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La secte Boko Haram persécute les chrétiens du nord du Nigeria

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[image:1,l]Mercredi 4 janvier sonnait la fin de l’ultimatum posé par la secte islamique Boko Haram contre les Chrétiens du nord du Nigéria. Ceux-ci leur avaient donné, dimanche 1er janvier, trois jours pour quitter le nord du pays.

Après l’ultimatum, la ségregation

Dans une audio-conférence de presse, Abul Qaqa, un des dirigeants de Boko Haram invitait également les musulmans du sud du pays à revenir vers le nord, affirmant avoir des preuves selon lesquelles des attaques avaient été organisées contre eux.

Depuis la fin de cet ultimatum, les attaques se répètent dans le nord du pays contre protestants et catholiques. Des membres de la secte Boko Haram surveillent les habitants, repèrent les lieux de cultes et attaquent ensuite les maisons et chapelles.

Le président s’attaque à la secte islamique et à ses sympathisants

Dimanche 8 janvier, le président nigérian et chrétien Goodluck Jonathan s’est exprimé  lors d’un discours en marge d’une cérémonie religieuse. Selon lui, les violences perpétrées contre les Chrétiens aujourd’hui sont pires que pendant la guerre civile qu’a connue le pays dans les années 60. Le président fait alors référence à la guerre de sécession du Biafra durant laquelle un million de Nigérians ont perdu la vie, entre 1967 et 1970. « Durant la guerre civile, nous pouvions savoir et même prévoir d’où venait l’ennemi. Mais le défi auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est plus compliqué ».

Goodluck Jonathan a également dénoncé la sympathie de certains membres du gouvernement, du Parlement et des forces de sécurité à l’égard de la secte islamique. « Certains d’entre eux appartiennent à l’exécutif, certains siègent au parlement, d’autres encore agissent au sein du système judiciaire. […]On en trouve même au sein des forces armées, de la police et des services de sécurité. » Ce n’est pas la première fois que le président accuse certains membres de l’appareil d’Etat mais il n’avait jamais été aussi sévère.

Les chrétiens veulent se défendre contre la charia

La communauté chrétienne nigériane a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait mettre en oeuvre un certain nombre de mesures pour se défendre si les attaques de Boko Haram devaient persister.

Boko Haram, littéralement « l’éducation occidentale est un péché », a été créé à Maiduguri, au nord du pays. Le groupe s’est fait connaître en 2009, après une série de violences qui ont coûté la vie à plus de 800 personnes, dont le chef du groupe Mohammed Yusuf, tué pendant sa garde à vue. Par la suite, le mouvement a énormément recruté, et l’exemple de Mohammed Yusuf est devenu un motif de vengeance. Boka Haram lutte pour faire appliquer la charia dans tout le pays.

Un contexte de crise sociale propice

En plus de ces violences, le pays traverse une crise sociale importante. Lundi 9 janvier, une grève générale a été annoncée. Les syndicats protestent contre une décision prise par le gouvernement afin de supprimer les aides à la distribution de l’énergie. Cette décision impliquera la multiplication par deux du prix de l’essence. Si le Nigéria est le premier producteur de pétrole d’Afrique et voit sa croissance augmenter chaque année, la majorité des Nigérians vivent dans une grande pauvreté. Dimanche 8 janvier, la chambre basse du Parlement a voté, en urgence, une motion afin de revenir sur la décision du gouvernement et permettre ainsi l’ouverture d’un dialogue.

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