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Nicolas Sarkozy vu par un journaliste américain

[image:1,l] Vous pourrez dire ce que vous voulez à propos du président français Nicolas Sarkozy, ce que ses opposants font fréquemment, il ne dérobe pas sur ses propositions controversées.

Longtemps, il a été un défenseur de la taxe sur les transactions financières, dite « taxe Tobin », dans les banques européennes. Reste que les principaux partenaires de Nicolas Sarkozy au sein de l’Union européenne ne sont pas totalement séduits par l’idée, à l’image de l’Allemagne, ou à 150% contre, comme c’est le cas en Angleterre.

La France fera cavalier seul

Le président français n’a donc pas attendu un consensus européen pour se mettre en marche et a annoncé, le dimanche 29 janvier à la télévision, qu’il promulguerait une loi de son côté. Une taxe de 0,1% sur les échanges d’actions et de Credit Default Swaps (CDS) – des crédits financiers dérivés qui servent d’assurance aux détenteurs d’obligations mais que l’on accuse également de favoriser la spéculation sur la dette des États – qui entrerait en vigueur le 1er août. « Ce que nous voulons c’est provoquer un choc, pour montrer l’exemple, » a déclaré Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée.

Et le choc ne s’est pas fait attendre. Les actions des banques françaises ont chuté à l’ouverture des marchés dès le lendemain.

Un stratagème électoral ?

Les critiques soulignent qu’il s’agit d’un stratagème électoral visant à assurer sa réélection. Le premier tour des présidentielle est prévu le 22 avril et Nicolas Sarkozy est à la traîne derrière le candidat socialiste François Hollande, qui le devance d’environ 7 points dans les sondages. Car s’attaquer de la sorte aux banques et aux fonds d’investissement est une bonne politique populiste qui pourrait produire son effet. Je ne pense même pas que cette décision soit cynique, car Nicolas Sarkozy pense vraiment que l’absence de régulation des services financiers britanniques a ruiné l’économie mondiale.

Mais cela reste un exemple de cette approche particulièrement française d’agir sur la scène internationale, car les Français se voient vraiment comme un exemple pour l’humanité – une attitude qu’ils ont héritée de leur Révolution. Car les Américains ne sont pas les seuls à penser que leur Révolution les rend exceptionnels. 

Dans tout les cas, il s’agit d’une bonne politique qui pourrait aider Nicolas Sarkozy à réduire l’écart qui le sépare de François Hollande.

> Voir aussi : Entretien télévisé de Nicolas Sarkozy le 29 janvier 2012

GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay pour JOL Press

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