En une de La Tribune du mardi 29 novembre, une tirelire tricolore sur fond noir et en titre – gros caractères blancs – une affirmation péremptoire : « Les Français ne veulent pas prêter à la France ».
Péremptoire ? Absolument, et à juste titre, puisqu’elle s’appuie sur une source incontestable, les résultats du sondage Harris Interactive commandé par JOL Press et publié ce jour même. Cette enquête s’intitule « Les Français et la crise de la dette en Europe » et apporte de premiers enseignements, très surprenants, sur la façon dont les Français réagissent à la tempête financière qui s’est abattue depuis cet été. En première page, La Tribune en énonce deux, deux contributions essentielles à deux des débats qui ont animé récemment, et continuent à animer, les sphères économiques et politiques, françaises et européennes.
Première problématique. Alors que « la Belgique et l’Italie ont déjà pris des initiatives pour faire appel à l’épargne des particuliers » – et avec un succès certain -, « deux Français sur trois ne sont pas disposés à acheter des obligations pour financer la dette publique ». Une information qui pèse lourd dans un contexte où ont été lancés des appels à la renationalisation de la dette publique. Renationaliser la dette publique, pourquoi pas… mais comment ? L’hypothèse d’un vaste emprunt national prend du plomb dans l’aile.
Par ailleurs, deuxième enseignement de cette étude, les Français « sont ouverts à l’idée d’un contrôle de la commission européenne sur les budgets nationaux ». Un constat assez nouveau : L’Europe connaît une crise financière sans précédent, aux conséquences économiques de plus en plus flagrantes, mais, pour autant, voilà qui ne sape pas la réputation de l’échelon communautaire. Nous n’assistons pas à un rejet par principe de toute forme de supranationalité.
Toujours à la une de La Tribune, deux informations complémentaires. En bas, la confirmation de la dégradation de la conjoncture économique : « Le chômage flambe, la consommation flanche ». Et, à gauche, l’essentiel… « Bourse : Paris s’envole de 5,46 % ». La raison de ce rebond non négligeable… la foi de possibles avancés dans le règlement – notamment politique – de la crise de l’euro.
Pour en savoir plus : lire nos articles sur et autour de notre sondage
>Les Français, l’Europe et la souveraineté des États
>L’empunt national, une solution citoyenne à la crise ?
>Faut-il réformer l’Europe ?
>Sondage : les Français et la crise de la dette en Europe