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Les «infos oubliées» de 2011

[image:4,l]Voici, à notre tour, nous allons tenter de replacer sur le devant de la scène ces quelques informations que vous, que nous, que tous ensemble nous avons, volontairement ou pas, ignorées. Dans la liste, des « news » qui ne justifiaient sur le moment qu’un rapide traitement et d’autres dont, au contraire, on aimerait entendre davantage parler.
La bonne nouvelle : deux d’entre elles sont optimistes.


La crise de la dette en Chine


[image:1,s]Les gouvernements européens sont tellement endettés qu’ils peuvent à peine rembourser leurs factures. D’un autre côté, la dette menace l’avenir de l’Amérique telle qu’on la connaît. Et la Chine ? Oui, l’ombre de la dette plane sur le pays. Beijing s’efforce de préserver son ultime rempart contre une véritable crise de la dette : maintenir une croissance forte (c’est encore le cas) tout en investissant intelligemment de l’argent, dans des projets suffisamment rentables pour que les créanciers soient assurés d’être remboursés. Mais le problème en Chine, c’est que les décisions ne sont pas totalement tournées vers le marché. Les bureaucrates du gouvernement déterminent où sont investies les richesses du pays. Et si les marchés ont parfois de très faibles rendements (i. e., les crédits fondent), les bureaucrates ont une capacité de nuisance encore supérieure. Ceci est particulièrement vrai lorsque leurs responsables (des planificateurs du Parti communiste) sont plus attentifs aux moyens de maintenir leur pouvoir qu’aux vertus des projets individuels. Durant l’été, les comptables ont révélé que la dette chinoise plongeait dangereusement vers les trillions de dollars. Cette nouvelle est passée inaperçue en 2011, mais on peut craindre bien plus de « Unes » sur ce sujet l’an prochain.


Le Tibet sembrase


La dette n’est certainement pas le seul problème majeur auquel les leaders chinois doivent faire face. La cohésion du pays a été mise à rude épreuve ces dernières années. En 2009, des émeutes éclataient au Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, principalement provoquées par des tensions économiques entre les Ouïghours et les colons chinois, les Hans venus de l’est. Cette année, les troubles sont revenus dans les hautes terres ethniques tibétaines, qui occupent une grande partie du pays. Là-bas, une série de moines et de religieuses ont commis l’irréversible en s’immolant en signe de protestation contre l’oppression de Pékin. Des parties du Tibet sont en effet maintenues à l’écart. Pourquoi les Tibétains sont-ils traités de la sorte ? Comment les bouddhistes en arrivent-ils à s’immoler ?



 


La fin du SIDA est proche


[image:2,s]Cette affirmation était le thème de la campagne mondiale, menée par l’administration d’Obama, à l’occasion de la Journée Mondiale contre le SIDA de 2011. L’administration a fait le vœu d’arriver à une génération sans SIDA. Cette nouvelle ne fait cependant pas partie d’un matraquage publicitaire. La recherche médicale a fait d’énormes pas en avant contre la maladie. Après trois décennies de pandémie généralisée, les essais cliniques de 2011 rendent les scientifiques optimistes. Le problème reste que le financement ne suit pas les progrès médicaux. Le Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA est à court d’argent et ne pourra fournir de nouvelles subventions avant 2014. « 2011 a été une étape importante dans la recherche contre le SIDA et pour la première fois, l’idée d’arriver à l’éradication du SIDA, ou à un moyen de contenir la maladie à des niveaux extrêmement bas, devient enfin possible » à en croire Médecins Sans Frontières. « Mais cela ne vaudra rien, si les gouvernements et le Fonds Global n’aident pas au financement des programmes nécessaires pour mettre un terme au SIDA. »


La République Centrafricaine en proie à une crise silencieuse


[image:3,s]Toujours selon Médecins Sans Frontières, un groupe bien placé pour détecter les crises reculées : certaines régions de République centrafricaine sont engluées dans des catastrophes humanitaires – pires que la crise frappant les camps de réfugiés en Somalie. Quelle en est la cause ? « Des années de conflits ininterrompus, le manque d’infrastructures médicales et l’effondrement de l’industrie minière » estime l’organisation. Dans certaines zones du pays, la présence de milices armées, opérant en toute impunité, ne fait qu’empirer la situation.


Les médias ignorent les miracles de tous les jours
 


C’est un cliché : les journalistes n’écrivent jamais à propos d’avions qui atterrissent à l’heure et en toute sécurité. Il est essentiel de garder cela à l’esprit. Il y a énormément de nouvelles que nous ne couvrons pas. Et, effectivement, l’environnement médiatique dans lequel nous évoluons tous, tend à se complaire dans le catastrophisme. Pourtant, en dehors des frontières du journalisme moderne, reposent certaines des histoires, les plus importantes : les mariages prospères, les bébés nés en bonne santé, l’aide médicale que nous prenons pour acquise. Avec plus de 7 milliards d’êtres humains sur la planète, il y aura suffisamment de souffrances et de discordes pour occuper les médias en 2012. Mais alors que nous consommons de plus en plus d’informations sur nos Smartphones, nous ne devons pas oublier les miracles quotidiens qui donnent tout son sens à la vie.  


GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay pour JOL Press

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