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Référendum en Grèce : les réactions en Europe

[image:1,l]La décision de Georges Papandréou de donner la parole au peuple grec sur le plan de sauvetage de la zone euro, adopté la semaine dernière à Bruxelles, suscite à la fois crainte et admiration à travers l’Europe. Si les dirigeants politiques français et allemands se laissaient convaincre aussi facilement que les éditorialistes de leurs pays, la zone euro n’aurait sans doute jamais connu de crise.

[image:2,s]Libération

En une de Libération, du grec dans le texte : « Chaos ! » Plus loin, le quotidien français résume, comme personne, l’opinion dominante : « De la pire manière, dans le pire contexte, avec les pires conséquences possibles pour nous tous, Papandréou soulève la seule vraie question. » La seule question qui vaut : « Que pense le peuple de la cure d’austérité brutale déversée sur eux » ?

Der Spiegel

Der Spiegel en Allemagne fait écho à ce même sentiment : « N’hésitons pas à le dire : la volonté des Grecs de changer les choses, de décider pour eux-mêmes et pour leur pays ne peut que s’accroître. Ils n’ont eu aucune possibilité réelle de le faire depuis un certain temps. Depuis près d’un an et demi, ce pays, jadis si fier, est, de facto, sous une administration étrangère. La Grèce n’est plus un État souverain. »

The Daily Telegraph

En Grande Bretagne, où l’euroscepticisme fait partie de l’ADN du parti Tory au pouvoir et de la puissante presse conservatrice, les journaux de droite ont trouvé leurs bonnes raisons de louer le socialiste pro-européen Papandréou.
Daniel Hannah, dans The Daily Telegraph, écrit : « J’aimerais pouvoir décrire l’effroi que sa proposition a provoqué à Bruxelles. La première règle de l’eurocratie est “pas de referendum”. Les fonctionnaires européens pensent que leur travail est trop important pour être soumis aux préjugés de la populace… »

The Guardian

De l’autre côté de l’échiquier politique, l’excellent éditorialiste économique du Guardian, Larry Elliott, analyse ainsi la situation : « Les sondages en Grèce ont montré que 60 % de la population sont opposés aux conditions imposées par le plan de sauvetage, mais 70 % ne sont pas d’accord pour rester dans l’union monétaire. Si le vote était présenté dans ces termes, “voulez-vous rester dans l’union monétaire ou pas ?” (ce qui serait le cas si Papandréou avait un peu de sens politique), il y a toutes les chances pour que les Grecs consentent à une autre cure d’austérité ».
Elliott ajoute que « ce qui va dans le sens de Papandréou est que “si l’Europe est un problème pour la Grèce, la Grèce est un problème encore plus grand pour l’Europe”. » Il conclut : « Papandréou est dans une position plus forte que ce que les observateurs peuvent imaginer. »

Eh bien, peut-être ou peut-être pas. Le Premier ministre grec a d’abord besoin de remporter un vote de confiance au Parlement. Il est prévu vendredi 4 novembre.

 

GlobalPostIAdaptation Melania Perciballi

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