Après Dakar en 2011, le 12ème Forum social mondial fait son retour, mardi 24 janvier 2012, à Porto Alegre, au Brésil. L’objectif du principal rendez-vous anticapitaliste au monde : trouver des solutions à la crise avant le sommet Rio+20 et proposer une autre approche que le libéralisme prôné par le Forum économique mondial de Davos, en Suisse, qui se déroulera quant à lui du 25 au 29 janvier 2012.
[image:1,f]Retour aux sources pour le Forum social mondial, grand rassemblement des altermondialistes. C’est à Porto Alegre, au sud du Brésil, que se retrouvent, du 24 au 29 janvier 2012, les 50 000 participants, dont des représentants des mouvements des Indignés et d‘Occupy Wall Street. A Porto Alegre, là où le Forum social est né, en 2001, sous l’égide de celui qui était alors le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva… et en présence de celle qui lui a succédé, la présidente Dilma Rousseff.
Un forum anti-Davos
Lorsqu’il y a onze ans, 20 000 militants se sont rassemblés pour la première fois, c’était pour dire non au capitalisme et à ses excès qui, déjà, apparaissaient flagrants. C’était aussi une réponse directe au Forum économique mondial de Davos, qui réunit les dirigeants politiques et industriels des pays les plus riches. Et le choix de faire coïncider les deux événements, puisque que Davos ouvrira ses travaux, en présence d’Angela Merkel, mercredi 25 janvier, n’est évidemment pas fortuit…
A Porto Alegre, cette année comme en 2001, à Dakar en 2011 comme à Bélem en 2009, toujours le même slogan : « Un autre monde est possible ».
Ni confessionnel, ni gouvernemental, ni partisan
Depuis les réunions de 2002 et 2003, les forums sociaux à toutes les échelles sont régis par la Charte des principes du Forum social mondial, dont les principes les plus importants sont : l’opposition à l’ordre « néo-libéral » caractérisant la mondialisation actuelle, l’ouverture à tous les courants idéologiques pour les projets alternatifs, l’absence des partis politiques en tant que tels. Les forums sociaux ne délivrent pas de déclaration finale, mais sont des espaces ouverts de débat d’idées et d’élaboration de projets. L’organisation du forum se fait par le « Conseil international ».
La crise mondiale au centre des débats
Au menu de cette édition 2012: « Crise capitaliste, justice sociale et environnementale ». Des groupes de travail vont axer leur réflexion autour des droits de l’homme, des problématiques de la production et de la consommation, du pouvoir et de la démocratie, de la crise des institutions, des défis environnementaux.
Mais la grande nouveauté de cette édition reste la présence de représentants des grands mouvements de protestations qui ont marqué l’année 2011: Occupy Wall Street, le Printemps arabe, les Indignés ou encore les étudiants du Chili qui militent pour l’éducation publique. Tous souhaitent apporter une nouvelle dynamique, tout en faisant le lien avec le mouvement altermondialiste. Autant de voix et d’opinions à articuler le temps d’un forum, mais avec l’indignation comme dénominateur commun.
Préparer le Sommet des peuples en marge de Rio+20
Ce Forum de Porte Alegre a en particulier comme objectif de préparer le Sommet des peuples, organisé par les mouvements sociaux en marge du Sommet Rio+20 ou Conférence des Nations unies sur le développement durable, qui aura lieu du 20 au 22 juin 2012.
Porto Alegre doit lancer le processus de travail en réfléchissant aux stratégies et principes directeurs qui seront présentés lors de Rio+20 et faire entendre la « voix des peuples » face aux principaux dirigeants politiques.