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A quoi ressemble le candidat républicain idéal?

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[image:1,s] Le candidat républicain idéal

Le dessinateur de presse Kevin Kallaugher, alias KAL, propose, avec l’humour et la perspicacité qui le caractérisent, le portrait-robot du candidat républicain idéal. Pour cela, il va puiser loin, et moins loin, dans la – globalement – prestigieuse histoire du Great Old Party : du collier de barbe d’Abraham Lincoln aux genoux de Sarah Palin… Selon lui, il faudrait aussi au candidat républicain idéal : les médailles et l’expérience militaire du général Eisenhower, le cerveau de Richard Nixon – moins certains de ses vices, précise-t-il, en référence, notamment, aux coups bas et mensonges du Watergate -, les chaussures de marche d’Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’Etat – sans doute un des plus fins diplomates de l’histoire des Etats-Unis -, le sourire de Ronald Reagan, marque d’un optimisme à toute épreuve et les muscles d’Arnold Schwarzenegger. Résultat final : une créature hybride aux indéniables atouts !

Le contexte de cette présidentielle est favorable aux républicains

Au-delà de la dimension ludique de l’exercice iconographique, cet éditorial part d’un double constat :

> jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale et Frankin D. Roosevelt, un président américain n’a été réélu avec un niveau de chômage aussi élevé que celui que connaissent les Etats-Unis, autour de 9 %, malgré une baisse récente.

> et pourtant, Barack Obama reste en tête dans les intentions de vote face à ses possibles concurrents républicains : « Deux points d’avance sur Mitt Romney, huit points d’avance sur Ron Paul et neuf points d’avance sur Newt Gingrich », d’après RealClearPolitics.com. Certes, à y regarder de plus près, la situation du président sortant dans certains Etats déterminants n’est pas aussi rose qu’il n’y paraît au niveau national. Mais, affirme The Economist, tout devrait être bien pire.

Les primaires, une machine à perdre ?

Si les républicains ne paraissent pas en mesure, à ce jour, d’offrir une alternative crédible, mais surtout victorieuse, ce ne serait pas seulement parce qu’ils ne disposent pas dans leurs rangs des personnalités compétentes, charismatiques…  Ce serait aussi du fait du mécanisme même des primaires. Ces primaires – et c’est vrai aussi du côté démocrate, dans une moindre mesure, semble-t-il- favorisent les candidats les plus extrémistes, et poussent les candidats les plus modérés à un extrémisme, fût-il de façade.

La prime aux extrémistes

The Economist cite un certain nombre de « présidentiables » talentueux, souvent gouverneurs ou anciens gouverneurs, modérés et pragmatiques, qui ont renoncé à concourir pour ces raisons. Est cité, notamment, Jeb Bush, fils et frère de présidents, ancien gouverneur de Floride – dont certains évoquent précisément une possible entrée tardive dans la course… Mais cela explique aussi les mauvais résultats d’un Jon Huntsman, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Chine, capable, expérimenté mais très modéré.

Un modéré comme Mitt Romney, dont on sait désormais qu’il a remporté – mais de justesse – le caucus d’Iowa, premier rendez-vous des primaires, n’a de chances de l’emporter que s’il est prêt à de douteuses contorsions et flirtations avec les plus radicaux. Mais, à ce jeu, il risque de s’abîmer et de le payer chèrement lors de la véritable campagne face à Barack Obama.

Réussir à tourner le dos à la base

Pour les Républicains, a fortiori face à un président sortant, le jeu est un piège redoutable : qu’ils choisissent le favori de leur « base » et il sera inéligible au niveau national où les indépendants, centristes dirait-on, dominent ; qu’ils choisissent un modéré mais il faudra, aussi, pour qu’il conserve des chances de victoire finale que les primaires soient aussi courtes que possible de sorte qu’il ne soit pas trop abîmé à courir après démons de sa droite extrême.

Le risque mortifère de primaires longues

The Economist a vu juste et les résultats du caucus d’Iowa avec la percée de l’ultra-conservateur Rick Santorum l’attestent. Quelques heures après la fin du scrutin, Santorum gagnait six points dans le New Hampshire, prochain Etat où se déroulera une primaire… Si tous les conservateurs se rallient à son panache, la lutte pour l’investiture pourrait durer, peut-être même, jusqu’en juin. Mitt Romney, bien que souffrant d’un handicap supplémentaire, celui d’être mormon, finirait sans doute par l’emporter, à défaut d’autre candidat modéré. Mais Barack Obama et les démocrates pourraient probablement dormir sur leurs deux oreilles… 

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