Des membres du Congrès américain ont annoncé, mardi 13 décembre, qu’ils envisageaient de geler 700 millions de dollars d’aide au Pakistan. Objectif : contraindre les autorités pakistanaises à s’engager davantage dans la guerre contre le terrorisme.
[image:1,l]Les membres du Congrès américain pratiquent le chantage. Selon une information de Reuters, le Congrès prévoirait le gel de 700 millions de dollars d’aide destinée au Pakistan, et ce, jusqu’à ce que le pays confirme son engagement dans la lutte contre la prolifération de bombes artisanales dans la région.
Des relations diplomatiques gravement compromises
Cette dernière manœuvre américaine pourrait bien nuire aux relations entre les deux pays, et alimenter un sentiment anti-américain, déjà présent, chez les Pakistanais, déclarait un officier de l’armée pakistanaise à la BBC. Depuis le mois de mai et la capture d’Oussama Ben Laden sur le sol pakistanais, les relations entre les deux pays se sont gravement dégradées.
La réduction de l’aide américaine illustre la frustration des États-Unis devant l’apparente réticence d’Islamabad à lutter contre les groupes terroristes, explique la BBC. Le Pakistan est l’un des pays les plus soutenus, financièrement, par les États-Unis. La coupure annoncée par le Congrès, mardi 13 décembre, concerne seulement une infime part des milliards de dollars que le pays reçoit chaque année sous la forme d’aides militaires et civiles.
Le Congrès accuse Islamabad d’autoriser le terrorisme
Néanmoins, ce gel, qui entre dans le cadre d’un projet de loi sur la défense, et qui devrait être voté au Congrès à la fin de la semaine, pourrait entraîner d’autres réductions supplémentaires. Depuis 2001, les États-Unis ont donné plus de vingt milliards de dollars au Pakistan, sous la forme d’assistance économique et sécuritaire, dont une grande partie représentait un remboursement pour assistance militaire. Le Congrès accuse Islamabad d’avoir échappé à ses responsabilités dans la guerre contre les insurgés et d’avoir même, parfois, aidé les rebelles.
Après cette annonce, certains membres du gouvernement pakistanais ont immédiatement déclaré que cette décision compromettrait l’avenir des relations entre les deux pays. Le 26 novembre dernier, un bombardement de l’OTAN avait provoqué la mort de vingt-quatre soldats pakistanais, amenant ainsi le gouvernement d’Islamabad à réévaluer, une fois de plus, ses relations avec les États-Unis.
GlobalPost/Adaptation Melania Perciballi pour JOL Press