Benjamin Arellano Felix, ancien leader du cartel mexicain de Tijuana, a plaidé coupable, mercredi 4 janvier, de racket et blanchiment d’argent, en Californie. Il risquait une peine de 140 ans mais, à la suite d’un accord avec l’accusation, il ne passera que 25 ans derrière les barreaux d’une prison américaine. Sans tête, ce cartel devrait perdre du terrain, mais il reste au Mexique quantité d’organisations qui se disputent la suprématie sur le crime organisé dans le pays. Etat des lieux.
[image:1,l]Jeudi 5 décembre, le patron du cartel de Tijuana a plaidé coupable. De fait, cela marque le déclin de ce puissant réseau spécialisé dans le trafic de drogue, mais soulève également une question intéressante : quel cartel va désormais régner en maître sur le Mexique ?
16 ans à la tête du cartel le plus puissant
Benjamin Arellano Felix, 58 ans, a dirigé le cartel de Tijuana pendant 16 ans avant d’être arrêté à Mexico en 2002, puis extradé vers les Etats-Unis neuf ans plus tard.
Son cartel, baptisé Arellano Felix Organization, est considéré par le ministère de la Justice des Etats-Unis comme « une des plus célèbres organisations de trafic de drogue » qui contrôlait les routes de la cocaïne, de la marijuana et d’autres drogues depuis les villes frontalières vers les Etats-Unis.
Trafic de drogues, blanchiment d’argent, enlèvements et meurtres
[image:2,s]Arellano Felix a plaidé coupable de trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent. Le gouvernement a également rappelé que le cartel avait de nombreux enlèvements et meurtres à son actif.
Il encourt une peine maximale de 25 ans de prison. Ce qui n’est pas très élevé. Surtout, si l’on se souvient que beaucoup de ses subordonnés ont écopé de peines beaucoup plus lourdes. Mais lorsqu’il aura été au bout de sa peine, il retournera au Mexique, où il a été condamné à une autre peine de 22 ans de prison ferme.
Le cartel Arellano Felix est un excellent exemple de la vigueur et de la persistance du commerce de la drogue. InSight Crime, un centre d’investigations et d’analyses sur les crimes organisés en Amérique latine, propose de bonnes analyses sur l’évolution des alliances entre cartels et a publié, à la fin de l’année dernière, des preuves d’une alliance entre les cartels de Sinaloa et de Tijuana : un pacte qui leur a permis de mener leurs opérations sur les mêmes territoires et dans la paix.
Qui règne sur le Mexique ?
[image:3,s]Désormais, d’après un rapport du gouvernement mexicain, le cartel de Sinaloa aurait perdu du terrain face aux Zetas, réputés pour leur extrême violence et leurs stratégies d’expansion agressive.
Mais cela signifie-t-il pour autant qu’ils soient devenus les plus puissants ? Le pouvoir d’un cartel s’évalue à l’influence et au contrôle qu’il exerce sur la vie politique et les forces de sécurité du pays. Selon InSight Crime, les premiers en la matière resteraient les Sinaloa : « De ce point de vue, il semble raisonnable de suggérer que l’organisation des Sinaloa a la volonté de rester l’acteur le plus puissant au Mexique. » Alors que les Zetas contrôlent probablement davantage de territoire, les Sinaloa maintiennent des relations à tous les échelons du gouvernement, dont certaines dans la police et l’armée fédérale, et leur influence semble demeurer très importante. L’avenir nous dira, qui des deux finira par prendre le leadership, ou si les deux finiront par fusionner. Dans l’univers du business de la drogue, les enjeux du pouvoir se jouent et déjouent avec le Pouvoir…
Global Post / Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press