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Les fêtes vont-elles profiter à l’économie chinoise?

La demande américaine redonne le sourire aux industriels chinois

Alors que les Américains dépensent avec enthousiasme en cette période de fêtes, les fabricants chinois semblent avoir un peu retrouvé le moral.
Dans les zones industrielles du pays, beaucoup s’accordent pour dire que le rush des commandes, entretenu par le regain d’optimisme des Américains, pourrait offrir un sursis à l’économie chinoise, mais que les dépenses de Noël ne parviendront pas à empêcher son effondrement.
À Yiwu, réputé pour être le principal centre de production des décorations de Noël en Chine, plusieurs usines affirment que leurs lignes de fabrication ont été dépassées par la demande et les commandes de leurs clients.

Une économie en berne depuis 2008

La Chine, qui n’accorde pas beaucoup d’intérêt à la célébration de Noël, produit une large majorité des décorations et des cadeaux qui viendront se placer aux pieds des sapins occidentaux. Pour le moment, beaucoup d’entreprises produisant des sapins artificiels, des guirlandes de lumières, de l’électronique, des jouets et des gadgets, tant offerts à cette époque de l’année, profitent d’une légère hausse par rapport aux années précédentes, particulièrement en comparaison avec la baisse de la demande constatée en 2008, au début de la crise.
En novembre, la production chinoise a montré que le rendement industriel avait diminué pour la première fois en près de trois ans. Si bien que des milliers d’usines à travers le pays ont dû fermer ou ont vu leur production à la baisse, la réduisant, pour certaines, à l’essentiel. Plusieurs responsables interrogés avouent voir la période de Noël comme un simple soulagement saisonnier dans une année plutôt déprimée.

Produire à moindre coût

Chen Jinlin, secrétaire générale de Yiwu Christmas Products Industry Association, précise qu’il y a eu une augmentation de 10 % cette année sur les commandes de décorations de Noël, un véritable bond pour cette industrie en berne. Yiwu, petite ville de la côte est, a profité de cette hausse de la demande qui, d’après Cheng, pourrait faire une réelle différence pour l’industrie à l’heure du bilan de cette année.

« Peu importe la mauvaise conjoncture économique, (les occidentaux) vont toujours fêter Noël, ajoute Cheng. Avec un budget plus réduit à cause de la récession, les entreprises de l’ouest ne peuvent plus s’offrir les produits haut de gamme de Guangzhou. Ils se tournent donc vers Yiwu, où ils sont produits à moindre coût  » explique-il.

Cependant, personne ne pense que Noël puisse aider l’industrie chinoise à retrouver ses jours de gloire d’avant la crise. La hausse du coût du travail et des matières premières a rendu plus difficile la production de biens bon marché pour nombre d’usines.

La baisse des profits

« L’industrie de Noël est relativement stable, la demande des marchés étrangers est restée constante jusqu’à maintenant » précise Wang Lin, responsable de l’usine d’art et d’artisanat Xuyang, dans la province de Shandong. « Je ne pense pas qu’il puisse y avoir des répercussions sur l’industrie chinoise dans son ensemble. »
Wang a affirmé avoir augmenté les prix de 5 %, mais même cela ne suffit pas à couvrir les frais additionnels si bien que les profits n’arrêtent pas de diminuer.
« Quoi de plus. En réalité, la hausse sensible des coûts de production nous a fait perdre en compétitivité » ajoute Wang.

Un futur incertain

Plus au sud, dans la province de Guangdong, les maîtres de l’électronique et des jeux auraient vu leur commerce profiter d’une forte progression durant les derniers mois. Pourtant, ils ne s’attendent pas à ce que cela perdure après Noël, ou couvre des mois de commandes réduites. « Nous recevons plus de commandes que nous ne pouvons nous permettre, cela nous oblige à mettre quelques commerces de côté » confesse Qing Lianfu, directeur marketing d’une usine de jouets de Dongguan. « Cela devrait s’arrêter après décembre, nous devons donc prévoir comment gérer après. »
« Nous allons essayer de garder les employés jusqu’au Nouvel An Chinois (fin janvier), on avisera à ce moment » ajoute Qing. Les usines chinoises ont essayé de combler le fossé entre la demande décroissante des États-Unis et de l’Europe en attirant des acheteurs locaux, mais ils ne paient pas autant et la demande n’a pas explosé comme ils l’espéraient. Ce Noël sera probablement un simple soulagement dans une économie chinoise ravagée

GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay pour JOL Press

 

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