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La paix avec les Karens pour en finir avec les sanctions

[image:1,l]Le cessez-le-feu avec les rebelles Karen est la dernière idée birmane pour éviter les sanctions économiques.

Ces rebelles à qui on avait promis l’indépendance

La fin de la plus longue guerre civile au monde va sans doute faire son petit effet et il se pourrait, à supposer que la paix dure, que tout le monde tienne parole.

La nouvelle est tombée le 13 janvier 2012 : le gouvernement birman a convenu d’un cessez-le-feu avec les rebelles Karens, une ethnie principalement chrétienne, qui représente environ 7% de la population birmane. Par une guérilla armée, elle lutte pour son indépendance depuis 1949.

Un peu d’histoire… Pendant la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux Karens se sont battus aux côtés de l’armée britannique contre l’invasion japonaise. Les 7 millions de Karens se sont alors vu promettre un Etat indépendant par les Britanniques. Promesse vite oubliée en 1948. Un an plus tard, en janvier 1949, les Karens ont entamé une lutte armée, qui ne s’est jamais arrêtée depuis.

Stratégie de l’Etat birman

Les raisons d’être sceptiques ne manquent pas. Un accord écrit promettant la fin des hostilités n’est pas vraiment une garantie pour les Karens. Un autre groupe ethnique, les Kachin, se bat toujours, malgré un accord passé avec le gouvernement.

Mais, au moins en apparence, c’est un évènement considérable et c’est exactement ce que les Birmans veulent montrer au monde. Le gouvernement semblent accumuler les signes de bonne volonté ces derniers temps, avec l’espoir d’en finir avec de très contraignantes sanctions économiques.

La paix avec les minorités ethniques, dont la plupart ont signé un cessez-le-feu avec le gouvernement dans les années 60, était l’une des conditions posée par l’Occident avant toute amélioration des relations avec la Birmanie, et sa réintégration dans la communauté internationale.

Libéralisation express

Ainsi donc, dans la même logique, des élections ont été organisées et une libération de prisonniers ne devrait plus tarder. La télévision d’Etat birmane a annoncé la libération de 651 détenus pour vendredi 13 janvier.

Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement a également annoncé la légalisation du parti de la leader d’opposition Aung San Suu Kyi. L’icône de la démocratie birmane a annoncé de son côté qu’elle serait candidate aux élections législatives.

Les birmans se montrent sous leur bon jour, pleins de bonnes et dociles attentions.

Alors qu’en est-il des sanctions ?

Il faudra désormais attendre jusqu’au mois d’avril, et sans doute de nouveaux rebondissements, avant que le Conseil de l’Union européenne ne prenne sa décision.

Global Post / Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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