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Gingrich et Romney en tête, mais rien n’est joué

[image:1,l]Une élection primaire aux États-Unis, que ce soit chez les républicains ou chez les démocrates, est une longue course d’obstacles qui ne se décante que très lentement. Si l’édition 2012 de la version républicaine est lancée depuis l’été, si, déjà, de nombreux retournements se sont produits, ce n’est qu’une fois lancée la procédure de vote – le 3 janvier dans l’Iowa – que l’on commencera à y voir plus clair. Et cela d’autant plus que, s’il faut bien que les sondages désignent un favori, aucun candidat ne semble véritablement s’imposer « naturellement » pour affronter Barack Obama en novembre prochain.


Bye Bye Herman Cain !


D’une manière générale, il ne fait pas bon être le favori trop tôt. Au fil des semaines, plusieurs candidats ont semblé destinés à faire la course en tête –Michele Bachmann un temps, Rick Perry aussi-, cela ne leur a pas porté chance.
Dernier en date à être victime de cette « malédiction » : Herman Cain. L’ancien PDG de « Godfather’s Pizza », accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles et d’adultères, s’en est pris aux médias, qui sont, selon lui, responsables d’attaques qu’il continue de nier.
[image:2,s]S’il a décidé de suspendre sa campagne à l’investiture républicaine, il ne compte pas disparaître pour autant du paysage politique américain. Son plan A était de « devenir président » ; il a fait part de son plan B lors de son discours de fin de campagne à Atlanta : voyager à travers tout le pays pour promouvoir sa réforme fiscale et son projet de politique étrangère.
Ce qui ne manque pas de faire sourire ses détracteurs ; interrogé récemment par un journaliste sur la politique menée par Obama vis-à-vis de la situation en Libye, l’ultraconservateur semblait totalement perdu et sans avis sur la question.

Herman Cain a prévenu qu’il soutiendrait un autre candidat, sans pour autant indiquer son nom. Mais tout laisse à penser qu’il s’agit du nouveau favori des sondages depuis quinze jours, Newt Gingrich. Ce dernier, en apprenant la nouvelle du retrait de Cain de la campagne a aussitôt Twitté : « Je suis fier de connaître Herman Cain et de le considérer comme un ami. Je sais qu’il continuera à être une voix puissante dans les années à venir. »


Newt Gingrich, un revenant comme nouveau favori


Cet ancien président de la Chambre des représentants revient de loin.
[image:3,s]Newt Gingrich était, à la fin de l’été, au plus bas dans les sondages. Sans argent pour financer sa campagne, lâché par une partie de son équipe, on le disait fini.
L’homme, qui a passé sa vie en politique, a de l’expérience et il sait que dans ce domaine rien n’est jamais joué d’avance. À 68 ans, cet universitaire passionné d’histoire a, de l’avis général, l’envergure d’un président.
C’est à ses prestations réussies dans les débats télévisés que Gingrich doit sa spectaculaire remontée, il doit maintenant convaincre sur le terrain.
En attendant, dans certains sondages, notamment un publié le 29 novembre, Gingrich emporterait la présidence américaine avec 45 % des voix contre 43 % pour Obama.
Il est dans les sondages actuels, le seul républicain à pouvoir battre le président sortant.


Mitt Romney est toujours là…


[image:4,s]Avec 40 % des voix contre 42 % pour le président sortant, s’ils se retrouvaient face à face, Mitt Romney, l’ancien gouverneur du Massachusetts, reste également un adversaire potentiel de taille.
Depuis le début de la campagne à l’investiture républicaine, Romney a toujours gardé le cap, il n’a jamais dérapé et donne l’impression de connaître ses dossiers.
Ses deux handicaps : être plus modéré que ses rivaux, ce qui déplaît aux ultraconservateurs, être mormon, ce qui déplaît à une partie des Américains. Mais on lui reconnaît aussi la carrure d’un président.
Lors des primaires de 2008, il avait échoué de peu à John McCain ; ce redoutable entrepreneur, brillant, a su apprendre de ces erreurs. Nul doute qu’il n’abandonnera pas facilement la bataille.


Peu de chance pour les autres candidats républicains de sortir du lot ?


Newt Gingrich oscille désormais autour des 26 % d’intentions de vote aux primaires républicaines. En seconde position, l’ancien n° 1, Mitt Romney, est crédité de 22 %. Les autres candidats sont à la traîne, en dessous de 10 %.
Mais ces chiffres devraient encore changer après l’annonce du retrait d’Herman Cain.
Même si celui-ci décide de soutenir Newt Gingrich, rien ne dit que ses électeurs en feront autant. Certains pourraient lui préférer Ron Paul, le plus libéral des candidats, et c’est sans nul doute celui qui se rapproche le plus des positions politiques d’Herman Cain.
Jon Huntsman, l’ancien ambassadeur des États-Unis à Beijing, fait forte impression dans les cercles éclairés mais il peine à établir le contact avec les électeurs. Être « le meilleur d’entre tous » n’est pas toujours une garantie de succès…


Le caucus dans l’Iowa, le 3 janvier prochain, sera déterminant. Tout comme le seront les premières semaines de vote … Que Newt Gingrich l’emporte et sa place de leader se confirmera, qu’un des poursuivants réalise un score inespéré et la hiérarchie pourrait s’en retrouver totalement bousculée.

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