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Durban : coup de froid sur le réchauffement climatique

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Les grands acteurs font de la résistance

La Conférence de Durban entame sa deuxième semaine de négociations. Négociations qui semblent toujours être au point mort depuis leur ouverture le 28 novembre dernier. Sur scène, les principaux acteurs se regardent dans le blanc des yeux et c’est à celui qui s’engagera le premier. Les États-Unis et l’Inde restent dans leur coin, pas question de bouger le petit doigt. Il faut dire qu’en pleine année présidentielle, les États-Unis ne sont pas prêts à se mouiller. De leur côté, les Indiens, en plein développement et à l’aube d’un positionnement intéressant en Asie du Sud-Est entre les États-Unis et la Chine, aimeraient bien ne pas voir leur développement freiner, juste pour une histoire de protection de l’environnement.

Les Chinois, premiers producteurs mondiaux de gaz à effet de serre, devant les États-Unis, se montrent positifs et volontaires. Un effort, pourquoi pas. Mais pas tant que les États-Unis et l’Inde n’en font pas, et surtout, pas tant que la Chine n’est pas au top de son développement. C’est-à-dire aux alentours de 2020. Le temps de faire les provisions suffisantes avant de se mettre au régime.

Vers un prolongement du protocole de Kyoto ?

[image:2,s]La petite Europe, 11 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète, se montre de loin la plus engagée. Elle se bat, depuis le début de la Conférence, pour un prolongement du protocole de Kyoto qui, mis en place en 2005, doit se terminer fin 2012. Elle va même encore plus loin, elle exige une « feuille de route » et un planning d’ici à 2020 qui aboutiraient à un nouveau traité contraignant pour tous les pays.

Canada, Russie et Japon font également bloc. Pas question de signer quoi que ce soit si les grands ne prennent pas leurs responsabilités.

Le protocole de Kyoto est aujourd’hui le seul traité international qui impose des contraintes de réduction de gaz à effet de serre aux pays concernés, à savoir une quarantaine.

Un fonds vert pour les pays en développement

Quand les grands pollueurs du monde jouent au roi du silence, les pays émergents n’ont pas vraiment le droit à la parole. Et pourtant ils ont des revendications. Ils crient haut et fort leur statut de victimes de l’industrialisation des pays développés. C’est au nom de cette responsabilité historique qu’ils souhaitent la mise en application concrète et efficace du fonds vert destiné à leur venir en aide, 100 milliards de dollars par an jusqu’à 2020. Encore une fois, les États-Unis se montrent réticents, c’est vrai qu’en année électorale, moins on se fait remarquer, mieux on se porte. L’Arabie Saoudite se joint à ces objections et finalement, cette affaire de fonds vert sera discutée l’année prochaine, lors de la 18e Conférence des Parties prévue à Doha, au Qatar.

Une deuxième semaine décisive

Sur le grand damier de Durban, jeu dans lequel personne ne veut avancer plus vite que son voisin, c’est peut-être la Chine qui a encore le pouvoir de faire renverser la tendance. Xie Zhenhua, chef de la délégation chinoise a affirmé la volonté de son pays à avoir une attitude active et positive. L’effet papillon pourrait bien venir du géant mondial de la pollution. Un signe encourageant qui pourrait inciter les États-Unis et l’Inde à faire un effort.

Bienvenue à Copenhague, enfin, à Durban. Les 130 ministres et la douzaine de chefs d’États réunis en Afrique du Sud sont en train de reproduire, à l’identique, la Conférence de 2009 qui s’était soldée par une remarquable non-avancée majeure. Même si Christiana Figueres, responsable climat de l’ONU se dit confiante dans cette deuxième semaine de négociations qui commence aujourd’hui pour se terminer vendredi 9 décembre, il y a de fortes chances pour que la planète attende encore quelque temps avant de respirer de nouveau.

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