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La version du capitaine Francesco Schettino

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Après plus d’une semaine de recherche, 15 personnes ont été retrouvées dans l’épave du Costa Concordia. Une vingtaine de personnes sont toujours portées disparues, un chiffre qui pourrait augmenter compte tenu de l’éventuelle présence de passagers clandestins sur le bateau. Une famille de Hongrois a d’ores et déjà annoncé la présence illégale de leur fille au départ du port de Civitavecchia, une heure trente avant l’accident.


Deux corps découverts


Lundi 23 janvier, Franco Gabrielli, commissaire du gouvernement en charge de la catastrophe, a annoncé, lors d’une conférence de presse, la découverte de deux nouveaux corps sur le pont numéro 4 du navire. Ces deux femmes ont été identifiées et leurs familles ont été prévenues.


Ce week end, le bilan des morts était déjà passé de 11 à 13 morts, après une semaine ponctuée par plusieurs interruptions de recherche compte tenu des dangereux mouvements du bateau – qui menaçait de couler complètement.


Samedi 21 janvier, une femme a été retrouvée, vêtue d’un gilet de sauvetage, à 10 mètres de profondeur. Dimanche 22, le corps d’une femme a également été remonté à la surface, les sauveteurs l’ont retrouvé à 20 mètres de profondeur. Cette dernière pourrait être la clandestine hongroise.


Sur les 13 corps retrouvés, huit ont pu être identifiés (quatre Français, un Italien, un Espagnol, un Allemand et un Hongrois). Parmi la vingtaine de personnes manquant toujours à l’appel, une dizaine d’Allemands, un jeune couple de Français, deux retraités Américains, une jeune Italienne, une serveuse péruvienne et un Indien.


Costa Crociere savait tout


L’enquête, qui doit faire toute la lumière sur les circonstances de l’accident et qui doit également déterminer la culpabilité du commandant Francesco Schettino et de la compagnie Costa Crociere, se poursuit.


Alors que le capitaine, accusé d’homicides multiples, naufrage et abandon de navire, est assigné à résidence, des extraits de son audition devant les enquêteurs ont été révélés dans la presse italienne. Si le commandant a confirmé avoir fait une erreur en s’approchant trop près des côtes de l’île du Giglio, il a aussi affirmé avoir fait cette manœuvre avec l’accord de la compagnie pour laquelle il travaillait depuis 11 ans. Selon lui, Costa Crociere encourageait ces pratiques afin de faire la promotion des croisières Costa. « C’était prévu. Nous aurions dû le faire une semaine plus tôt mais cela n’avait pas été possible en raison du mauvais temps. » déclare-t-il aux enquêteurs.


Selon lui, les responsables de la compagnie « ont insisté. Ils disaient « nous faisons de la navigation touristique, il faut que les gens nous voient, nous devons nous faire de la publicité et saluer l’île. » »


Costa aurait donc encouragé « l’inchino » cette tradition qui veut que les navires de croisières s’approchent des côtes d’une île pour saluer ses habitants.


Dans ces déclarations, Francesco Schettino reconnaît ne pas avoir contacté les garde-côtes mais assure également avoir informé sa compagnie, en la personne de Roberto Ferrarini, un quart d’heure après le choc.


Cette version des faits est totalement niée par la compagnie Costa Crociere.


Le capitaine ne voulait pas créer de mouvement de panique


Si les opérations de sauvetage n’ont pas été organisées dès le début, c’est alors simplement pour ne pas créer de mouvement de panique chez les passagers alors que le commandement n’avait pas encore une connaissance exacte de la situation.


« Vous ne pouvez pas évacuer des gens sur des chaloupes de sauvetage et puis, si le navire ne coule pas, dire que c’était une blague. Je ne voulais pas provoquer la panique et voir des gens mourir pour rien. »


Samedi 21, les enquêteurs ont retrouvé un disque dur sur lequel ils devraient retrouver les images de vidéo-surveillance filmées sur la passerelle de commandement. Celles-ci devraient confirmer ou infirmer les dires du capitaine et permettraient de savoir, notamment, si Francesco Schettino a effectivement effectué une manœuvre, après le choc, pour s’approcher, au plus près des côtes de l’île et sauver ainsi de nombreux passagers.

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