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L’Inde offre au Rafale son premier succès à l’export

[image:1,l] « Il est confirmé que Dassault a remporté l’appel d’offres. Etant donné qu’il n’y avait plus que deux groupes (en compétition) et que c’est lui qui était le moins cher », a déclaré, mardi 31 janvier, une source gouvernementale indienne sous couvert d’anonymat, confirmant ainsi une information de l’agence PTI. L’annonce devrait être précisée et finalisée dans les prochains mois, avant la fin du 1er semestre 2012. Le contrat prévoirait que l’Inde achète directement 18 avions en France, tandis que les 108 autres seront construits en Inde. En attendant la signature définitive du contrat (qui n’est donc pas encore acquise), des discussions exclusives vont s’engager entre l’avionneur français et le gouvernement indien. Autant dire que la négociation ne fait que commencer

Une lutte féroce entre les géants du secteur

L’appel d’offres, qui remonte à 2007, est l’un des plus importants jamais lancés par le ministère de la Défense indien. Il avait attiré les géants du secteur, qui s’étaient livrés une féroce compétition. Le Rafale et l’avion d’Eurofighter, le Typhoon, avaient été présélectionnés en avril 2011, plaçant hors-jeu les poids lourds américains F-16 de General Dynamics et F-18 de Boeing, le MIG-35 du russe Mikovan-Gourevitch et le Gripen du suédois Saab.

Un succès dont la France se félicite

La France « se félicite de la décision du gouvernement indien de sélectionner le Rafale », a indiqué l’Elysée. « La négociation du contrat va s’engager très prochainement, avec le soutien total des autorités françaises. Il inclura d’importants transferts de technologie garantis par l’Etat français », souligne la présidence de la République.

« C’est un très bon avion, qui a fait ses preuves dans les opérations récentes en Afghanistan, en Libye et ailleurs », s’est félicité sur BFM Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur. « J’espère que cette commande va pouvoir enfin ouvrir de vraies perspectives » au Rafale dans d’autres pays « parce que les pressions politiques exercées par nos concurrents ne sont pas très faciles », a poursuivi le secrétaire d’Etat.

Bonne nouvelle pour Dassault et l’industrie aéronautique française

 « C’est une très, très, très bonne nouvelle, pas simplement pour la société Dassault, mais pour l’ensemble de l’industrie aéronautique française », s’est réjoui Pierre Lellouche. « C’est un programme sur lequel plus de 500 sociétés coopèrent ; une victoire de toutes les PME de haute technologie qui participent à la construction du plus bel avion du monde », s’est-il enflammé. Le titre Dassault Aviation, quant à lui, a bondi de plus de 20 % en bourse mardi en début d’après-midi, tandis que le CAC 40 gagnait 1,52 %.

Premier succès à l’exportation pour le Rafale

C’est le premier succès à l’exportation de cet avion, qui a été proposé à plusieurs pays, notamment aux Emirats arabes unis et au Brésil. La concurrence est rude et les méthodes utilisées – notamment à travers des pressions diplomatiques – ne sont pas toujours très fair-play. Le 7 septembre 2009, les présidences française et brésilienne avaient diffusé un communiqué commun précisant que « compte tenu de l’étendue des transferts de technologie proposés et des garanties apportées par la partie française, le président Lula a annoncé la décision de la partie brésilienne d’engager des négociations pour l’acquisition de 36 avions de combat Rafale ». Le président Lula a été contraint de repousser la décision et n’a pas tranché avant de quitter le pouvoir fin décembre 2010. Depuis, Dilma Rousseff, qui lui a succédé, s’est fixé d’autres priorités.

Un avion omnirôle de génération « 4++ »

Le Rafale est le résultat d’un programme, lancé au milieu des années 1980, d’uniformisation des forces armées françaises. Il vise à remplacer, à l’horizon 2025-2030, les sept types d’aéronefs en service jusque-là dans l’armée de l’air et la marine nationale. C’est un avion militaire omnirôle, capable notamment d’effectuer une frappe nucléaire.
Avion de chasse à aile delta avec empennage canard rapproché, propulsé par deux moteurs de la Snecma, il est décliné en trois versions : le Rafale-M pour les missions depuis un porte-avions, le Rafale C et rafale B, respectivement monoplace et biplace, pour les missions depuis une base terrestre. Il peut voler à une vitesse maximale de 2 203 km/h, soit Mach 1,8. Son coût unitaire est de l’ordre de 150 millions d’euros. Mis en service le 18 mai 2001, il a été commandé à 286 exemplaires par le gouvernement français. 

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