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Le caucus d’Iowa lance les primaires républicaines

[image:1,l]Demain, dans la soirée, les électeurs républicains, ou enregistrés comme tels, de l’Iowa se presseront dans des écoles ou autres bâtiments publics, dans des maisons aussi pour le coup d’envoi des primaires républicaines. A 17h30, ils commenceront à s’inscrire et à 19h, ils voteront. A mains levées, ils désigneront des délégués aux conventions des comtés, lesquels élisent des délégués pour les districts de l’Etat, ces derniers sélectionnant enfin les délégués nationaux, appelés à élire le futur candidat.


George W. Bush et Barack Obama, vainqueurs dans l’Iowa


Une fois tous les quatre ans, l’Iowa, petit Etat rural du Midwest, et ses trois millions d’habitants deviennent, l’espace d’un jour, le centre politique des Etats-Unis. Un bref instant de gloire, le temps d‘un vote important. Le vainqueur du scrutin de demain n’aura course à l’investiture républicaine mais, statistiquement, le résultat devrait donner une indication assez claire de la tendance générale de ces primaires. Après tout, les deux derniers présidents des Etats-Unis n’ont-ils pas eux-mêmes remporté en 2000 et 2008 le caucus d’Iowa ? Il y a quatre ans, la lutte entre Barack Obama et Hillary Clinton avait été particulièrement dramatiques, et l’ancien sénateur de l’Illinois avait fait tomber de son piédestal l’ex-First Lady. Et cela, les sept candidats encore en lice ne l’oublieront pas.


Newt Gingrich n’est pas en odeur de sainteté


L’Amérique profonde, ce n’est pas Washington. Ancien président de la Chambre des représentants, habile politique à l’intelligence aiguisée, Newt Gingrich n’a pas la cote dans les petites communautés des grandes plaines. S’il est crédité de 25% d’intentions de vote à l’échelle nationale, il est à la traine du côté de Des Moines, la capitale de l’Etat. Ils ne devraient pas être dans le peloton de tête à l’arrivée demain soir et, déjà, il a les yeux rivés sur les prochaines étapes du marathon.


Mitt Romney, favori


[image:2,s]Le favori des sondages, c’est Mitt Romney, l’ancien sénateur du Massachusetts, toujours dans le duo de tête au niveau national depuis le début de l’été. Il y a quatre ans, il avait consacré beaucoup de temps à cet Etat. En vain. Il avait été largement battu. Alors, cette année, il a choisi la stratégie de la guerre-éclair : une petite semaine de déplacements intensifs juste avant le scrutin. De plus en plus, sa candidature apparait incontournable. Depuis six mois, il a vu les uns après les autres ses challengers s’effondrer : Michele Bachmann, créditée désormais de seulement 6%, Rick Perry… La percée récente de Newt Gingrich ne l’inquiète pas et une victoire dans l’Iowa serait de bon augure.


« Tout sauf un mormon » à la Maison Blanche ?


[image:3,s]Mais, il se trouve que Mitt Romney est mormon et la religion est essentielle dans la vie politique américaine. Les évangélistes, une partie importante de l’électorat républicain, ne voit pas d’un bon œil la possibilité que ce soit un mormon qui porte leurs couleurs en novembre prochain et ravisse éventuellement le bureau ovale à Barack Obama. Mais, sauront-ils s’unir derrière un candidat unique, seul moyen pour eux de pouvoir peser sur l’ensemble du processus électoral ? Séduits un temps par la candidature Bachmann, ils ont ensuite jeté leur dévolu sur le Texan Rick Perry. Là, dans l’Iowa, un autre candidat semble émerger : Rick Santorum, ancien sénateur de Pennsylvanie, obtient 15% d’intentions de vote. Bien que lui-même catholique, il a lancé une très efficace campagne de séduction des électeurs évangélistes.


L’inusable Ron Paul.


[image:4,s]Si ce n’est pas Rick, ce sera peut-être Ron… A 76 ans, le libertarien est un vétéran de la course présidentielle. Indéniablement, celui-ci – ou plutôt son courant – bénéficie d’une base de soutiens solide. Aux Etats-Unis, on est libertarien avant d’être conservateur ou républicain – et c’est d’ailleurs pour cela que, par le passé, Ron Paul s’est présenté directement à la présidentielle sous cette étiquette, sans chercher l’investiture républicaine. A coup sûr, il sera là et constituera une franche opposition à Mitt Romney. Sans pour autant avoir de réelles chances de succès final.


Si le caucus d’Iowa est important, c’est parce que, après six mois de campagne « à blanc », il obligera très probablement à un premier écrémage. Les candidats largement battus seront sans doute contraints à abandonner ou à ne faire que de la figuration avec d’autres ambitions en tête. Jon Huntsman, ancien gouverneur de l’Utah et ambassadeur des Etats-Unis en Chine, entre sans doute dans cette catégorie, tant son expérience du service de l’Etat pourrait être utile sur un ticket électoral… 
Une autre rumeur circule… Le futur candidat républicain ne s’est peut-être pas encore déclaré. Ressurgit, en effet, l’éventualité du candidat de Jeb ou John Ellis Bush, fils et frère de président, 58 ans, ancien gouverneur de Floride de 1999 à 2007. A suivre !

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