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Un phénomène climatique derrière les grandes pandémies

[image:1,l]Et si la chute de la température de l’eau dans l’océan Pacifique pouvait déclencher une pandémie mondiale ? L’idée paraît insensée mais, pourtant, deux scientifiques américains sont en train de prouver la relation entre un phénomène climatique et toutes les grandes pandémies mondiales de l’histoire.

Il y aurait un lien entre évènement climatique et pandémie

Jeffrey Sharman, spécialiste en santé environnementale à l’université de Columbia, et Marc Lipsitch, chercheur à Harvard, dans une étude publiée, lundi 16 janvier 2012, sur le site de Proceedings of the National Academy of Sciences, révèlent leurs premières découvertes sur le sujet. Chaque grande pandémie aurait été précédée d’un phénomène météorologique appelé « la Niña ».

« La Niña » (« petite fille » en espagnol) est un bouleversement climatique qui survient tous les 2 à 7 ans et peut durer 1 à 2 ans. Cet évènement se caractérise par une poussée des eaux chaudes, de surface, du Pacifique, vers le continent asiatique, laissant les eaux froides, de profondeur, remonter. Ce phénomène peut être à l’origine de nombreux typhons dans la région mais, surtout, il modifie le trajet des oiseaux migrateurs. C’est ce constat qui a suscité la curiosité de l’équipe de chercheurs.

Avec la « Niña » , , les oiseaux changent leurs trajectoires

En modifiant leurs routes, ces oiseaux migrateurs sont amenés à croiser le chemin d’oiseaux qu’ils n’auraient pas rencontrés en temps normal. Les virus qu’ils transportent se croisent et de ce croisement naît un nouveau virus contre lequel personne n’est immunisé.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour exclure la possibilité d’une coïncidence, les faits sont frappants. La grippe espagnole de 1918 (40 millions de morts (OMS)), la grippe asiatique de 1957 (2 millions de morts(OMS)), la grippe de Hong Kong en 1968 (1 million de morts(OMS)) et la grippe porcine en 2009 (10 000 morts(OMS)) ont toutes été précédées d’une « Niña ».

Un espoir pour la santé publique

Cette étude est accueillie très positivement par les professionnels de la santé publique et les experts verraient d’un très bon œil la confirmation de cette découverte qui permettrait de prédire et donc d’anticiper les grandes pandémies mondiales.

Cette année, l’océan Pacifique est en pleine « Niña » mais les deux scientifiques se veulent rassurants : si les pandémies ont toutes été précédées d’un phénomène de ce type, toutes les « Niña » n’ont pas forcément déclenché une pandémie.

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