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Quel candidat pour le New Hampshire conservateur?

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Historiquement, le fameux New Hampshire Primary était le commencement officiel de la saison des élections quadriennales, mais son pouvoir de prédire le gagnant est minime. Petit État très conservateur, il n’est pas du tout typique des États-Unis en général.

Mitt Romney ne peut pas perdre

[image:2,s]Désormais le grand favori, après sa victoire dans l’Iowa, Mitt Romney ne peut pas perdre dans cet Etat voisin du Massachusetts, dont il a été gouverneur. Il y est très bien connu, depuis longtemps. Une défaite ou une victoire serrée serait un coup dur porté à sa campagne. Il semble à l’abri, puisque les derniers sondages, à la veille du vote, lui donnaient 20 points d’avance sur son plus proche adversaire, Ron Paul. Mais, un candidat peut l’emporter et pour autant ne pas satisfaire toutes les attentes de ses supporters ou redonner confiance à ses concurrents. C’est ce qu’espèrent tous les autres candidats, qui tentent de se placer en alternatives à sa candidature.

Rick Santorum cherche à confirmer

Son résultat dans l’Iowa a constitué une surprise. S’il était prévisible que les candidats les plus conservateurs fîssent bonne figure dans ce caucus qui leur est traditionnellement très favorable, Rick Santorum ne paraissait pas être le mieux placé dans ce lot. Sa deuxième place, à huit voix seulement de Mitt Romney, lui a permis, instantanément de faire un bon dans les sondages conduits au New Hampshire. Si les électeurs conservateurs, désormais « orphelins » de Michele Bachmann et délaissés par un Rick Perry mal en point, se rallient à son panache, il devrait à nouveau faire bonne figure dans le très conservateur New Hampshire.

Ron Paul mobilisera les libertariens

Les derniers sondages donnaient Ron Paul en deuxième position, 20 points derrière Mitt Romney. Là aussi, dans la plupart des Etats, surtout en début de course, le candidat libertarien peut compter sur un matelas confortable de voix qui devrait lui permettre de bien figurer. L’enjeu pour lui est de voir s’il peut séduire au-delà de sa clientèle et empêcher durablement ses propres soutiens de voter de manière plus pragmatique pour peser davantage sur le vainqueur final, puisque l’on sait déjà que ce ne sera pas lui.

Newt Gingrich se lance à son tour

L’ancien président de la Chambre des représentants avait fini l’année 2011 en tête dans les sondages au niveau national. Son choix de ne pas concourir dans le caucus de l’Iowa l’a éloigné des projecteurs et a donné l’impression qu’il avait disparu de l’affiche. Il le paie, puisque les sondages dans le New Hampshire ne lui sont pas favorables. Pourtant, il a reçu le soutien du principal quotidien de l’Etat, The Union Leader. Difficile de prédire l’impact que cela aura. Avec Mitt Romney, il est le seul candidat, en début de primaires, à prétendre se positionner au centre du parti républicain avec l’ambition de convaincre d’emblée, conservateurs et modérés. Peut-être a-t-il déjà raté le coche en faisant l’impasse sur l’Iowa ? A moins que, justement, l’énergie économisée ne lui soit favorable dans les prochaines semaines au sein des Etats où il a été davantage présent.

Jon Huntsman ou la stratégie de l’éligibilité

[image:3,s]Après avoir fait l’impasse sur le caucus de l’Iowa, Jon Huntsman, l’ancien gouverneur de l’Utah et ambassadeur des Etats-Unis en Chine, entre en lice avec une stratégie à part.
Son objectif : démontrer qu’il est le seul candidat capable de « séduire au-delà des frontières traditionnelles du parti républicain », de convaincre de nombreux électeurs ayant voté démocrate en 2008 et de battre Barack Obama le 6 novembre 2012.
Modéré, « centriste » pour ainsi dire, il éprouve des difficultés – pour ne pas dire plus – à convaincre les républicains conservateurs et compte sur le soutien des indépendants autorisés à prendre part aux primaires.
Peut-il remporter le scrutin du New Hampshire, comme il l’avait prédit il y a quelques mois ? Ce serait une surprise. Mais son objectif est de bien figurer et de prendre ainsi son élan pour continuer à faire prévaloir la justesse de sa stratégie. La semaine dernière, il a enregistré un important ralliement, celui du Boston Globe qui a invité ses lecteurs à le soutenir. Signe qu’il y croit, il vient de reprendre l’ancien slogan de John McCain, « Country First », « le pays d’abord ».
La petite ville de Dixville Notch a voté en premier dès minuit, ce mardi, résultat : Huntsman a fait jeu égal avec Romney, deux voix chacun. Un signe que le grand favori doit aussi surveiller sa gauche. 

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