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Le Qatar investit dans les banlieues françaises

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[image:1,l]En décembre 2010, le consulat américain de Lyon annonçait le lancement d’une association Confluence pour le respect et la diversité, une structure, née d’un partenariat entre la région Rhône-Alpes et le Département d’État américain, visant à promouvoir les minorités et en particulier la minorité musulmane.
À son tour, le Qatar mise 50 millions d’euros sur les banlieues françaises à travers un fonds d’investissement devant permettre de soutenir les projets d’entrepreneurs issus de la diversité. L’annonce en a été faite, jeudi 8 décembre, par l’ambassadeur qatari à Paris, Mohamed Jahan Al-Kuwari : « Le Qatar, ce n’est pas que des paroles. Il faut agir. » C’est une décision personnelle du chef de l’État, l’émir cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani.


Des élus locaux français originaires du Maghreb en voyage au Qatar


[image:2,s]Courant novembre, des élus de villes situées dans les banlieues de France ont été reçus au Qatar afin de nouer des liens économiques entre le riche émirat et les quartiers populaires français. Ces cinq hommes et cinq femmes, tous originaires du Maghreb, ont été impressionnés par l’accueil qui leur a été réservé, « digne de chefs d’État ». « Vous avez représenté la France de façon très moderne. Vous avez donné une très bonne image des Français d’origine arabe », a insisté l’ambassadeur qatari.


Ni aide, ni charité : un appel à des projets viables


Dans sa présentation, le diplomate a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait ni d’aide, ni de charité et que les projets retenus devraient être raisonnables, viables et profitables, dans tous les domaines. Pour en juger, une équipe de spécialistes a été établie à l’ambassade pour recevoir les entrepreneurs et évaluer la pertinence de leurs projets.


Un partenariat renforçant la relation stratégique entre le Qatar et la France


[image:3,s]Le Qatar et la France, ce n’est pas seulement le rachat de 50 % de l’équipe de football du Paris-Saint-Germain, le soutien de Zinedine Zidane à l’obtention par l’émirat de l’organisation de la coupe du monde de football 2022, le lancement d’une chaîne d’information sportive en français par Al-Jazeera… Ce ne sont pas non plus la longue liste des investissements réalisés par le Qatar, ou ses ressortissants, en France. La relation entre les deux pays est aussi une relation privilégiée sur le plan diplomatique, comme l’a montré, au printemps 2011, l’intervention militaire au côté des occidentaux des Qataris en Libye.


La France est un pays stratégique pour l’émirat et ses autorités comptent, notamment, s’appuyer sur les Français d’origine arabe.


Le pays le plus riche au monde – par habitant – prépare l’après-pétrole


[image:4,s]Ce tout petit État de 11 437 km2, à peine plus grand que la Corse, est situé à l’est de l’Arabie saoudite. Les Qataris ne sont que 200 000 citoyens pour 1,5 millions d’habitants. Si le territoire est désertique et subit des températures en été qui oscillent entre 40 et 50 degrés, sa richesse est énorme : découverte dans les années 1940, elle se trouve sous la terre et sous la mer, c’est le pétrole et surtout le gaz naturel dont le Qatar est le troisième producteur au monde.
Depuis près de 30 ans, la fortune générée par ces richesses naturelles a été gérée de manière à faire face, le moment venu, à l’après-pétrole. Cette approche a été renforcée en 2005 par la création de la Qatar Investment Authority (QIA), désormais le plus grand fonds souverain de la planète aux moyens quasi-illimités. L’objectif affirmé du Qatar est de devenir un centre international de premier plan pour la finance et la gestion des investissements.


La pertinence de la stratégie économique du Qatar est reconnue mondialement – comme l’atteste, notamment, la note AA2, attribuée par l’agence Moody’s. Elle se double d’une volonté croissante de s’imposer sur la scène politique internationale. Ainsi, dans un an, en décembre 2012, la capitale Doha accueillera-t-elle la prochaine conférence de l’ONU sur le changement climatique.  

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