Un sixième corps a été retrouvé, lundi 16 janvier 2012, dans l’épave du Costa Concordia. Depuis le drame, survenu vendredi 13, le capitaine du bateau et l’équipage ont été mis en cause. Si la plupart des touristes a été retrouvée et rapatriée chez eux, une quinzaine de personnes sont toujours portées disparues.
[image:1,l]Lundi 16 janvier 2012, un nouveau corps a été retrouvé dans la partie émergée du Costa Concordia. Au total, le bilan du naufrage du paquebot italien s’élève, pour le moment, à six morts. Une quinzaine de personnes manquent toujours à l’appel.
Le nouveau Titanic
Depuis vendredi, les secours poursuivent inlassablement leurs recherches en espérant retrouver d’éventuels survivants.
Le Costa Concordia, navire de croisière de luxe, s’est échoué sur les côtes de l’île du Giglio, en Italie, vendredi 13 janvier, après avoir heurté un rocher, surnommé le « Scole ». Sous le choc, une brèche de 70 à 100 mètres de long s’est ouverte dans la coque. Funeste signe du destin, à deux mois du centenaire du naufrage du Titanic.
L’équipage inculpé pour homicides multiples
Dans l’affaire du Concordia, le capitaine et son équipage ont immédiatement été mis en cause. Francesco Schettino, le capitaine employé par la compagnie depuis 11 ans, est accusé d’homicides multiples et d’abandon de navire. Pour cette dernière accusation, le capitaine encourt 12 ans de prison. Il a été inculpé et placé en détention, samedi 14 janvier dans la soirée, avec son second, Ciro Ambrosio qui fait face aux mêmes charges que son capitaine.
Le Concordia naviguait trop près des côtes
Accusé d’avoir navigué beaucoup trop près des côtes, à seulement 150 mètres de l’île du Giglio, Francesco Schettino assure pourtant avoir suivi les cartes en vigueur et affirme que le rocher n’était pas indiqué sur celles-ci. « La carte indiquait qu’il n’y avait que de l’eau. Il n’y aurait pas dû avoir de rocher » a expliqué le capitaine de 52 ans à une télévision italienne. Une affirmation démentie par de nombreux spécialistes. La boîte noire du navire devrait fournir lever les zones d’ombre sur les circonstances du drame, déterminantes pour l’avancée de l’enquête. Selon les premières rumeurs, le capitaine aurait voulu respecter une tradition, « l’inchino » qui veut qu’un navire s’approche près des côtes, toutes lumières allumées et sirènes hurlantes afin de saluer la population locale.
Les règles de sécurité n’ont pas été appliquées
L’équipage est également accusé de ne pas avoir respecté les règles de sécurité réglementaires et de n’avoir signalé le naufrage qu’une heure après le choc. Une heure pendant lesquelles le sauvetage n’a pas pu débuter. De nombreux rescapés estiment que les 3 200 passagers ont littéralement été abandonnés sur le navire. Le Concordia a heurté le « Scole » vers 21h30, une heure et demie après avoir quitté le port de Civitavecchia. L’évacuation des passagers n’a commencé qu’une heure plus tard. Quant au capitaine Francesco Schettino, il a été retrouvé sur le rivage dans la soirée, après avoir abandonné le navire alors que l’évacuation n’était pas terminée, une charge accablante contre lui, qu’il nie formellement.
Scènes d’apocalypse
Les rescapés témoignent de véritables scènes d’apocalypse. Plusieurs personnes seraient tombées à l’eau lors d’un mouvement de foule alors qu’elles cherchaient à regagner les canots de sauvetage. Plusieurs passagers se sont battus pour obtenir des gilets de sauvetage. La plupart des passagers n’ont pas pu comprendre les informations diffusées en italien par l’équipage. Dans la panique, ils sont beaucoup à avoir préféré se jeter à l’eau, se heurtant aux rochers. Environ quarante personnes souffrent donc de nombreuses fractures. Si la plupart des rescapés a été rapatriée, samedi 14 janvier, dans leurs villes ou pays d’origine, quinze personnes sont toujours portées disparus.