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Le grand bêtisier de l’info 2011

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« Ok. Libya… »


Herman Cain n’a pas abandonné la course à l’investiture républicaine pour les présidentielles américaines de 2012 à cause de cette gaffe. Mais, peut-être, aurait-il dû. L’ancien directeur de la chaîne de pizzerias a bredouillé bêtement, incapable de répondre à une question pourtant très simple : Êtes-vous d’accord avec le président Obama au sujet de la Libye ?


Question très simple, bien sûr, sauf si l’on oublie qu’une rébellion soutenue par les forces de l’OTAN vient d’évincer et tuer un des dictateurs les plus malfaisants de l’histoire récente.


Hermain Cain, apparemment, n’était pas au courant. Voilà, donc, comment il a répondu :


 


« OOps »


Les primaires républicaines à nouveau, une source intarissable… Pauvre Rick Perry ! Cela peut paraître cruel parfois de s’acharner contre ces candidats à la présidentielle au motif qu’ils semblent avoir des failles dans leurs connaissances. Herman Cain a tenté de se justifier en invoquant « tous ces trucs qui (me) tournent dans la tête » au moment de la question sur la Libye.


C’est dur d’enchaîner les interviews de politique étrangère. Quelques fois, c’est impossible de se souvenir de qui est Kadhafi ou encore de ce qu’Obama a fait de lui. Les trous de mémoire, ça arrive…


Mais lorsqu’on oublie ses propres arguments, on atteint d’autres niveaux dans la bêtise.



Ravissement numéro 1


Harold Camping, qui présente une émission à la radio américaine, avait annoncé la fin du monde pour le 21 mai 2011.


Récidive pour le malveillant ! C’est la deuxième fois qu’il le fait. Dans son livre, intitulé 1994 ?, , il prédisait déjà, à tort, la fin du monde.


Il croyait vraiment que, cette fois, la fin du monde était proche. Le problème ? Ses auditeurs l’ont cru. Ils ont dit au revoir à leurs familles… Ils ont abandonné leurs enfants. Certains ont cessé de vivre et dépensé tout ce qu’ils avaient pour ne plus passer leur temps qu’à réciter l’Évangile et persuader les pauvres pécheurs de se repentir.


Et, ils attendaient, plus ou moins paisiblement, de monter au ciel. Tandis que tous ceux qui ne mériteraient pas d’être sauvés auraient à affronter une mort terrible dans un monde en complète décomposition.   


Devinez ce qu’il s’est passé…



Ravissement numéro 2


Harold Camping, animateur radio et apôtre de la fin du monde, a déclaré avoir été sidéré lorsque le monde, tel que nous ne le connaissons, n’a pas disparu ce 21 mai 2011.


Mais, ensuite, il a compris son erreur… lorsque Dieu a dit qu’il allait rappeler à lui les croyants le 21 mai 2011, il voulait dire, en fait, le 21 octobre 2011.


Et devinez ce qu’il ne s’est pas passé…


Il est grand temps que Camping se retire du business des prophéties.


Ne buvez pas du Nescafé


Au début du soulèvement en Libye, Mouammar Kadhafi comptait bien tenir bon, à la différence de ses voisins Moubarak et Ben Ali, victimes du Printemps arabe.


Il connaissait les causes de la rébellion : Al Qaïda était en train de droguer les jeunes libyens.


« Ils ont 17 ans. Ils leur donnent des pilules la nuit, ils mettent des hallucinogènes dans leurs boissons, dans leur lait, dans leur café, dans leur Nescafé » alertait Kadhafi. « Vous, gens de Zawiyah, arrêtez vos enfants, prenez leurs armes, éloignez-les de Ben Laden, les pilules vont les tuer. Laissez la nation en paix » ajoutait-il.


Nuisibles micros ouverts


Voici deux des hommes les plus puissants du monde.


On pourrait s’attendre à ce que le président américain Barack Obama et le président français Nicolas Sarkozy soient suffisamment expérimentés pour ne pas dénigrer leurs pairs devant un microphone.


Même s’ils étaient sans doute persuadés que les micros étaient éteints, ils auraient pu prendre leurs précautions et éviter de parler trop franchement de leurs collègues…


Reuters a le transcript : « Je ne supporte pas [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahu, c’est un menteur » a avoué Sarkozy à Obama, ignorant que le microphone dans la salle de réunion avait été allumé, et permettant ainsi aux journalistes dans les autres salles d’écouter une traduction simultanée.


« T’en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui beaucoup plus souvent que toi » a rétorqué Obama.


