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Bruxelles lance une action en justice contre la Hongrie

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[image:1,l] « Les mesures que nous avons prises, aujourd’hui, sont le reflet de notre détermination à garantir le plein respect du droit communautaire, tant dans l’esprit que dans la forme » a expliqué Jose Manuel Barroso en annonçant la décision de la Commission d’engager une action en justice contre la Hongrie.

Budapest se retrouve sous le feu des critiques après l’adoption d’une Constitution modifiée, qui impose de strictes restrictions aux médias et à la justice, et limite l’indépendance de la Banque centrale hongroise. Le Premier Ministre Viktor Orban est accusé d’utiliser la vaste majorité parlementaire dont il dispose, pour transformer la Hongrie en un régime plus autoritaire, plus de vingt ans après qu’il ait aidé le pays à se défaire du communisme totalitaire.

Une économie sous pression

La Hongrie essaie, au même moment, de contracter un prêt de 25 milliards de dollars pour éviter la banqueroute de son économie chancelante. Pour Viktor Orban, les raisons de cette mauvaise santé financière sont à chercher dans le bilan du gouvernement socialiste ayant précédé le sien. Quant aux changements de la Constitution, ils auraient pour seul but d’éliminer les dernières lois héritées de l’époque communiste.

Ces explications peinent cependant à convaincre au-delà des frontières hongroises.

Une Europe méfiante

A la tribune du Parlement européen, Jose Manuel Barroso a fait part des doutes des juristes communautaires sur le bien-fondé des dernières lois hongroises. La question de l’indépendance de la Banque centrale, ainsi que celle de l’âge de départ à la retraite des juges sont les principaux problèmes soulevés. Enfin, les nouvelles lois sont soupçonnées de violer la liberté de la presse à travers la réforme de la protection des données.

L’action en justice engagée par la Commission européenne pourrait déboucher sur de lourdes amendes. Même si le processus de sanctions mettait plusieurs mois avant de toucher la Hongrie, l’UE dispose d’un moyen de pression bien plus immédiat et efficace en décidant ou non d’accorder un prêt. En dernier recours, une décision unanime des 26 autres pays membres pourrait déboucher sur une suspension du droit de vote de la Hongrie au sein des instances communautaires.

Le dilemme de Viktor Orban

Viktor Orban a, d’ores et déjà, prévu d’aller s’expliquer devant les députés européens. Cette audition sans précédent est censée déboucher sur un compromis, ou du moins des explications. Mais en attendant, le Premier ministre affûte ses couteaux.

Son porte-parole, Peter Szijjarto mise sur la fierté hongroise pour faire passer l’intervention d’Orban au parlement comme un acte de résistance patriotique : « Nous n’accepterons pas une attaque de la gauche internationale, fondée sur des mensonges et des accusations infondées  ».

Reste à savoir si le Premier ministre mettra de l’eau dans son vin ou défendra ses réformes au risque de torpiller l’économie hongroise…

GlobalPost/ adaptation Emmanuel Brousse pour JOL Press

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