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Une blogueuse nue met l’Egypte et Twitter en émoi

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Poser nue pour la liberté d’expression

Elle se décrit comme étant  « féministe, libérale et laïque » sur son blog « Le journal d’une rebelle ». Les photos de cette jeune révolutionnaire ont été découvertes par un utilisateur de Twitter plus tôt cette semaine qui a qualifié son acte de « courageux ».

Sur l’une de ces photos, Aliaa Elmahdy se tient debout, le pied droit posé sur l’échelon d’un tabouret. Elle porte des bas et des ballerines rouges, rien d’autre.

La deuxième est une copie en trois exemplaires de la première photo. Sur chaque copie un rectangle jaune est inséré sur son entrejambe, puis sur sa bouche et enfin sur ses yeux.

« Les rectangles jaunes sur mes yeux, ma bouche et mon sexe symbolisent la censure de notre connaissance, de notre expression et notre sexualité », aurait écrit la jeune fille sur son blog selon The Daily Beast.

La nudité féminine, surtout en public, est un sujet tabou en Egypte. Dans ce pays conservateur et sunnite, la majorité des femmes couvrent encore leurs cheveux avec un foulard.[image:2,l]

Avant les élections, les libéraux sont sceptiques

Le blog d’Aliaa Elmahdy a bénéficié soudain d’un regain d’attention. Son site a été visité plus de 1,6 millions fois en seulement quelques jours.

Mais pour les militants libéraux en campagne à travers l’Egypte en vue des élections parlementaires du 28 novembre, cet acte « révolutionnaire » n’est pas forcément le bienvenu.  

« Ces photos sont mises en lignes à un moment où l’Egypte, une nation de quelque 85 millions de personnes, se divise entre islamistes et laïques libéraux à l’approche des élections. Les premières depuis l’éviction de l’ancien président Hosni Moubarak en février dernier. Les membres du mouvement le plus extrémiste en Egypte, les salafistes, mènent une campagne pour mettre en garde les électeurs contre les libéraux, accusés de corrompre les valeurs morales de l’Egypte. »

« Espérons simplement que les cheikhs salafistes ne s’emparent pas de cette affaire. Ils en feraient porter la pleine responsabilité aux libéraux et aux laïcs, » estime Ali Hagras sur Twitter – un tweet rapporté par le site Al-Masry Al-Youm.

Twitter, place centrale du débat

[image:3,s]C’est d’ailleurs sur Twitter qu’a eu lieu un débat particulièrement intense cette semaine. Pour ou contre la décision d’Aliaa Elmahdy de poster des photos d’elle, nue, alors qu’elle réside dans un pays aussi conservateur que l’Egypte ?

Des exemples de commentaire :

 « Si vous ne vous respectez pas. Poster une photo de soi, nu, ce n’est pas la liberté d’expression. C’est désagréable. #NudePhotoRevolutionary »

« La liberté, c’est la NUDITE de notre esprit… pas la nudité de notre corps…#NudePhotoRevolutionary »

« Je ne vois pas la différence entre Aliaa et une strip-teaseuse, à part qu’elle a un appareil photo et un blog @aliaaelmahdy #NudePhotoRevolutionary »

« @aliaaelmahdy Je la soutiens dans son droit de faire tout ce qu’elle veut avec son corps et de le publier, si elle le choisit. »

« Donc si je poste une photo de mon pénis, #washingtonpost parelera de moi ? #NudePhotoRevolutionary »

« Si vous avez un problème avec la nudité, vous avez un problème avec l’humanité #NudePhotoRevolutionary  #egypt  #jan25 »

Global Post / Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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