, dans la province de Kastoria, Philippos Petsalnikos a suivi des études de droit à l’université Aristoteleion de Salonique. Ensuite, il prend la direction de Bonn, alors capitale de la République fédérale d’Allemagne, pour y suivre une spécialisation, comprenant notamment des enseignements d’économie. Là-bas, il parfait sa maîtrise de l’allemand et de l’anglais, et rencontre sa future femme, Marile Biedendieck, avec laquelle il a aujourd’hui trois enfants, Alexandros, Danae et Electra. De retour en Grèce, il entame une carrière d’avocat.

Membre fondateur du Pasok

[image:2,s]À la chute de la dictature des colonels en août 1974, la démocratie est rétablie et les partis sont officiellement autorisés : très vite, Andréas Papandréou, le fils du dirigeant libéral Georges Papandréou, qui vient de rentrer d’exil, appelle au rassemblement des forces de gauche. Le 3 septembre 1974, le Pasok est officiellement fondé et Philippos Petsalnikos fait partie des membres fondateurs.

En attendant de devenir député…

[image:3,s]Rapidement, il gravit les échelons de la hiérarchie du parti, en devenant secrétaire du Pasok pour l’Éducation ainsi que secrétaire pour les Grecs vivant à l’étranger, un poste stratégique compte tenu de la puissance de la diaspora. En 1977, il est investi aux élections législatives dans la province de Kastoria mais, alors que le Pasok devient le premier parti d’opposition, en dépassant les communistes, le jeune avocat n’est pas élu. Après un nouvel échec en 1981, année qui voit Andréas Papandréou arriver au pouvoir, il devient en 1984 secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale et de la Religion. Ce n’est qu’en 1985 que Philippos Petsalnikos fait son entrée au Conseil des Grecs.

Un jeune député remarqué

Au fait du fonctionnement du parti, le jeune député fait ses classes dans la majorité jusqu’en 1989. Ensuite, il goûte aussi aux joies de la grande coalition – une expérience qui devrait lui servir – et à l’opposition jusqu’en 1993. Cette année-là, le Pasok revient au pouvoir et Andréas Papandréou avec lui. Philippos Petsalnikos rejoint le gouvernement, d’abord comme sous-secrétaire d’État au ministère de l’Éducation nationale et de la Religion, qu’il connaît bien, puis ministre délégué à la Culture, chargé de la Jeunesse, de la Diaspora et de l’Éducation populaire – là encore, son domaine d’expertise au sein du parti.

Un ministre incontournable

[image:4,s]Avec le départ d’Andréas Papandréou, contraint à la démission pour raisons de santé, et l’arrivée de Costas Simitis, Philippos Petsalnikos s’impose comme un ministre incontournable du gouvernement socialiste.
Ministre chargé de la question délicate de la Macédoine et de la Thrace du 22 octobre 1996 au 30 octobre 1998, il est ensuite nommé ministre de l’Ordre public, du 30 octobre 1998 au 19 février 199, puis ministre de la Justice, du 24 octobre 2001 au 10 mars 2004. À cette date, le Pasok se retrouve à nouveau dans l’opposition, Philippos Petsalnikos est élu vice-président du Parlement.

Une figure respectée à la tête du parlement

À l’automne 2009, Georges Papandréou, le fils d’Andréas, ramène le parti au pouvoir et, le 15 octobre, Philippos Petsalnikos est élu président du Parlement avec 168 voix sur 300. Dans cette période difficile pour la Grèce, il établit son autorité et, sans renier ses convictions, il parvient, quand nécessaire, à s’élever au-dessus des partis. Attitude qui fait de lui une figure respectée sur la scène politique grecque – et il n’est pas un complet inconnu pour les dirigeants étrangers, européens en particulier.

Jeudi 9 novembre, en début d’après-midi, la nouvelle tombe… Philippos Petsalnikos ne sera pas Premier ministre. Un accord a été trouvé avec Lucas Papademos, l’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale européenne.

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