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Nette victoire de Mitt Romney dans le New Hampshire

[image:1,l]La victoire est large et belle, mardi soir dans le New Hampshire. Avec 38% des voix, Mitt Romney confirme sa victoire dans le caucus de l’Iowa et devance largement ses adversaires. Loin derrière, on trouve le libertarien Ron Paul avec le joli score de 24% et le très modéré Jon Huntsman. Jamais, un candidat, autre qu’un président sortant, n’avait gagné à la suite l’Iowa et le New Hampshire.

Mitt Romney se pose en alternative à Barack Obama

Célébrant sa victoire dans son quartier général de Manchester, Mitt Romney a pris de la hauteur. Son objectif est de montrer qu’il est une alternative crédible à Barack Obama, un «président en échec au bilan décevant». Il joue sur la fibre patriotique, exercice imposé de tout futur président des Etats-Unis : «Le président a perdu le triple A, je le restaurerai, il a fait une réforme de la santé, je m’en débarrasserai, il n’a cessé de s’excuser à travers le monde et s’est mis à réduire les dépenses militaires. J’insisterai sur le maintien d’une force militaire si puissante que personne ne la défiera et jamais je ne m’excuserai pour la plus grande nation de la terre!»

Pour l’ancien gouverneur du Massachusetts, pourrait se dessiner le scénario idéal : une victoire rapide qui lui permettrait de faire rapidement la synthèse entre les différentes tendances du parti républicain et lui éviterait de trop s’abimer dans la compétition avec les autres candidats à l’investiture de son parti. C’est le principal piège de cette course à la Maison Blanche : tout ce que les candidats disent  l’un sur l’autre pourra être – et sera – repris par l’adversaire, Barack Obama en l’occurrence, lors de la véritable campagne présidentielle à l’automne.

Le prochain scrutin se déroulera en Caroline du Sud, le 21 janvier 2012, et Mitt Romney, qui a reçu le soutien de la très populaire Nikki Haley, gouverneur de l’Etat, est en tête dans les sondages. Mais, ce sera une étape difficile pour lui face à un électorat, une fois encore, très conservateur, surtout au nord.

L’entrée manquée de Newt Gingrich illustre la division du camp conservateur

Quatrième ou cinquième, l’ancien président de la Chambre des représentants était au coude à coude avec l’autre candidat conservateur, Rick Santorum, avec un score décevant d’environ 10%. Très bien implanté en Caroline du Sud, Newt Gingrich espère revenir dans la course. Ce sera sans doute une de ses dernières chances. Mais, sa stratégie laisse perplexe : une association le soutenant vient de lancer un spot très agressif attaquant Mitt Romney sur son passé de chef d’entreprise, l’accusant de s’être enrichi en pratiquant des licenciements massifs. Pas certain que les électeurs républicains, très pro-capitalisme, apprécient.

Rick Santorum s’est, quant à lui, présenté comme le seul véritable conservateur de la course. Sa percée lors du caucus de l’Iowa lui a permis de grimper de 3% dans les sondages pour atteindre 10%. Avec Rick Perry et Newt Gingrich, toujours en lice, il est peu probable qu’il parvienne à rassembler sur son seul nom l’ensemble de l’électorat le plus conservateur.

Ron Paul soigne sa clientèle

Les 24% de Ron Paul ne sont pas une surprise. Représentant des libertariens, candidat du mouvement anti-Etat, anti-dette, anti-guerre, héros des jeunes et du Web, le Texan peut compter sur un matelas de voix qui se situe autour des 20% et qu’il devrait conserver d’Etat en Etat, même s’il se tasse progressivement. Son positionnement idéologique et son âge – 72 ans – ne font pas de lui un concurrent susceptible de rassembler. Mails, il comptera et pourrait être le faiseur de roi, si une alternative à Mitt Romney se profilait.

Jon Huntsman gagne en visibilité et en crédibilité

L’autre gagnant de cette primaire du New Hampshire est indéniablement Jon Huntsman. Confirmant sa progression dans les sondages, l’ancien gouverneur de l’Utah obtient 17% des voix. Sur une ligne très modéré, il s’efforce d’apparaitre comme le seul à même de séduire l’électorat indépendant et le mieux à même de battre Barack Obama, qu’il a, par ailleurs, servi comme ambassadeur des Etats-Unis en Chine.

De plus en plus, il apparait, sur le papier, comme celui qui pourrait incarner cette alternative à Mitt Romney. En réalité, il partage le principal handicap de son adversaire, qui, ironie de l’histoire, est aussi son cousin : tous les deux sont mormons et certains Américains expriment des réticences à confier les clés de la Maison Blanche à un représentant de cette confession.

Si ces primaires devenaient une histoire de famille, elles pourraient se terminer par un compromis : investi candidat républicain, Mitt Romney pourrait s’appuyer fortement sur Jon Huntsman en en faisant son colistier, candidat à la vice-présidence, ou en annonçant qu’élu il en ferait son secrétaire d’Etat, chargé de succéder à Hillary Clinton à la tête de la diplomatie américaine.     

Prochaine étape des primaires républicaines : le 21 janvier en Caroline du Sud.

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