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Les traditions du Nouvel An à travers le monde (en cours)

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Les nombreux réveillons à travers le monde n’ont en commun que la date et l’espoir d’une belle nouvelle année. Les Espagnols cherchent la chance et la prospérité, les Péruviens l’amour et le voyage, les Australiens veulent rêver et les Canadiens sont devenus les spécialistes de l’amusement. Quatre manières différentes de se tourner vers la nouvelle année.

Espagne – Douze grains de raisins pour une année prospère

[image:2,s]En Espagne, on fête « el fin de año » ou « Nocheviaja ». Les festivités démarrent en famille autour d’un copieux dîner à base de crevettes, d’agneau ou de dinde. Plusieurs petites traditions viennent rythmer la soirée. La plus importante : les célèbres douze grains de raisins. À minuit, chaque Espagnol doit avoir préparé devant lui douze grains de raisins qu’il devra avaler, les uns après les autres, au son des douze coups de cloches qui annoncent la nouvelle année. On les appelle les « campanadas ». Pas d’excuses pour les Espagnols de tous les coins du pays, toutes les églises d’Espagne retentissent à minuit et ces coups de cloches sont également diffusés à la radio et à la télévision.

Tous les Espagnols appliquent à la lettre cette tradition qui, si elle est respectée, apporte chance, succès et prospérité à la personne qui avale tous ses grains de raisins, en rythme avec le son des cloches. Une fois l’année franchie, les jeunes mariés qui veulent s’assurer une vie conjugale heureuse sont invités à plonger leurs alliances dans une coupe de champagne avant de trinquer. Finalement, les jeunes quitteront leur famille à partir d’une certaine heure pour rejoindre les places publiques, les discothèques et autres bars où ils se retrouveront tous jusqu’à l’aube. Et, c’est au petit matin, juste avant d’aller se coucher, qu’ils appliqueront la dernière tradition du Nouvel An en Espagne, le petit déjeuner à base de chocolat chaud et des célèbres churros.

Australie – Concerts de feux d’artifices

Les réveillons australiens sont largement précédés par leur réputation. Sydney est la deuxième grande ville du monde à célébrer la nouvelle année, après Auckland, en Nouvelle-Zélande. C’est une des plus grandes manifestations du monde, elle attire chaque année 1,2 million de participants, dont 300 000 touristes étrangers. Dans la grande baie de Sydney, en plein été austral, les bateaux sont illuminés et font des cercles dans l’eau toute la nuit. Sur le célèbre Harbour Bridge et tout le long du port de Sydney80 000 feux d’artifices sont installés. Ce sont les feux d’artifices les plus beaux du monde. Le réveillon de Sydney a d’ailleurs un site internet pour inciter les voyageurs du monde entier à fêter, au moins une fois, le Nouvel An à l’autre bout du monde.

Pérou – Brûler l’année écoulée

Dans chaque maison péruvienne, il est d’usage, chaque 31 décembre, de fabriquer un mannequin de paille et de chiffon. Celui-ci est habillé grâce aux vieux vêtements de l’année qui ne seront plus portés, puis il est installé devant chaque domicile. Ces mannequins représentent l’année qui vient de s’écouler. À minuit, chaque famille sort dans la rue et brûle son mannequin. C’est alors un véritable concert de feux d’artifice, de pétards et d’explosions en tout genre qui s’offre aux Péruviens pendant une bonne partie de la nuit.

Le soir du réveillon, les Péruviens sont superstitieux. Il est d’usage, à minuit, de porter des vêtements d’une couleur particulière, en fonction de ce que l’on désire pour l’année qui vient. Porter du jaune apporte de l’argent et porter du rouge de l’amour. Véritable défilé de couleurs pour franchir le cap de la nouvelle année. Si ce n’est ni d’argent ni d’amour que les Péruviens ont besoin pour la nouvelle année, mais de voyages, ils doivent alors se munir d’une valise et courir, à partir de minuit, autour de leur pâté de maison. C’est garanti, le Péruvien qui court à minuit aura une année de globe-trotter.

Canada – Morue, bains glacés et orteil

Le Canada remporte sans doute la palme du Nouvel An le plus excentrique. Tout commence sur les côtes, au bord des lacs, partout où une étendue d’eau naturelle s’offre aux Canadiens. En plein hiver, ils sont plusieurs milliers, chaque année, à s’élancer, dans les eaux glacées, frôlant les 0°C pour satisfaire à la « trempette de l’ours polaire ».

La « levée du Nouvel An » est une tradition qui leur vient tout droit de France. Sous l’Ancien Régime, les rois avaient l’habitude d’accueillir certains de leurs sujets dans leur chambre, à leur réveil, pour la « levée du roi ». Exportée au Canada, cette tradition a vite été réservée pour le jour de l’An. Ce jour-là, les commerçants de fourrures prêtaient allégeance à leurs représentants gouvernementaux. Désormais, de nombreux officiels, maires, gouverneurs, représentants, font durer la tradition en organisant des « levées du Nouvel An » dans les bars canadiens.

[image:3,s]Sur la côte Est, les hommes ont pris l’habitude de se déguiser en femme le soir du 31. Les femmes, de leur côté, revêtent des habits d’hommes. Ils sortent tous de chez eux et font du porte à porte afin de réclamer quelques verres à boire. Dans ces régions du pays, on sert le plus souvent une sorte de rhum venu de Terre-Neuve et appelé « screech ». Il est coutume de le boire en ayant au préalable embrasser une morue.

Cette dernière tradition n’est définitivement pas la moindre et effraiera sans doute un grand nombre de visiteurs potentiels. On l’appelle le « cocktail à l’orteil » et s’il ne se sert que dans le DownTown Hotel de Dawson City, dans le Yukon, sa réputation dépasse largement le comté et même le pays. Comme son nom l’indique, ce cocktail, servi dans un petit verre, est agrémenté d’un gros orteil. L’étiquette veut que le courageux buveur avale le contenu du verre de manière à ce que ses lèvres touchent l’orteil.

Cette tradition remonte à une expédition de contrebande, dans les années 1920. Un mineur contrebandier du nom de Louie Liken se serait gelé un orteil pendant l’équipée et aurait demandé à son frère de l’amputer à la hache. Plusieurs années plus tard, un certain Dick Stevenson a découvert le bocal d’alcool qui contenait le fameux orteil. C’est en 1973, au cours d’une soirée arrosée, que Dick Stevenson et quelques amis ont fait le pari de mettre l’orteil dans un verre de champagne et de boire le liquide jusqu’à ce que les lèvres du buveur touchent l’orteil. N’allez surtout pas croire que cet orteil est faux, bien au contraire ! Si l’orteil original a été avalé par mégarde par un mineur en 1980 (il en était à son 13e cocktail), de gentils donateurs amputés ont, par la suite, fait don de leur orteil perdu. Et c’est ainsi que la tradition du cocktail à l’orteil, appelée aussi « SourToe cocktail », s’est installée au Canada.

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