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Sompop, chasseur de serpents dans Bangkok inondée

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[image:1,l]Sompop Sridaranop, célèbre chasseur de serpents, ne connait pas la crise… Dans Bangkok inondée, il est débordé.

Avec les inondations, les reptiles s’invitent en ville

Ici, Il enfourne sans ménagement un python de trois mètres au fond d’un sac, le jette dans le coffre d’un taxi puis repart aussi sec en quête d’une nouvelle proie. Là, il court après un cobra… « Les serpents vivent dans les canalisations et dans des zones isolées avec de l’herbe, et quand ces lieux sont inondés, ils se déplacent à travers les tuyaux vers les maisons », explique cet homme de 57 ans.
[image:3,s]Les inondations historiques qui frappent le pays depuis trois mois, et plusieurs quartiers de la capitale depuis des semaines, en ont donc poussé plus d‘un à chercher un refuge bien au sec.
Résultat : Sompop reçoit deux fois plus d’appels que d’habitude. Il enfile alors sa veste de « chasseur de serpent » et se précipite au secours des habitants affolés. Depuis vingt ans, tout en continuant à exercer son métier de coursier, il fait de cette activité parallèle une véritable mission d’assistance à la population. D’ailleurs, ses bras sont recouverts de cicatrices, les traces laissées par des morsures de reptiles.

Les reptiles ajoutent à la panique produite par des inondations historiques

Les pires inondations depuis des décennies ont causé la mort de plus de 560 personnes et affecté des millions d’autres. La présence, stagnante, d’une eau noirâtre, remplie de déchets en tous genres, a attisé les craintes de maladies, d’électrocution voire d’attaques de crocodiles, échappés de fermes d’élevage.

[image:2,s]Les serpents n’ont pas  aidé à apaiser les thaïlandais. Les pythons ne sont venimeux mais d’autres espèces dangereuses, comme les cobras, ont pointé leur langue depuis la montée des eaux. En particulier, la nuit et dans les faubourgs de la ville, assure Sompop.
Les varans, nombreux dans les lacs et canaux de la capitale, sont aussi de sortie. Impressionnants, ils ne sont vraiment pas dangereux. Mais, ce lézard géant de près de deux mètres, ne se laisse pas attraper sans lutter. Sompop en a capturé un dans un jardin à l’Ouest de Chao Phraya, et il a fini par le relâcher dans le fleuve, sur l’autre berge : « Si vous ne savez pas comment les attraper, alors ils peuvent mordre et leur salive est sale ».

Son objectif : protéger les habitants, réhabiliter les reptiles

Beaucoup de ses proies atterrissent chez lui, en attendant qu’un ami aille les relâcher en pleine nature. D’autres finissent dans un vivarium de la Société thaïlandaise de la Croix-Rouge dont les bénévoles fabriquent des sérums contre les venins de 61 serpents venimeux sur les 190 répertoriés dans le pays. Face à ce danger, la consigne aux habitants est claire : il ne faut pas s’aventurer dans l’eau la nuit.

Sompop aimerait aussi redorer l’image des reptiles qui, pour lui, joue aussi un rôle en limitant la présence des rats. Son mot de la fin : « Les serpents existaient avant les humains. Ils ont toujours été en Thaïlande. Sans eux dans le coin, on souffrirait ». 

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