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Une rébellion dans le village de Wukan

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La petite ville de Wukan, au sud de la Chine, pourrait-elle déclencher une protestation générale dans le pays?
Sans doute pas. Mais ce cas d’école devient dangereux, tant pour le gouvernement que pour les manifestants. Depuis ces derniers jours, la violence des émeutes a poussé les autorités locales à quitter la ville.


Pékin annonce une répression sévère


Pékin a promis de prendre des mesures contre les protestations, selon l’édition du lundi 12 décembre du Hong Kong’s China Morning Post. Ces mesures n’ont, pour le moment, pas été révélées et tout le monde ignore comment voudront réagir les autorités.


Les arrestations massives de civils ne sont pas rares en Chine. Bien que la sécurité publique n’ait pas rendu publics les chiffres officiels de ces cinq dernières années, on suppose que 180 000 « incidents de masse » ont lieu chaque année en Chine.
Ces « incidents de masse », comme on les appelle ici, incluent manifestations, protestations, réunions de personnes qui se plaignent des gouvernements locaux ou des injustices. La pollution toxique et les questions liées au travail sont aussi sources de troubles majeurs.


L’expropriation à l’origine des émeutes


Dans ce village du Guangdong, ce sont les expropriations des habitants du village, en cours depuis deux dizaines d’années, qui sont à l’origine des émeutes.
Tout a commencé il y a trois mois, lorsque des villageois ont commencé à protester et à réclamer leurs terres. Selon des sources locales, la tension est montée d’un cran lorsque l’un des leaders des protestations, un homme de 42 ans, est mort alors qu’il était en garde à vue. La police a attribué sa mort à une crise cardiaque, mais sa famille affirme qu’il a été torturé par les forces de l’ordre.
Dernièrement, le départ des autorités locales a plongé cette ville de 20 000 habitants dans le chaos. Selon les habitants, la police est en train de bloquer l’arrivée des approvisionnements de nourriture vers la ville, mais si l’on en croit les indications des derniers évènements, la révolte ouverte et anarchique ne va pas durer longtemps.


Pour le gouvernement chinois, tous les moyens sont bons


La Chine prend toujours ses émeutes très au sérieux. Cette année, à plusieurs reprises, la Chine a déployé ses forces paramilitaires pour faire taire des revendications de travailleurs ou autres manifestations en tous genres.


Et afin que cet exemple ne se reproduise plus, le gouvernement chinois utilise même la censure. Sur le site de microblogging SinaWeibo, très populaire dans le pays, il est désormais impossible d’avoir accès aux résultats d’une recherche qui comprendrait le mot « Wukan ».


GlobalPost / Adaptation Melania Perciballi pour JOL Press

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