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« The Lady » : l’hymne à l’amour, signé Besson

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[image:1,l]Chapeau bas M. Besson !


Un film d’amour, un témoignage historique


[image:3,s]« The Lady », surnom donné à Aung San Suu Kyi, est non seulement un film d’amour, il a valeur de témoignage. Il illustre la violence sous toutes ses formes, pratiquée par la junte birmane, en un mot, son inhumanité. Il vaut mieux que de longs discours et quelques rodomontades de la communauté internationale, souvent ignorés à Rangoon. Dans ce contexte, le tournage s’est déroulé, pour l’essentiel, en Thaïlande, près de la frontière séparant les deux pays. Histoire de ne pas attirer l’attention des autorités birmanes, adeptes de l’expulsion musclée. Les prises de vue de Rangoon ont été tournées en caméra cachée. Et si la demeure de Aung San Suu Kyi ressemble à s’y méprendre à celle qu’elle occupe, c’est grâce à des clichés et des vidéos qu’elle a pu être reconstituée au détail près. Par prudence, toujours, Luc Besson avait recommandé la plus grande discrétion aux acteurs et figurants. D’où le choix d’un intitulé initial volontairement anodin : « Dans la lumière ».


Michelle Yeoh, une « Lady » à s’y méprendre


[image:2,s]The Lady, c’est aussi un parti pris. Certes, le film retrace le parcours politique de Aung San Suu Kyi (voir le portrait signé Franck Guillory). Cependant, Luc Besson a privilégié un aspect moins connu, apportant un éclairage sur sa vie privée. The Lady est l’histoire d’un couple dont la femme sacrifiera son bonheur personnel pour celui tant espéré de son peuple. Pour autant, rien ne fera vaciller l’amour qui lie ces deux êtres, malgré la séparation, l’absence et l’isolement. Un couple magistralement interprété par David Thewlis et Michelle Yeoh. Elle ressemble de façon troublante à Aung San Suu Kyi et s’est identifiée au Prix Nobel en travaillant son rôle pendant plusieurs mois, apprenant la gestuelle et la manière de se comporter de son modèle, lisant ses livres, apprenant même la langue birmane. Le projet lui tenait à cœur. C’est Michelle Yeoh qui a proposé ce scénario, signé de la romancière Rebecca Frayn, à Luc Besson. Michelle Yeoh, actrice et réalisatrice malaisienne, tient là, le rôle de sa vie, selon le réalisateur. Sa filmographie est pourtant impressionnante. Très appréciée en Asie, elle était à l’affiche de Demain ne meurt jamais, un James Bond, de 1997, qui lui a procuré une notoriété internationale. Le réalisateur Ang Lee lui fera ensuite appel pour son film Tigre et Dragon, l’un de ses grands succès.


Un grand Besson, non-violent


[image:4,s]The Lady, c’est enfin un réalisateur éclectique (quand il n’est pas scénariste, producteur…) : Luc Besson. Encensé par le public, on lui doit Subway, Le Grand Bleu, Atlantis, Nikita, Léon, Le 5e élément, avec Bruce Willis, Gary Oldman et Milla Jovovich, que l’on retrouvera dans Jeanne d’Arc, Arthur et les Minimoys suivi de deux autres volets, et dernièrement Adèle Blanc Sec. Ce n’est qu’un aperçu. Luc Besson qui a envisagé d’abandonner le tournage de The Lady, en novembre 2010, lors de la libération de Aung San Suu Kyi, son film visant à contribuer à cette libération inattendue à l’époque. Mais les restrictions imposées au Prix Nobel l’ont persuadé de poursuivre. « Ce film, c’est une petite goutte d’eau » dit modestement Luc Besson, avant d’ajouter : « qui peut faire déborder le vase ».

The Lady : à voir, absolument.


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