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Un Noël américain à Mexico City

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Cette année, les enfants de Mexico City vont profiter d’un « Noël à l’américaine ». Sur la place centrale de la ville, ils pourront profiter de l’immense patinoire, construire un bonhomme de neige et faire des batailles de boules de neige ou encore se prendre en photo à côté du sapin de Noël sponsorisé par Pepsi…


Britney Spears chante pour les célébrations de Noël


Toutes ces activités sont au programme des activités gratuites de la ville et vont dans le sens d’une tendance observée depuis peu : au Mexique, Noël est en train de s’américaniser.
Cerise sur le gâteau, la ville a invité la popstar américaine Britney Spears à se produire en spectacle. Cela a eu lieu le 4 décembre dernier face au Monument de la Révolution, le concert a rassemblé 60 000 personnes.
La participation aux célébrations de Noël de la popstar américaine, légèrement vêtue et bien connue pour ses allusions sexuelles, ne semble pas avoir scandalisé la population mexicaine, pourtant à 84 % catholique. Les mentalités changent.
« Je me refuse à aller voir cette femme qui chante de la pop » confesse Roberto Sosa, le responsable d’une pastorale, un spectacle traditionnel qui met en scène la naissance de Jésus et la bataille entre le bien et le mal. « Mais il ne s’agit pas d’une bataille, nous ne sommes pas en conflit » ajoute-t-il.
« L’église n’est pas contre la totalité de ces activités » explique une bonne sœur qui vend des pâtisseries face à l’église de Saint-François d’Assise, à côté de la patinoire. « Ce sont autant de manifestations de notre bonheur et de l’anticipation de l’arrivée de notre sauveur. »


Une américanisation encouragée par le gouvernement


Il y a quelques semaines, le gouvernement mexicain – en coopération avec quelques associations de commerçants – a lancé un programme de merchandising s’inspirant du Black Friday américain. Pendant quatre jours, plusieurs détaillants ont fait des offres en espérant attirer les consommateurs à la recherche de bonnes affaires et stimuler les ventes de Noël.
Même les responsables mexicains reconnaissent s’inspirer parfois du goût prononcé des américains pour le luxe. « Nous avons beaucoup d’habitudes commerciales qui viennent d’autres pays », explique Mario Miguel Carrillo Huerta, à la tête de l’initiative de Noël organisée par le gouvernement.


L’origine de cette influence : les films, les séries et Coca-Cola


Les sources de l’influence américaine ne sont pas un mystère. Depuis 1970, les Mexicains ont été exposés de plus en plus aux films, à la musique et aux émissions télévisées américaines. Ils sont désormais familiarisés avec les paysages enneigés, les sports d’hiver et les traditions de Noël américaines.
Certaines images américaines sont acquises depuis longtemps. Quand Sears est arrivé au Mexique en 1940, il a introduit aux Mexicains le Père Noël de ses grands magasins. Selon le professeur Julio Moreno, de l’Université de San Francisco, même Coca-Cola, arrivé au Mexique en 1926, a aidé à commercialiser l’image du Père Noël.
« Le cœur de la publicité de Coca-Cola est la vente de bonheur, de moments mémorables », affirme Moreno, qui est justement en train d’écrire un livre sur la présence de Coca-Cola en Amérique latine. « Ce message et ces principes, indépendamment de la façon par laquelle ils sont transmis  – au Mexique, en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie – sont universels. »

 

Les traditions locales résistent à l’oubli



[image:2,s]Néanmoins, certaines traditions locales résistent. L’année dernière, le gouvernement a demandé à 300 pâtisseries de préparer pour le public, la Rosca de Reyes. L’équivalent mexicain de la Galette des Rois, consommée pendant la journée des Trois Rois, qui célèbre l’arrivée des Rois Mages dans le lieu de naissance de Jésus.


En outre, plusieurs Mexicains participent encore aux posadas (« processions de Noël ») et préparent toujours les plats traditionnels de Noël tels que les piñatas, les buñuelos et les pâtisseries frites.
Rosa Isabel Rosalas Zavala enmène ses deux fils à la patinoire. Elle raconte qu’elle a grandi dans le centre historique de la ville. Elle se rappelle qu’elle venait sur la place centrale pour écouter les chants de Noël, admirer les décorations et participer aux posadas. Maintenant, elle ne regrette pas les anciennes célébrations. « C’est bien de les moderniser. Nous partageons de nouvelles choses avec nos enfants » affirme-t-elle.


GlobalPost/Adaptation Melania Perciballi pour JOL Press
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