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Le biopic au cinéma, un exercice de style

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[image:1,l]Auparavant, le mot n’existait pas. Pourtant, « Jeanne d’Arc«  de Georges Meliès, en 1900, c’était ça. Tout comme « Napoléon » d’Abel Gance, en 1927. Puis notre vocabulaire s’est enrichi d’un nouvel anglicisme: le biopic. Contraction de biographical picture (mais vous l’aviez deviné).

Un genre cinématographique à part entière

Depuis quelques années, c’est même devenu un genre cinématographique à part entière. Aux Etats Unis, puis en France. En 2007, « La Môme » d’Olivier Dahan y a largement contribué. La vie d’Edith Piaf, un vrai carton ! 5 300 000 entrées. Un Oscar et un César pour Marion Cotillard, magistrale interprète. Une vraie performance. Un exercice auquel d’autres se sont livrés, car ce succès a suscité des vocations. Même si parfois, de longues heures de maquillage sont nécessaires pour accentuer une ressemblance. Qu’importe ! L’illusion est là. Et il n’est pas toujours aisé de trouver, comme Joann Sfar, un talentueux Eric Elmosnino pour en faire un Gainsbourg (« Une vie héroïque ») aussi vrai que nature.

Plusieurs méthodes pour briller dans l’exercice

Quant à la recette du biopic, elle semble simple. Vous prenez une forte personnalité, disparue ou toujours en vie, qui a marqué son époque par son action (« Gandhi » de Richard Attenborough), son engagement (« Malcom X » de Spike Lee), son destin exceptionnel (« Ali » de Michael Mann) ou ses écarts (« Mesrine, l’instinct de mort » et « l’ennemi public n° 1 » de Jean François Richet). Le film peut retracer toute son existence ou presque (« Ray » de Taylor Hackford) ou mettre en exergue un moment déterminant de sa vie (« Coco avant Chanel » d’Anne Fontaine). Le titre aussi est important. Le nom de la personnalité peut suffire (« Harvey Milk » de Gus van Sant) ou le titre est plus allusif (« The Lady » de Luc Besson, surnom donné au Prix Nobel Aung San Suu Kyi). Enfin, ingrédient à ne pas négliger, la personnalité se doit d’être vénérée ou respectée (« Evita » d’Alan Parker), mais elle peut aussi ne pas faire l’unanimité (« Che », en 2 volets , « l’Argentin » et « Guérilla », de Steven Soderbergh).

Clint Eastwood s’attaque au plus célèbre patron du FBI

[image:2,l]Révéré et honni, admiré et craint. Ainsi peut-on définir John Edgar Hoover. Un biopic signé Clint Eastwood qui, dans le genre, nous avait déjà donné « Bird », la vie de Charlie Parker, et « Invictus », les premiers pas du Président Nelson Mandela sur fond de coupe du monde de rugby. Là, il explore la vie publique et privée du célèbre patron du FBI. 48 ans de règne de 1924 à 1972. Au service de huit présidents. Obsédé par la loi et l’ordre, il était prêt à tout (vraiment tout) pour parvenir à ses fins. C’était l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle. Fin de la bande-annonce ! Hoover est interprété par Léonardo Di Caprio. Remarquable, comme il l’était dans « Aviator » de Martin Scorsese, en 2005. Une biographie de Howard Hughes, milliardaire, industriel, casse-cou, pionnier de l’aviation, producteur de cinéma et grand séducteur.

Sur vos écrans en 2012

On attend aussi avec délectation, en février, « La Dame de fer », de Phyllida Lloyd, présenté à Londres la semaine dernière. Margaret Thatcher sous les traits de Meryl Streep, si douce…à l’écran, habituellement. En mars, Simon Curtis proposera « My week with Marilyn ». Ce sera le récit d’une aventure entre Marilyn Monroe et un assistant sur le tournage d’un film de Laurence Olivier, en 1956 (le film est déjà projeté aux Etats Unis). Une semaine c’est peu mais avec Marilyn voilà de quoi faire tourner bien des têtes. En mars encore, un autre mythe, mais très français: Clo-Clo. Une oeuvre de Florent Emilio Siri. Attention cependant, le biopic ne fait pas nécessairement salle comble. A preuve « Soeur Sourire » de Stijn Coninx ou encore « Sagan » de Diane Kurys. Pour les producteurs, c’était plutôt bonjour tristesse. Difficile d’y résister !

Quelques extraits et bandes-annonces

Et pour le plaisir…

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