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Un concours-photo contre la violence faite aux femmes

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L’UNRIC a sélectionné, parmi les 2 700 créations reçues de 40 pays différents, 30 affiches accessibles depuis le site web de l’organisation. Voici une sélection de quelques-unes des affiches lauréates.


Le premier prix a été remporté par Trine Seijthen, avec sa création intitulée « La violence n’est pas toujours visible ». L’affiche de cette photographe danoise attire tout de suite le regard, parmi les photos explicites illustrant des femmes recouvertes de bleus ou mettant en valeur des slogans qui ne laissent pas de place aux doutes. Cette affiche montre une femme sans blessures apparentes, la peau blanche, une expression neutre qui ne laisse pas imaginer qu’elle pourrait être victime de violences. Sous la photo on peut lire : « Elle a deux côtes cassées, elle a perdu deux dents et elle a cinq traces de cigarettes écrasées sur les jambes. »


La lauréate explique ainsi son choix inédit : « Je veux que les gens pensent que cette femme pourrait être n’importe quelle femme, on ne peut pas savoir si elle est riche ou pauvre, elle pourrait être votre sœur, un ami ou quelqu’un assis à côté de vous dans le bus. »


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La deuxième photo que nous avons sélectionnée est celle du photographe grec Kostas Satlanis, nommée 40 ans de bonheur.


Elle illustre la violence là où on ne l’attend pas : chez les couples âgés. L’artiste a participé au concours avec plusieurs clichés, dont trois ont été sélectionnés.


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Troisième affiche de notre choix, la création du portugais Luis Silva.


Il s’agit d’une copie de la Joconde de Leonardo. Elle garde la trace d’un hématome autour de son œil rouge.


À la place du sourire le plus célèbre du monde, une moue triste et, sous l’image, une question : « Tu pourrais vivre sans son sourire ? ».


L’artiste définit sa création comme « le portrait de la violence infligée au portrait d’une femme. La violence affecte à la fois l’individu et les valeurs de la civilisation qui nous rendent humains. »


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En quatrième position, nous avons choisi le dessin de la Française Brune Buonomano.


Elle pointe du doigt le silence et les mensonges que les femmes utilisent souvent pour couvrir une réalité trop douloureuse à avouer.


Elle représente un escalier dont les marches sont illustrées par la phrase « Je suis tombée par les escaliers », une des excuses caractéristiques pour justifier ses blessures aux yeux des autres.


Chaque marche se compose d’un poing.


Enfin, l’affiche du photographe allemand Ralph Burkhardt. Elle illustre des pas-de-porte délimités par des rubans. L’artiste cherche ainsi à signaler que la violence contre les femmes est surtout le fait d’hommes ordinaires dans des foyers ordinaires.


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La Journée Internationale contre les violences faites aux femmes a été instituée par l’ONU en 1999. La date du 25 novembre a été choisie pour rendre hommage à Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabal, trois sœurs assassinées sous la dictature de Leonidas Trujillo en République Dominicaine.


Selon les statistiques de l’ONU, environ 70 % des femmes sont victimes de violence au cours de leur vie, et une femme sur cinq dans le monde a subi un viol ou une tentative de viol au cours de sa vie. Dans beaucoup de cas, l’auteur de ces violences est le mari ou le partenaire de la victime.


La violence à l’égard des femmes se manifeste sous de multiples formes : l’exploitation économique, le féminicide, l’infanticide des filles, la violence sexuelle ou encore les crimes « d’honneur. »


En France, environ 80 000 femmes ont déclaré avoir subi un viol ou une tentative de viol au sein de leur foyer au cours des deux dernières années, selon les statistiques de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Pour faire face à ce fléau, le gouvernement a lancé jeudi dernier une campagne appelée « Oser en parler » pour inciter les victimes d’abus à sortir de leur silence et pour promouvoir le numéro de téléphone national « 3919 », Violences conjugales info.

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