[image:1,l] Le conseil municipal de Los Angeles a validé une nouvelle règlementation, la première en la matière aux Etats-Unis, rendant obligatoire le port du préservatif dans les films X tournés dans la mégapole californienne. Une décision qui avait été suggérée après la révélation de la séropositivité de plusieurs stars du porno, selon le Los Angeles Times.
Cette nouvelle loi autorisera la police de la ville, le Los Angeles Police Department (LAPD), à effectuer des contrôles sur les plateaux de tournage et entrera en vigueur dans 90 jours.
Votée à 9 voix contre 1, la mesure avait été mise à l’ordre du jour à l’initiative de la AIDS Healthcare Foundation (Fondation de soins contre le Sida). L’association escomptait initialement réaliser un référendum, mais peu désireuse de dépenser 4 millions de dollars pour effectuer un scrutin sur le port de préservatif, la ville de Los Angeles a préféré soumettre l’idée au conseil municipal.
Une décision critiquée
Cette mesure qui peut faire sourire pourrait néanmoins avoir une influence non négligeable sur une industrie qui brasse plus d’un milliard de dollars. Alors que le maire n’a pas encore ratifié la mesure, le milieu du X condamne d’ores et déjà une décision jugée inapplicable.
Christian Mann, manager général de Evil Angel, une des plus grosses entreprises du secteur, estime que le seul effet sera d’affaiblir la filière : « La seule chose que peut potentiellement faire la ville, c’est faire perdre de l’argent à plusieurs productions ou éventuellement les forcer à abandonner un tournage. En revanche, elle ne pourra pas forcer l’industrie du porno à créer un produit dont les gens ne veulent pas ». D’après lui, les consommateurs ne seraient pas prêts à payer pour des films avec préservatifs.
Intrusion intolérable ou protection des acteurs ?
Les représentants du X s’accordent à considérer la mesure comme intrusive et n’excluent pas une action en justice. Pour Diane Duke, membre de Free Speech Coalition, un des lobbies de l’industrie pornographique, le conseil municipal a outrepassé ses fonctions : « Le pouvoir se mêle de la vie sexuelle d’adultes consentants… Nous allons considérer toutes les possibilités après avoir consulté les différents acteurs du marché, mais nous ne tolérerons pas ce genre d’intrusions ». Pour elle, les acteurs pornos sont libres d’exiger ou non le port du préservatif.
Michael Weinstein, président de la AIDS Healthcare Foundation, s’est visiblement intéressé au sujet jusqu’au bout, puisqu’il avance plusieurs exemples pour justifier la possibilité d’un marché du X 100 % protégé. Selon lui, des stars comme Jenna Jameson souhaitent le port du préservatif, qui est d’ailleurs utilisé depuis longtemps dans le porno gay.
GlobalPost/Adaptation Emmanuel Brousse pour JOL Press