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Déclin cognitif : tous nos vieux !

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En passant le seuil de l’année 2012, bon nombre d’entre nous ne pensaient pas spécialement descendre également d’un barreau l’échelle du déclin intellectuel.

À la gueule de bois des lendemains de fête et des veilles de rétrogradation monétaire, le très officiel Inserm a cru bon d’ajouter un motif de dépression supplémentaire.

Sidération générale de nos concitoyens déjà concernés [soit 43% de la population] : il semble acquis que la dégradation de nos « performances cognitives » soit entamée dès 45 ans.

Plus de 7 000 personnes suivies pendant 10 ans

La lecture du British Medical Journal du 6 janvier – du moins pour ceux qui en sont encore capables – est, de ce point de vue, édifiante. Elle ne laisse guère de place à la contestation : plus de 7 000 personnes suivies pendant 10 ans, des fonctions cognitives évaluées 3 fois durant cette période. Du solide, du sérieux, du scientifique pur jus.

Pas le moindre espoir d’un biais méthodologique, des conclusions sans appel… entre 45 et 49 ans, la baisse des scores de raisonnement est de 3,6 %, quel que soit le sexe. Entre 65 et 70 ans, c’est la chute libre chez les hommes [- 9,6 %], mais la glissade seulement chez les femmes [- 7,4 %].

Continuer à disparaître plus jeune que les représentantes de la gente féminine

Compte tenu de la persistance d’une forte inégalité en termes d’espérance de vie [78,5 ans vs 85 ans], la seule perspective offerte au sexe masculin semble donc de continuer à disparaître plus jeune que les représentantes de la gente féminine. À condition évidemment de mettre un point d’honneur à ne pas mourir plus dépourvu qu’elles en neurones opérationnels…

Nantis de ces nouvelles connaissances sur la sénescence précoce, les moins atteints d’entre nous parviendront à repérer plus facilement les premiers signes d’anosognosie chez tous ceux qui s’imaginent en pleine force de l’âge et proclament, pauvres innocents amortis par la quarantaine, ne « jamais s’être sentis aussi jeunes ».

Comble de l’injustice, les seuls qui se féliciteront des résultats de l’étude Inserm sont les grands manitous des ressources humaines qui classent déjà depuis belle lurette parmi les « seniors » leurs salariés de plus de 45 ans…

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