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Arrêter de fumer, une question de volonté?

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Tous les 1er janvier, les fumeurs reprennent le même refrain et promettent à qui veut bien les entendre que cette fois, c’est sûr, c’était leur dernière cigarette.

Le 1er janvier 2012 n’a sans doute pas fait défaut et avec l’augmentation du prix des paquets de cigarettes, un grand nombre de fumeurs vont se lancer dans le défi qu’ils redoutent tous, arrêter de fumer.<!–jolstore–>

La cigarette électronique convainc les fumeurs

La cigarette électronique est la nouvelle méthode à la mode pour anciens fumeurs compulsifs en manque de nicotine et du geste qui va avec. De plus en plus de personnes se tournent vers cette méthode séduisante. L’ECCA UK, l’association britannique de consommateurs de cigarettes électroniques a publié en 2011 des chiffres révélant que cette cigarette miracle représentait désormais un marché de 5 millions de livres par an, au Royaume-Uni. Et malgré les alertes de différentes études avertissant sur les méfaits de l’aspiration de nicotine par vapeur d’eau, le nombre de consommateurs tend à augmenter d’années en années.

Grâce à son étrange ressemblance avec une réelle cigarette, qu’il s’agisse du goût ou de l’apparence, l’e-cigarette devient l’alternative principale au tabagisme. De plus, certains s’interrogent aussi quant à la réelle inocuité de son contenu.

Thérapies de remplacement de la nicotine

Patchs, gommes à mâcher, cigarettes à l’eucalyptus, cigarettes électroniques. La liste de substitut au tabac s’allonge. On les appelle les thérapies de remplacement de la nicotine (TRN). En constatant la rechute de nombreux fumeurs, après avoir tenté d’arrêter par une TRN, plusieurs chercheurs ont voulu analyser l’efficacité de ces techniques.

Le résultat est frappant, le remplacement de la nicotine par un moyen de substitution est efficace dans les premières étapes de l’arrêt de la cigarette mais s’avère inutile à plus long terme.

Une équipe de chercheurs menée par le professeur Gregory Connolly, directeur du Centre pour le contrôle du tabac à l’Ecole de santé publique d’Harvard a mené une enquête auprès de 787 personnes essayant d’arrêter de fumer.

Seule la volonté est efficace à long-terme

Cet échantillon de fumeurs adultes a été choisi de manière aléatoire, dans le Massachussetts. Ces patients ont été classés en deux groupes. Dans un premier groupe, les patients qui utilisent une TRN, dans un deuxième groupe, ceux qui utilisent leur simple volonté. Au début de l’étude, 192 fumeurs (22,6%) comptent sur une TRN pour arrêter de fumer.

Deux ans plus tard, les 787 patients sont interrogés à nouveau, 30,6% d’entre eux ont replongé. Parmi ceux qui se sont aidés de TRN, 20,4% ont recommencé à fumer.

A ce stade de l’arrêt, les TRN fonctionnent donc encore et prennent le pas sur la volonté. Ce n’est que deux années plus tard, lorsque tous les patients sont interrogés une troisième fois que l’étude montre que les patients des deux groupes ont les mêmes chances de rechute. Quatre ans après avoir arrêté de fumer, 31,6% des patients ne s’aidant que de leur volonté ont repris la cigarette, la même proportion de fumeurs s’aidant de TRN a également rechuté.

Les résultats sont limpides, même s’il est plus facile d’arrêter de fumer en utilisant des substituts au tabac, recommencer à fumer n’est pas lié aux thérapies de remplacement de la nicotine.

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