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La Chine suit de près le parcours de Jon Huntsman

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Depuis l’annonce de sa candidature à la nomination républicaine à l’élection présidentielle de 2012, le relativement modéré Huntsman peine à conquérir les potentiels électeurs républicains.


Jon Huntsman, dernier dans les sondages


Au cours des dernières semaines, l’ancien gouverneur de l’Utah, qui a été l’homme du président Obama à Pékin pendant deux ans, a commencé à attirer l’attention de l’électorat. Cette semaine, il a été le candidat républicain qui a gagné le plus de followers sur Twitter. Cependant, il reste toujours en dernière place dans les sondages.


Jon Huntnman est probablement plus populaire en Chine, où il a été au centre de plusieurs polémiques sur le Web concernant les intentions américaines envers ce pays.


La controverse la plus récente a été déclenchée le mois dernier, lorsque Huntsman a participé à un débat des Républicains sur la politique étrangère américaine. L’ancien ambassadeur, qui avait provoqué un scandale sur le web l’hiver dernier en apparaissant dans un Mc Donald où des activistes chinois avaient appelé à une « Révolution du jasmin », semble incarner une des peurs persistantes de la Chine : que les États-Unis soient en train de conspirer pour renverser le régime.


Huntsman : « Il faut tendre les bras aux internautes pour faire tomber la Chine » 


« Nous devrions tendre les bras à nos alliés en Chine » a déclaré Huntsman. « On les appelle les jeunes. On les appelle la génération Internet… Ils amènent le changement, ce qui va faire tomber la Chine. »


Les responsables de la campagne électorale de Huntsman n’ont pas voulu répondre aux questions concernant sa position sur la Chine.


Le Global Times a été un des premiers à réagir à ses propos dans un éditorial : « Huntsman a décidé de se frayer un chemin pour attirer l’attention du public, en dévoilant involontairement un secret des politiciens américains. Même en tenant compte de la complexité du contexte dans lequel il a exprimé ses propos, sa phrase « faire tomber la Chine » ne peut pas être considérée seulement comme un lapsus. Cela reflète probablement les véritables opinions d’une parti de l’élite politique américaine. »


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L’indignation des chinois pour les propos de Huntsman


La Chine a longtemps blâmé l’influence de forces extérieures sur ses problèmes domestiques. Le Dalaï Lama, par exemple, est accusé des troubles au Tibet, bien qu’il soit en exil depuis des décennies. Des puissances étrangères comme les États-Unis sont les principaux suspects selon les théories de conspiration du gouvernement chinois.  
Les propos de Huntsman ont rapidement circulé sur Sina Weibo, la plus célèbre plateforme de microblogging chinoise.


Des internautes ont commenté cyniquement les propos de Huntsman. Un d’entre eux ironise que Huntsman se trompe sur la façon de « faire tomber la Chine ». L’accent devrait plutôt être mis sur la corruption des responsables chinois et sur leurs enfants qui possèdent des passeports américains. « … Si les États-Unis veulent vraiment « faire tomber la Chine », il existe un moyen encore plus facile de le faire que de compter sur les internautes chinois, » plaisante l’auteur.


Huntsman ne fait pas peur aux experts


Mais lorsque les médias officiels et certains internautes ont réagi avec indignation aux propos de Huntsman, les experts qui analysent les relations américano-chinoises pensent qu’il ne représente pas une menace pour ce pays ou pour ce gouvernement.


« Il n’est surement pas un sinophile. Aucun américain ne l’est ou ne peut dire l’être », a déclaré Shi Yinhong, professeur de relations internationales à l’Université Renmin de Pékin. « Mais il n’est pas anti-chinois, malgré son criticisme ouvert envers la Chine. En même temps, il ne s’oppose pas à la lutte contre la montée de la Chine. » Dong Wang, un expert des relations sino-américaines à l’université de Pékin a déclaré que, probablement pour la Chine, Huntsman serait le meilleur des candidats républicains.
« Comparé aux autres candidats républicains, Jon Huntsman est beaucoup plus modéré sur la Chine » a affirmé Wang. « Je pense qu’il est juste en train de faire ce qu’un politicien américain est censé faire », a t-il ajouté. « Il est inutile pour nous d’attribuer trop d’importance à ces propos particuliers. Il essaye juste d’être un politicien normal. »


Global Post/Adaptation Melania Perciballi pour JOL Press

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