Charlie Sheen


Cela n’aurait pas été une vraie liste de moments stupides, si nous ne mentionnions au moins un des commentaires remarquables de Charlie Sheen, ancienne star de l’inexplicablement populaire « Deux hommes et demi » et consommateur régulier de drogues en tout genre.


La descente aux enfers de Sheen a débuté plus tôt cette année, lorsqu’il a donné des interviews complètement folles. Ainsi, il a insulté son producteur, Chuck Lorre, puis a demandé une enquête sur ce qu’il s’est vraiment passé le onze septembre ; ensuite, il s’est comparé à un avion F-18, et s’est défini comme « bi-gagnant » plutôt que « bipolaire ». Et, évidemment, dans ses veines, coule du « sang de tigre ».


Mais sa tournée « Mon violent torpédo de Vérité/Défaite n’est pas une option » a fait fiasco et les gens ont perdu intérêt dans #winning. En septembre, Sheen a déclaré avoir cessé ses bêtises et de ne pas avoir de regrets. Pas de regrets sauf un… son histoire de son sang de tigre.


Voici une sélection de ses meilleures phrases :



Les mots choisis de Berlusconi


C’est difficile de choisir la meilleure perle de Silvio Berlusconi, ancien Premier ministre italien, même si on se cantonne à 2011.


Les fêtes de Bunga Bunga qu’il faisait avec des prostituées ? Ou peut-être son soutien fervent de l’inventeur du bunga bunga et dictateur libyen Mouammar Kadhafi ?   


Nous avons choisi l’expression qu’il a utilisée pour décrire la chancelière allemande Angela Merkel.


Les enquêteurs ont entendu une conversation téléphonique entre Berlusconi et l’homme qui procurait les prostituées pour ses fêtes.  Que dit-il de la femme qui tient en main les rênes de l’Europe ? Il la traite de « culona inchiavabile », ce qui se traduit, élégamment en français par… « gros cul imbaisable » (sic, comme on dit, ce n’est pas nous, c’est lui !)


Élections russes


Normalement, quand les leaders politiques ordonnent à leurs subalternes de truquer les élections, ils essaient de s’assurer que personne ne regarde.


Ce n’est pas ce qui s’est passé pour le leader de Russie Unie, le parti du Premier ministre Vladimir Poutine.


Des vidéos amateurs montrent plusieurs comportements douteux. Mais celui-là, qui concerne le président de la commission électorale, est probablement le pire de tous.


L’homme change les bulletins, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’on est en train de le filmer et, alors, il fait semblant d’être simplement en train d’empiler les papiers.


D’après le New York Times, Valentin Gorbunov, le chef de la commission électorale de la ville de Moscou a confirmé ce qu’il s’est passé.


Pour ceux qui ne parlent pas russe, une traduction partielle du New York Times : «  Un grand bonjour à vous », dit le caméraman, Yegor Duda, un observateur bénévole de 33 ans. « C’est une violation du code pénal. Le président de la commission électorale est en train de remplir les bulletins de vote. Tout a été capturé par la caméra vidéo », a-t-il dit.
Et voici la réaction du fonctionnaire de la commission électorale lui-même :



Dénis à Damas


Depuis le début du soulèvement en Syrie, le président Bachar al-Assad est resté tranquille, même lorsque les Nations unies ont déclaré que ses forces avaient tué plus de 5 000 personnes, et même après les rapports qui ont dénoncé la torture sadique contre les familles des manifestants.


Récemment, il a rompu le silence avec une des interviews les plus délirantes de l’histoire récente.


Assad n’a pas essayé de nier la violence dans le pays, ni même qu’une grosse partie de ces violences avait été perpétrées par ses forces armées. Il a donné une excuse de dictateur : « Aucun ordre n’a été donné de tuer ou d’agir brutalement, a-t-il dit. On n’a pas à se sentir coupable, lorsque l’on ne tue personne. »


Assad préside l’un des États policiers les plus contrôlés au monde. En plus des forces de sécurité qu’il contrôle, il dispose d’un vaste réseau d’informateurs civils, appelés awainiyya, que l’on peut traduire comme observateurs.


Les détails du soulèvement sanglant en Syrie sont encore flous. Mais Assad devrait comprendre que les choses ne sont pas en train de bien tourner pour lui. Son départ pourrait prendre des mois, voir des années. Mais le soulèvement a duré trop longtemps et avec trop d’élan, pour échouer maintenant. Prétendre n’avoir aucune idée de ce qu’il se passe ? Sûrement le moment le plus stupide de 2011



GlobalPost/Adaptation Melania Perciballi pour JOL Press

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