Site icon La Revue Internationale

Un ex-peintre officiel nord-coréen exposé aux Etats-Unis

capture_decran_2012-01-06_a_18.16.21.pngcapture_decran_2012-01-06_a_18.16.21.png

[image:1,l]Le mois prochain, le public américain aura la chance de découvrir pour la première fois l’œuvre du peintre satirique, Song Byeok, ancien artiste de la propagande nord-coréenne qui a retourné ses talents contre le régime du défunt Kim Jong-Il.

De la propagande à l’absurde

[image:2,s]Vingt de ses peintures à l’acrylique – dont six n’ont jamais été présentées au public – feront l’objet d’une exposition du 17 au 26 février à The Goat Farm, centre de performances et d’art visuels d’Atlanta. Des œuvres dans lesquelles Song détourne les thèmes de la propagande nord-coréenne à l’aide de couleurs vives et en poussant leur dimension absurde.

L’un des tableaux les plus attendus caricature le « Cher Leader » Kim Jong-Il. Le corps de Marilyn Monroe, prenant son iconique pose au dessus d’une bouche d’aération, remplace l’habituel costume militaire de l’ancien leader nord-coréen. Comme l’a précisé l’artiste l’an dernier, les deux essaient de toute évidence de « cacher quelque chose. » Et Song est bien placé pour savoir ce que Kim cherchait à cacher : en tant qu’artiste de propagande, il a eu l’occasion d’aider le régime à dissimuler bien des choses embarrassantes. Travaillant sur des « modèles » stricts donnés par les autorités nord-coréennes, Song et ses camarades artistes étaient chargés d’entretenir le culte maniaque de la personnalité, en produisant des posters et panneaux d’affichage à la gloire de la révolution nord-coréenne et de ses leaders emblématiques.

L’aveuglement des Nord-Coréens

Ce n’est que lorsqu’il a essayé de fuir le pays – à cause de la famine – qu’il a commencé à remettre en question les histoires officielles. « Je ne savais pas que le régime était si mauvais, » m’a-t-il avoué quand je l’ai interviewé à Séoul, en avril. « J’ai passé mon temps à peindre de joyeux posters sans avoir idée des choses diaboliques qui se tramaient autour de moi. »

Lorsqu’il est arrivé à Séoul en 2002, Song était déterminé à obtenir une revanche. En utilisant les mêmes outils qu’il avait développés pour la propagande, il a trouvé le moyen de dénoncer les faux-semblants du régime nord-coréen. Pour Anthony Harper, directeur de The Goat Farm, le travail de Song Byeok est essentiel dans la lutte contre un régime qui « tient bon face à la répression, contrôle l’information et ment à son peuple. » «  Les œuvres de Song offrent une vision nouvelle qui permet au public d’entrevoir la vérité, » a-t-il ajouté.

GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay

Quitter la version mobile