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Michel Legrand (re)fait le tour du monde pour ses 80 ans

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Un véritable globe-trotter ! Il avait à peine 20 ans qu’il parcourait le monde. C’était au début des années 50. Michel Legrand accompagnait Maurice Chevalier dans ses tournées internationales.


Le tour du monde en 70 concerts


Aujourd’hui, à 80 ans, dans quelques jours, Michel Legrand s’offre un nouveau tour du monde. Plus de 70 concerts ! Coup d’envoi, le 1er février, à Saint Pétersbourg. Le 2, ce sera Moscou. Sept dates au total en Russie. En mars et avril, concerts au Royaume-Uni principalement. Le Canada est programmé en juin, la Norvège en juillet. La tournée au Japon débutera fin septembre, celle aux Etats-Unis fin octobre. Première étape: San Francisco. Voilà qui donne le tournis car ce n’est qu’un aperçu. En plus, il y aura de-ci de-là quelques festivals, des concerts à Paris et en province.
 Paris, il y est en ce début de semaine. Au Châtelet. Lundi, concert avec orchestre symphonique consacré à ses musiques de films. Mardi, la truculente Natalie Dessay chante Michel Legrand (vous avez remarqué, Natalie sans h, hommage discret à l’actrice Natalie Wood, précise-t-elle)


Un génie touche-à-tout


Michel Legrand compositeur, Michel Legrand auteur. N’oublions pas Michel Legrand chef d’orchestre, pianiste et chanteur (c’est Jacques Brel qui l’a fortement encouragé, lui demandant même d’assurer la première partie de l’un de ses spectacles à l’Olympia). Un touche à tout de génie, Michel Legrand. Et curieux de nature. Il a exploré tous les styles musicaux: jazz, chanson populaire, musique classique, musique de films. Rien que pour ces dernières, on en dénombre plus de 200. La première date de 1955. Il compose alors la bande originale du film d’Henri Verneuil « Les Amants du Tage ». Puis, il travaille avec Jean Luc Godard, Agnès Varda, François Reichenbach, Claude Lelouch, la nouvelle vague…. Mais sa collaboration la plus marquante, aux yeux du grand public, reste celle avec Jacques Demy. Ils donneront toutes ses lettres de noblesse à la comédie musicale à la française: « Les Demoiselles de Rochefort », « Peau d’Ane », « Trois places pour le 26 » mais aussi, j’allais y venir, « Les Parapluies de Cherbourg », Palme d’Or au festival de Cannes en 1964. La chanson « Je ne pourrai vivre sans toi » est devenue un standard, adaptée en anglais sous le titre « I Will Wait for You » et interprétée entre autres par Frank Sinatra, Tony Bennett, Louis Armstrong et Liza Minelli. Belle affiche !



Trois Oscars, comme un grand


Les récompenses, même les plus prestigieuses comme ses trois Oscars, Michel Legrand en parle avec beaucoup de modestie, voire un certain recul. « Un Oscar, selon lui, est une médaille, une flatterie, le goût agréable du succès mais, en votre for intérieur, ajoute-t-il, cela ne fait de vous ni un meilleur ni un pire compositeur, vos points forts et vos points faibles restent inchangés« . Michel Legrand s’est vu récompensé pour les musiques des films « L’affaire Thomas Crown » de Norman Jewison, en 1969, « Un été 42 » de Robert Mulligan, en 1971, et « Yentl » de Barbra Streisand, en 1983. Il a aussi collaboré avec Orson Welles, Clint Eastwood, Richard Lester, Joseph Losey, Andrzej Wajda. Des noms qui ne vous sont pas étrangers, n’est ce pas ?



Un aimant à talent


Autres rencontres mais sur scène(s) celles là: Miles Davis, John Coltrane, Stan Getz, Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, Ray Charles, Diana Ross, Jessie Norman, Tiri Te Kanawa…et Björk, plus récemment. En France, en mélant là aussi les genres citons quelques noms: Maurice André, Stéphane Grapelli, Henri Salvador, Juliette Gréco, Yves Montant ou encore Claude Nougaro (là, c’est Michel Legrand qui l’a encouragé à chanter des chansons écrites ensemble: « Les Don Juan », « Le cinéma ». Et oui « sur l’écran noir de mes nuits blanches… », ce sont eux).
 
Chansons mais aussi jazz et cinéma, trois CD réunis en un album paraîtront fin janvier. Ils vous permettront de retrouver les plus grands succès de Michel Legrand et de découvrir quelques titres rares. Dans un quatrième CD, accompagné de son épouse Catherine Michel, harpiste soliste de l’Opéra de Paris, Michel Legrand revisite certaines de ses oeuvres. Que des pépites ! ça vous consolera si vous ne pouvez aller le voir à Saint Pétersbourg ou San Francisco… 


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