[image:1,l]Pour des milliers d’internautes accros aux séries et aux films en streaming, une bien triste nouvelle est tombée, jeudi 19 janvier. La justice américaine a ordonné la fermeture de dix-huit sites internet, bloquant, notamment, l’accès à la référence en matière de téléchargement illégal : MegaUpload. Représentant à lui seul 4% du trafic mondial sur Internet, le site engrangerait un manque à gagner de 500 millions de dollars (388,2 millions d’euros), selon les enquêteurs.
Une « entreprise de crime organisé » selon la justice américaine
[image:2,s]Accusés d’avoir mené une « entreprise de crime organisé, prétendument responsable de piratage en ligne massif et à l’échelle mondiale, à travers Megaupload.com et plusieurs sites apparentés, générant plus de 175 millions de dollars de profits criminels et privant ainsi les ayants droit de plus de 500 millions de dollars, » le fondateur du site, Kim Schmitz et ses collègues, Finn Batato (directeur marketing), Mathias Ortmann (cofondateur et directeur technique) et Bam van der Kolk (programmeur) ont été arrêtés en Nouvelle-Zélande et risquent jusqu’à 20 ans de prison. Julius Bencko (graphiste), Sven Echternach (directeur commercial) et Andrus Nomm (programmeur) restent toujours introuvables.
Internet lance sa contre-offensive
Ayant fait l’objet d’une collaboration entre le FBI, la Nouvelle-Zélande, Hong-Kong, les Pays-Bas, le Canada, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Philippines, la fermeture du site a réveillé les collectifs de hackers qui n’ont pas tardé à contre-attaquer.
Anonymous a revendiqué les attaques lancées contre les sites de lobbies, d’industries culturelles, du FBI et de la Maison Blanche, inaccessibles dans la nuit de jeudi à vendredi. « Nous lançons notre attaque la plus importante contre le gouvernement et les sites de l’industrie de la musique. Le FBI n’a pas pensé qu’il pouvait s’en tirer comme ça, non ? Ils auraient dû s’y attendre, » a confié le collectif dans un communiqué paru après l’opération #opmegaupload.
Nicolas Sarkozy félicite l’initiative américaine
« La lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des œuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création. C’est le financement des industries culturelles dans leur ensemble qui est mis en cause par ce type d’opérateur […]. Le moment est donc venu d’une collaboration judiciaire et policière active entre les États pour porter un coup d’arrêt à leur développement, » a annoncé l’Élysée, se félicitant de l’opération menée par la justice américaine et d’un renforcement de la lutte contre la cybercriminalité.