Les Etats-Unis ont les yeux rivés sur l’Iowa, petit Etat rural du Middle West. Mardi 3 janvier, y était donné le coup d’envoi des primaires républicaines. Après plusieurs mois de campagne, plusieurs mois de débats et de sondages, les choses sérieuses commencent. Et une première surprise…
David contre Goliath… D’un côté, une voiture de location, des moyens en main d’oeuvre et argent limités et, de l’autre, tout l’appareil d’une campagne pour gagner, gagner les primaires, gagner la Présidentielle en novembre. Et pourtant… « David », Rick Santorum n’aurait été battu que de quelques voix par « Goliath » Mitt Romney.
« Si j’ai survécu à ce challenge, c’est grâce à Dieu », c’est la première déclaration de Rick Santorum, cet ultra-conservateur, fondamentaliste.
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Le caucus le plus serré depuis 1936
D’après les premiers résultats, avant minuit heure locale, Mitt Romney remporterait 29.599 voix et Rick Santorum 29.537 – soit environ 24,5% chacun. Un peu après, Rick Santorum est donné légèrement en tête… et, pour finir, il semblerait que Mitt Romney l’emporte d’une courte tête. Dans tous les cas, un écart infime, un nombre de votants minuscule et un résultat dont on pourrait aisément remettre en cause la portée. Si on ne se souvenait que, souvent, comme lors de l’élection de George W. Bush en 2000, tout se joue à très peu aux Etats-Unis.
La « grosse machine » mis en échec par la « proximité »
Premier enseignement : l’argent ne suffira sans doute pas pour remporter haut-la-main la nomination républicaine. Jusqu’à présent, Rick Santorum a privilégié la proximité, arpentant inlassablement le petit Etat d’Iowa comme si seul cet Etat comptait. Sa stratégie a porté ses fruits et va maintenant lui servir lors des prochaines étapes.
Un effet « boule de neige » pour Santorum ?
C’est le principe même des primaires aux Etats-Unis. Chaque vote au niveau d’un Etat peut bousculer la hiérarchie globale en créant un « momentum » autour de tel ou tel candidat qui, soudainement, placé sous les « spotlights » voit ses soutiens grossir et ses moyens financiers, sa capacité à financer des publicités, suivre le même mouvement.
L’interrogation programmatique : un avenir pour l’ultra-conservateur Santorum
Restera à savoir aussi si c’est, déjà, le signe d’un rejet de la ligne plus modéré du mormon Mitt Romney et si, par conséquent, l’émergence d’une candidature plus radicale, plus populiste est une hypothèse plausible.
C’est encore un peu tôt : une hirondelle – ou plutôt un faucon – dans l’Iowa ne fait pas le printemps… Mais déjà, en quelques heures, depuis qu’il est sur toutes les télévisions américaines, Rick Santorum a gagné 6 points dans le New Hampshire, prochaine étape.